Quel point de chute pour les vétérans du Jazz ? D’un contender à l’EHPAD, il n’y a parfois qu’un pas pour les pépés mormons

Le 24 sept. 2022 à 16:48 par Nicolas Vrignaud

Utah Jazz vétérans
Source : YouTube

Après le départ de Bojan Bogdanovic à Detroit en échange de Kelly Olynyk notamment, le Jazz compte encore quelques vétérans dans son effectif. Des joueurs d’une aide précieuse pour former les jeunes… mais aussi pour étoffer des équipes compétitives à la recherche d’un titre. Qui va où, qui fait quoi ? Feur bien sûr, et on voit ça ensemble tout de suite. 

Être un “ancien” en NBA, qu’est-ce que ça signifie finalement ? Être quelqu’un sur qui l’on compte encore pour être impactant dans le jeu, ou plutôt le genre de gars qui est là pour que le groupe vive bien, histoire de reprendre les mots de Didier Deschamps ? Sans doute que la vérité se trouve entre les deux, si tant est qu’il puisse en exister une. Et en NBA, il vaut mieux statuer au cas par cas, car chaque apport est unique. Le rapport avec le sujet du jour ? Il est tout trouvé messieurs dames, puisque le Jazz est aujourd’hui en possession de certains profils d’expérience et qu’il conviendra de rapidement prendre une décision quant à leur avenir. Pour Bojan Bogdanovic, l’affaire s’est conclue dans la semaine, de quoi rendre bien heureuse cette chère Sophie Davant. Direction Detroit, dans un trade au niveau de compréhension bien mystérieux. Dans tous les cas, le Jazz a récupéré Kelly Olynyk et Saben Lee… et si tout ça leur fait plaisir, ça nous fait plaisir à nous aussi. Au détail près qu’il a fallu retaper cet article alors qu’il était tout joli tout beau.

Mike Conley 

Passé l’instant de frustration, on peut ouvrir le gros dossier de ce papier : Mike Conley. 34 ans et toutes ses dents, mais surtout un profil qui peut faire saliver beaucoup de general managers partout en NBA. La saison dernière, Miky c’était 13,7 points, 3 rebonds et 5,3 passes de moyenne en régulière. Les chiffres ont peu baissé en Playoffs, mais restent solides pour tenir la baraque. Vous voyez le cheminement ? Un gars de 34 qui apporte assez fort statistiquement, qui a l’expérience pour qu’on puisse lui confier la balle quand c’est chaud, et qui vous calme un peu l’ambiance pour détendre tout le monde… Ça fait forcément des envieux.

Et il prend combien, le garçon ? 23 millions l’an prochain, 24 l’année d’après. Ah. Ouais ok. Tout de suite, les ardeurs de certains vont être refroidies. Il est vrai qu’un tel salaire, ça donne à réfléchir. Dans l’apport immédiat ? Boh, pas spécialement car même si les stats ont fait une petite chute de 2020-21 à 2021-22, Conley peut être la pièce qui manque à beaucoup d’équipes pour passer un cap. En revanche, n’oublions pas que 34 ans, c’est aussi des risques de blessures forcément plus élevés et une éventuelle convalescence plus longue. Donner 24 millions à un gars de 36 ans, c’est quitte ou double dans le texte.

Cleveland a montré de l’intérêt en début d’été, mais c’est finalement le gros lot que les Cavaliers ont réussi à tirer avec Donovan Mitchell. Depuis ? Quelques rumeurs venues de Tony Jones – de The Athletic – concernant des discussions ayant eu lieu entre le Jazz et d’autres franchises, mais rien de plus à se mettre sous la dent. Avec le temps qui joue en défaveur du Jazz. À l’instant T, Mike est une vraie monnaie d’échange pour gratter des picks de Draft intéressants ou un profil jeune à développer. Autre stratégie envisageable ? Temporiser jusqu’à l’hiver, et transférer Conley quand certains équipes visant les Playoffs auront une absolue nécessité de se renforcer pour remplir leur objectif. Cela pourrait forcer ces dites équipes à lâcher plus, face à l’impératif de la situation. À voir donc, mais conserver Conley l’intégralité de la saison dans l’Utah ne semble sur le papier pas être le bon filon actuellement.

Jordan Clarkson 

Pour Jordan Clarkson (30 ans), une porte de sortie pourrait être dans les cartons également. Alors que son âge est tout simplement parfait sur le papier pour combiner performance et expérience, Jojo expliquait cet été être heureux à Utah, ceci même après le début des grandes opérations de transfert effectuées par sa franchise. Un attachement qui pourrait signifier que le bonhomme souhaite s’inscrire dans la durée ? Pas si vite. Revirement il y a deux jours, avec des déclarations faisant cette fois état de sa déception suite à la gestion d’effectif du Jazz. Son envie à lui ? Gagner, aller en Playoffs. Comment te dire, Jordan..? Ce ne sera plus le cas ici, du moins pendant quelques années. Maintenant que les bases sont posées, explorons un peu les possibilités. On parle ici d’un meneur à 16 points, 3,5 rebonds et 2,5 passes. Le profil peut être aisément décalé au poste d’arrière, pour laisser la créativité offensive s’exprimer pleinement. Le salaire ? 13 millions la saison à venir, 14 la suivante. Du rapport qualité prix plutôt correct en somme.

Intéressant en sortie de banc, il pourra complètement être envoyé au charbon derrière le meneur d’une franchise visant le mois de mai et plus si affinités. Niveau rumeurs ? Là aussi, pas grand chose. Z’ont l’art d’être discrets les Mormons, enfin s’il existe des discussions car rien ne filtre. Comme pour Mike, un transfert à l’hiver peut s’avérer une stratégie payante, d’autant plus qu’a l’instar de son collègue, il y a de quoi récupérer de belles contreparties dans ce trade.

Rudy Gay 

C’est pas qu’il nous resterait un dernier vétéran ? Oui, et c’est ce bon Rudy Gay. Maintenant que son collègue de prénom est parti dans le Minnesota, Rudy se retrouve bien seul (non). À 36 ans, M’sieur Gay est au crépuscule de sa carrière. Un crépuscule certes, mais un coucher de soleil compétitif : 8,1 points en 18,9 minutes de jeu, accompagnés de 4,4 rebonds. Si selon Zach Lowe d’ESPN, le Jazz aurait décidé en interne que pour les trois profils cités dans ce papier, il faudrait obligatoirement sortir un premier tour de Draft du porte feuille, cela risque d’être un peu compliqué pour Rudy Gay. Certes, le garçon est un vrai trésor d’expérience et de gestion de jeu, mais est-ce qu’une équipe serait prête à hypothéquer une partie de son avenir pour récupérer un ailier qui sera au meilleur des cas compétitif encore une à deux saisons ? On est d’accord, ça ne met pas spécialement l’eau à la bouche.

La meilleure option pour le cas Rudy Gay ? Peut-être s’agit-il de rester à Utah. À 36 ans, le Jazz peut s’en servir comme d’un taulier de vestiaire, tout en ayant une vingtaine de sérieuses minutes à envoyer sur le terrain. Avec six millions à toucher chaque année jusqu’en 2024, Rudy n’est par dessus le marché pas un gouffre financier. Plutôt que de chercher à s’en détacher, peut-être que Danny Ainge pourrait changer d’avis face à d’éventuelles difficultés à lui trouver un point de chute en accord avec ses prétentions niveau transfert. Comme c’est désormais coutume niveau rumeurs, rien ne filtre concernant Rudy, alors il faudra faire preuve de patience et se raccrocher aux maigres échos sortis des couloirs de Salt Lake City.

Trois profils, et l’envie d’en tirer le maximum pour faciliter la reconstruction du projet sportif de la franchise. À Utah, tout est bon sur le papier, sauf que ce n’est pas Noël tous les jours et qu’il faudra sûrement batailler pour réussir à récupérer des assets premiums. Pour Mike, Jojo et Rudy, on vous conseille de mettre des comparateurs de vol en favori dans vos navigateurs, sait-on jamais… 

Sources : Spotrac, ESPN, The Athletic. 


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