Jabari Smith Jr., la fusée qui peut envoyer les Rockets dans l’espace
Le 22 sept. 2022 à 20:47 par Nicolas Vrignaud
Il est la dernière pépite arrivée dans le Texas. Un trésor de talent, qui doit prouver que sa troisième place à la Draft 2022 n’est pas usurpée. Qui doit prouver aussi que sa réelle place était bien tout en haut de la cuvée, encore plus en haut ? Sans doute qu’il s’agit de quelque chose d’important pour lui. Pour cela, il faudra réussir à se rendre tout de suite utile chez les Rockets, tant individuellement que collectivement.
Ceux qui ont regardé la Draft en direct s’en souviennent. Quelques minutes avant la première apparition d’Adam Silver sur la scène, un petit touite d’Adrian Wojnarowksi vient chambouler un peu le déroulement attendu de la soirée. Attendu comme numéro 1 de la Draft par nombre de prédictions depuis plusieurs semaines, voilà que Jabari Smith Jr. voit sa place désormais contestée par Paolo Banchero, alors potentiel numéro 3. Le brillant crâne du patron de la NBA confirmera le bon tuyau du Woj presque dans la foulée, envoyant Paul Banchereau à Orlando. On change les places, c’est pas grave hein… numéro tres de la Draft, on prend ? Bah non en fait. Appelé après Chet Holmgren, le sourire sur le visage de Jabari peine à cacher la déception, peut-être même l’agacement. Des émotions qu’il faut bonifier pour réaliser une saison qui donnera tort aux dirigeants du Magic.
As the Orlando Magic move closer to getting on the clock, Duke’s Paolo Banchero is now looming as a frontrunner to be the No. 1 overall pick in the 2022 NBA Draft, sources tell ESPN.
— Adrian Wojnarowski (@wojespn) June 23, 2022
Réduire Jabari Smith à une simple quête aux allures de shōnen populaire ? Il n’en est pas question non plus. On parle d’un gamin de 19 ans bourré de talent, qui a dominé les raquettes universitaires à base de 16,9 points, 7,4 rebonds, 2 passes, 1,1 contre et 1 interception de moyenne sur 34 matchs avec Auburn. Aussi complet qu’une bonne tranche de pain de mie à l’heure de la pause déjeuner, le jeunot a également montré de belles choses lors de la Summer League de Las Vegas, au début de l’été. 15 points, 8,8 rebonds, 1,5 passe, 1,8 interception en moyenne, tout ça agrémenté d’une belle contribution défensive. Bref tous les signaux sont au vert. Alors oui mais non, une seule donnée a viré au rouge si l’on rentre dans le détail. Le pourcentage à 3-points ferait presque chialer Ben Simmons. Bon, pas sûr mais avec seulement 26% de réussite depuis le parking – contre 43 à l’université – il s’agira sans doute de l’un des points de correction importants pour Jabari d’ici la rentrée des classes fin octobre.
Être performant pour l’équipe, la condition pour atteindre les étoiles
Un talent individuel, c’est très bien. Un talent individuel qui fonctionne avec le reste du groupe, c’est cent fois mieux. Ça tombe bien, il y a du gros potentiel à la pelle du côté de Houston. Jalen Green bien sûr, mais aussi Alperen Sengun. Deux joueurs qui ont déjà une année de NBA dans les pattes, et donc de l’expérience qu’ils pourront partager avec leur nouveau copain de récré. Du galon en plus aussi, et ça comptera sûrement à l’heure de décider qui prendra les tirs dans les moments importants. Créer une alchimie avec deux futures stars, c’est assez simple à écrire… mais sans doute plus compliqué dans les faits. Ne pas manger les balles, prendre en considération que Jalen aura besoin de ses tickets shoots, qu’Alperen voudra de l’espace pour jouer ses duels dans la peinture. On ne demande pas ici à JS de se faire tout petit et de se fondre dans le collectif sans trop toucher comme un stagiaire de troisième, non. L’idée est plutôt de mettre en lumière l’idée qu’aussi grand son talent puisse être, il faudra l’adapter à une équipe dans laquelle il ne sera pas forcément le patron, du moins immédiatement.
Une triplette offensive, avec deux profils déjà établis dans deux secteurs différents du jeu et un petit nouveau qui s’intégrera pile entre les deux en matière de compétences ? Wow, ça peut vraiment faire mal. Comme évoqué plus haut, le tir à 3-points devra être travaillé car il doit être une arme pour laquelle Jabari est reconnu. Un peu d’exercices d’explosivité, pour gagner en puissance sur le premier appui encore un tantinet mou et créer plus de différences en percussion. Pour le reste, confiance expérience, expérience confiance. Si Jabari ne croque pas dans les pépins physiques, tout devrait se passer pour le mieux et on apprendra très vite à connaître le minot au travers des highlights à l’heure des Chocapic et de l’Actimel.
Jabari Smith Jr., un patron en devenir ? Il faut pour l’instant rester mesuré, car la clé de sa première saison sera autant collective qu’individuelle. Partager tout en se régalant soi-même… voilà le secret de la réussite en NBA, et aussi celui d’une bonne raclette entre copains.
Sources texte : ESPN, Tankathon, NBA, NBC Sports Bay Area