L’Équipe de France en mode montagnes russes : sur les deux derniers matchs, les Bleus nous en auront fait voir de toutes les couleurs
Le 14 sept. 2022 à 22:10 par Maxime Chauveau
Trois t-shirts, deux joggings, cinq caleçons et… ça ? C’est rien, c’est juste la liste de ce qu’il nous faudra prendre à proximité pour regarder le prochain matchs des Bleus. Parce que c’est qu’ils commencent à nous avoir fait salement transpirer, ces p’tits saligauds. Ah non, mais à ce niveau là, regarder l’Équipe de France jouer au panier-ballon, c’est carrément devenu un sport à part entière. Miraculée face à la Turquie, puis vainqueur improbable en quart contre l’Italie, la France continue son bout de chemin européen, mais à quel prix pour nous, pauvres spectateurs.
Une fois de plus, on a quand même eu chaud aux fesses. Impeccable et impériale défensivement en début de match face à l’Italie, l’Équipe de France a a priori ce qu’il faut pour écarter une sélection italienne largement en-dessous sur les premières minutes. En bons spectateurs naïfs, l’ensemble des Français posés devant le match se dit que ça y est, les Bleus sont parfaitement lancés dans leur quart de finale. C’est facile hein, de se marrer après coup, mais sur le moment, c’est vraiment ce sentiment de calme et de sérénité qui commence à s’imposer. Bon allez, le deuxième quart-temps est franchement apathique mais passons, l’EDF fait toujours la course en tête à la mi-temps. Les ennuis, les vrais, commencent au retour des vestiaires. Assez inexplicablement, les Bleus perdent totalement pied et commencent à s’effondrer. Le problème récurrent des balles perdues refait surface, et l’Italie recolle inlassablement au score. Boom, première étape des montagnes russes, l’euphorie laisse place à l’agacement. Pire encore, les Italiens finissent par nous matraquer et prennent le large. Soyez honnêtes, vous comme nous en profitons pour lâcher nos meilleurs jurons. Parce que oui, cette sale sensation, c’est un air de déjà-vu, pour ne pas dire que cela ressemble comme deux gouttes d’eau au scénario fou du match contre la Turquie en huitième de finale.
Vous êtes des oufs 🙄 c’est cardiaque comme truc. Je vous présente mes excuses pour les années passées ! 😅
— Nicolas Batum (@nicolas88batum) September 14, 2022
Le quatrième quart-temps est sensiblement similaire et la pression est juste au max. Les Bleus luttent pour revenir dans la partie mais n’y parviennent jamais vraiment, sans cesse repoussés par des Italiens portés par un Simone Fontecchio injouable. Plus le chrono défile et plus on se dit que ça y est, l’Euro s’arrête aux portes des demi-finales pour notre Équipe de France. Evan Fournier prend une faute antisportive à 16 secondes de la fin alors que les Bleus sont menés 77 à 75. Bon, ben c’est foutu. Ça aura quand même été un beau tournoi, mais on est entrain de se saborder tout seul. Simone Fontecchio se présente sur la ligne, bien déterminé à faire parler ses 89% de réussite dans l’exercice sur le tournoi. Ce mec là, attention, ce n’est pas Cedi Osman. Le miracle face à la Turquie ne se reproduira pas, c’est quasiment impossible de sauver nos miches une deuxième fois, surtout de cette manière… L’Italien shoot son premier lancer. Manqué. Alors peut-être ? Nan, il va mettre le second, arrêtons de rêver. Fontecchio s’avance, arme son bras et shoot… Raté aussi !! C’est surréaliste, et la déception laisse tout de suite place à un espoir fou. Allez les gars, il reste une bonne grosse quinzaine de secondes à jouer, tout est encore possible ! Incandescent dans cette fin de partie, Thomas Heurtel hérite de la gonfle, part en drive et dépose le ballon dans le cercle. 77 partout, les Bleus l’ont fait, les Bleus sont encore miraculés. Sur les cinq secondes à jouer dans le temps réglementaire la France ne craque pas. Alors on change de caleçon, et on part pour une prolongation sous haute tension. Sans doute motivés par ce scénario fou, nos Gaulois sont concentrés et finissent par gérer la fin de rencontre assez proprement. Au terme d’un match fou, c’est bel et bien l’Équipe de France qui s’impose (93-85) et valide son ticket pour les demi-finales.
Hallucinant.pic.twitter.com/2OMfIEc8gf
— TrashTalk (@TrashTalk_fr) September 14, 2022
Une fois de plus, les Bleus sont miraculés, et une fois de plus les Bleus nous auront fait vibrer. Parfois positivement, notamment en début de match – encore un beau paradoxe avec la préparation et le début de l’Euro tiens – parfois négativement, à l’image de cette fâcheuse tendance à s’écrouler au fur et à mesure de la rencontre. Ce quart de finale aura été à l’image du tour précédent. Un match complètement fou, rempli de dramaturgie et de renversements. Destinés à perdre par deux fois, nos Français auront su inverser la tendance en toute fin de rencontre, bien aidés par de sacrés coups de pouce du destin il faut le dire. Parce que oui, ça aussi il faut en parler. Comment deux NBAers (Cedi Osman et Simone Fontecchio), deux des joueurs les plus sérieux de l’Euro peuvent-ils craquer dans des moments aussi cruciaux. C’est inattendu, c’est invraisemblable, c’est inespéré mais c’est surtout la magie du basket. Aujourd’hui, l’Équipe de France est en demi-finales d’un Euro qu’elle aurait pu quitter plus d’une fois. Alors pour tout ça, merci les gars. Mais par pitié, ne nous faites pas le même coup à chaque fois.
Miraculée, chanceuse, audacieuse, téméraire, bref, difficile de trouver les mots exacts pour décrire l’Équipe de France sur ses deux derniers matchs. Toujours est-il que les Bleus sont en demi-finales de l’EuroBasket 2022, et ce sera vendredi à 17h15. En espérant cette fois un scénario un peu plus calme, pour le bien de notre petit cœur fragile.