Daniel Clark, un soldat britannique contre vents et marées : à 33 ans l’intérieur est une légende de sa sélection
Le 06 sept. 2022 à 18:19 par Maxime Chauveau
Après Tyler Dorsey et Aleksandar Vezenkov, TrashTalk vous emmène aujourd’hui à la découverte d’un type encore moins connu (oui, oui, c’est possible) : le Britannique Daniel Clark. Enfin moins connu, en tout cas chez nous, parce que dans son pays, Dan est une légende. Seul rescapé de l’escouade britannique qui a participé aux Jeux Olympiques de Londres en 2012, le pivot est le joueur le plus capé de l’histoire de la sélection. Un sacré aboutissement pour un garçon à la trajectoire sinueuse, et dont la carrière aura été perturbée par les blessures.
Bon, posons les bases tout de suite : Daniel Clark s’appelle bien Daniel Clark, et non pas Daniel Crack. Non, aujourd’hui, on ne vous parlera pas d’un génie de la balle orange et encore moins d’un mec à qui la NBA semblait promise. Attention, Dan est quand même plus habile de ses mains que vous et nous, mais à 33 ans le pivot est désormais plus une mascotte en sélection qu’un leader aux statistiques démentielles. Allez, parce que ça nous fait marrer et qu’il faut quand même bien illustrer nos propos, voici par exemple ses dernières sorties durant l’Euro : 3 points contre l’Ukraine, 0 pointé contre la Croatie (en 17 minutes), un joli réveil à 11 pions (youhou) dans la déroute face à la Grèce et 4 unités contre l’Estonie. Alors oui, l’intérieur se fait vieux mais son importance et son héritage au sein de la sélection sont inestimables, on y reviendra plus tard.
Pour Daniel Clark, tout commence assez loin de son Angleterre natale. Le bonhomme fait ses classes en Espagne, du côté de l’Estudiantes Madrid. Pour info le pivot commence sa carrière en 2006, c’est-à-dire qu’à titre de comparaison, un garçon comme Josh Giddey peine encore à marcher droit et aligner deux mots. Bref, pendant deux saisons, Dan fait la navette entre l’Estudiantes et le CB Breogan, club auquel Madrid le prête. Le pivot est tenace, et parvient finalement à s’imposer dans la capitale espagnole. En parallèle de son aventure ibère, Daniel commence à écrire les premières pages de son histoire avec la Grande-Bretagne. L’intérieur est appelé en sélection pour la première fois en 2009 afin de disputer l’Euro, faisant alors de lui le petit jeunot de la bande à l’époque. Bon, la Big Bretagne se fait rouster et termine à la quatorzième place mais qu’importe, la légende Daniel Clark est en marche. Retour en club, où le pivot trimballe sa grande carcasse de 2m10 dans les raquettes madrilènes pendant encore quatre ans, soit de 2006 à 2013 en tout. Alors là, vous vous dites sûrement que ce monsieur est quand même vachement fidèle, mais en fait pas tant que ça, puisque la suite est surtout marquée par des aventures d’un soir, ou du moins d’une seule saison.
Une pige à Saragosse entre 2013 et 2014, une autre à Fuenlabrada la saison suivante, rebelote à Andorra pour l’exercice 2015-16, et on va s’arrêter là pour le moment parce qu’il faut quand même parler de la sélection. Mine de rien, Daniel continue son petit bout de chemin avec la Grande-Bretagne. Le garçon ne manque jamais un rendez-vous et dispute entretemps l’Euro 2011, les Jeux Olympiques 2012 chez lui à Londres et l’Euro 2013. Désormais, l’intérieur est un rouage essentiel en sélection. Ce n’est pas un foudre de guerre hein, mais force est de constater qu’à l’échelle britannique, ce monsieur est un peu le Pau Gasol de la Grande-Bretagne. Sans le Pau. Et sans le Gasol non plus d’ailleurs. M’enfin, toujours est-il que Danny continue de se battre corps et âme pour représenter au mieux le pays. Se battre, c’est d’ailleurs au moins ce qu’il faut pour tenter de placer le Royaume-Uni sur la carte du basket mondial. Comme vous le savez probablement, la Perfide Albion n’est pas vraiment ce qu’on appelle une terre de basket-ball et les Britanniques sont quand même plus à l’aise avec leurs pieds qu’avec leurs mains quand il s’agit de faire rentrer le ballon dans les filets. À vrai dire, le meilleur joueur qu’a côtoyé Daniel Clarke au fil de ses nombreuses capes pourrait bien être Luol Deng et c’est à peu près tout. Trop limités, Danny et ses compatriotes enchaînent malheureusement les déconvenues.
Tiens, en parlant d’enchaîner, Clark lui accumule encore les clubs. Après Andorra, fini l’Espagne, le pivot file en Macédoine, du côté de Skopje où il dispute quelques matchs d’EuroCup, pour des performances assez correctes. Comme d’habitude, l’histoire dure le temps d’une saison et le Britannique s’engage ensuite respectivement avec Murcie, San Sebastian, re-Fuenlabrada, re-Andorra et le Real Betis. En y disputant qu’une seule année à chaque fois, bien évidemment. Bref, tout ce joli voyage nous amène à la situation actuelle de Daniel Clark. Pour l’exercice 2021-22, le garçon a décidé de rentrer au pays et évoluait sous les couleurs des Manchester Giants. D’ailleurs pour l’anecdote, mister Clarke a été accueilli comme une véritable rockstar pour son retour en Angleterre, et beaucoup considèrent son acquisition par les Giants comme l’un des plus gros coups de l’histoire de la British Basketball League. À 33 ans, sa saison n’est en plus pas dégueu, puisque monsieur tournait encore à quasiment 13 points (37% de loin) et 7 rebonds en 26 minutes sur le parquet. En fait, et cela s’explique sûrement par le niveau du championnat anglais, on parle là des meilleures moyennes de sa carrière. Si Daniel Clark est toujours resté loin de la NBA, force est de constater que Sir Danny est parvenu à écrire son nom dans l’histoire du basket-ball britannique à tout jamais. Meilleur marqueur, joueur le plus capé (118 matchs) et capitaine indiscutable de sa sélection, le pivot a récemment annoncé vouloir prolonger l’aventure internationale au-delà de l’Euro en cours. Nouvelle preuve s’il en faut, que Daniel est bel et bien un fidèle soldat au service de Sa Majesté.
Daniel Clark n’est sans doute pas le basketteur dont vous vous souviendrez, mais son histoire a le mérite d’être racontée. Capitaine emblématique d’une sélection qui se cherchait un leader, le pivot est un joueur de devoir qui aura toujours fait le maximum pour son pays. À 33 ans, Dan devrait continuer de répondre à l’appel du devoir pendant encore un moment, de quoi écrire encore plus sa légende dans les livres d’histoire britanniques.
Sources texte : FIBA / RealGM / Proballers / Manchester Giants