La Pixel War, l’une des expressions de la rivalité France – Espagne : quand ça se bastonne sur un terrain, ça se bastonne sur tous les autres
Le 17 sept. 2022 à 14:42 par Arthur Baudin
Quand l’on présente une rivalité historique entre deux nations, il convient d’en tirer toutes les ficelles. C’est-à-dire ? C’est-à-dire qu’écrire un article sur la Pixel War un 17 septembre 2022, à la veille de la finale de l’EuroBasket, fait aujourd’hui partie intégrante du quotidien d’un rédacteur de TrashTalk. Déclin du journalisme ou au contraire, exaltation de la créativité ? Libre à chacun de juger.
Qu’est-ce que la Pixel War ? Une carte vierge, toute blanche, sur laquelle chaque internaute peut poser un pixel de couleur toutes les cinq minutes. Ici, le nombre de partisans dépasse la force de leurs convictions puisque plus une communauté est nombreuse, plus elle pourra tranquillement dessiner sans que sa représentation ne se fasse recouvrir par une autre communauté. Tiens, petit pêle-mêle des plus belles œuvres créées en lien avec le basket, juste ICI.
Ibai est au pixel ce que Rudy Fernandez est à la balle orange : un homme obsédé par les couleurs de son drapeau, prêt à défendre les intérêts de l’Espagne en franchissant parfois – souvent – la limite du « joga bonito ». Début avril, ce streamer Twitch était le commandant de l’armée ibérique pendant la Pixel War. C’est lui qui donnait les indications aux internautes espagnols sur l’endroit où poser son pixel, et dans quel but. Il défiait les streamers français avec beaucoup de peine et trop peu d’hommes pour effacer la zone tricolore. Valeureux mais de mauvaise foi, il a peu à peu perdu son âme au fil de l’évènement, jusqu’à accuser la France d’utiliser des « bots » pour poser ses pixels. Il est finalement lui-même tombé dans l’utilisation de bots, bouleversé par une domination française qu’il n’a jamais su reconnaître. Petite séquence juste en-dessous pour présenter le personnage : un type marrant mais fourbe, au point d’ordonner une attaque en pleine négociation avec Kameto.
Le clip I’M ATTACKING I’M ATTACKING BYE BYE de ibai est le meilleur clip du pixel war #pixelwar #Kameto #ibai pic.twitter.com/ATt0Xs2p3g
— Walgash (@Walgash1) April 4, 2022
À la base, la Pixel War n’est qu’un jeu censé rassembler toutes les communautés autour d’un projet de création. De ça, l’on est passé à : « If you don’t have a big spanish place, it’s your faute because you are doing bad, you are only attacking France ». Il faut d’ailleurs entendre le ton avec lequel Kameto tient ce propos. Plus question d’un jeu mais bien d’une rivalité entre deux pays qui, quand il s’affrontent sur un terrain de compétition quel qu’il soit, ne s’apprécient pas. Dans la foulée, Ibai a même proposé un combat de boxe à Kameto. C’est dire la tournure prise par cette Pixel War. Bien sûr, on ne balance pas toutes les séquences lors desquelles certains termes sortent de certaines bouches. L’animosité ambiante donne l’impression d’un coup de la corde à linge virtuel d’Ibai à Inoxtag. Si la parenthèse Pixel War se ferme, le serrage de mains entre les streamers français et espagnols restera compliqué. C’est ça une vraie rivalité. Une répulsion qui dépasse la compétition tout en gardant certaines limites, tantôt franchies, mais vite rappelées. Demain, pas impossible que ces limites soient une nouvelle fois franchies. Elles l’ont déjà été. Aux Bleus désormais, de ne pas tomber dans la provoc’.
Réussir à gratter 500 mots sur la Pixel War cinq mois après qu’elle ait eu lieu, à la veille du plus grand rendez-vous basketballistique français depuis les Jeux de Tokyo, mérite a minima une nomination pour le Pulitzer.