EuroBasket 2022 : Andrew Albicy, geek à ses heures perdues mais surtout un pitbull précieux pour les Bleus
Le 30 août 2022 à 16:18 par Nicolas Meichel
À quatre jours du début de l’EuroBasket, revue d’effectif obligatoire afin de vous présenter chacun des douze Bleus qui tenteront de monter le 18 septembre sur le toit de l’Europe, neuf ans après Ljubljana. Après les derniers choix réalisés par le sélectionneur Vincent Collet, on connaît désormais la liste définitive des joueurs qui représenteront l’Équipe de France à l’EuroBasket 2022. Et aujourd’hui, c’est au tour d’Andrew Albicy d’être passé au crible, lui qui est aussi habile au tir qu’avec une manette dans les mains.
- Nom : Albicy
- Prénom : Andrew
- Age : 32 ans
- Taille : 1m78
- Poids : 77 kilos
- Poste : meneur
- Surnom : Swaggy Drew
- Sur le CV : Paris-Levallois, Gravelines, Andorra, Zénith Saint-Pétersbourg, Gran Canaria
- Palmarès en EDF : médaillé d’argent à l’EuroBasket 2011, médaillé de bronze au Mondial 2019, médaillé d’argent aux Jeux Olympiques 2020
Oui, Andrew Albicy est bien là. On avait quelques doutes il y a un mois quand il a dû quitter le rassemblement des Bleus à cause d’une blessure à la cuisse, mais le meneur de Gran Canaria a tout fait pour se rétablir et retrouver le groupe France à temps en vue d’une participation à l’EuroBasket. Parce qu’il est comme ça Andrew, c’est un battant et un bosseur, des qualités qui lui ont permis de percer au haut niveau malgré son petit 1m78. Et l’EDF, Albicy la connaît bien. Sa première expérience chez les grands ? Elle date du Mondial 2010, où il était dans le groupe de Vincent Collet à seulement 20 piges après avoir guidé les U20 vers un titre de champion d’Europe. Autant dire qu’il n’est pas né de la dernière pluie, surtout qu’il possède trois médailles autour du cou après les podiums des Bleus à l’Euro 2011, au Mondial 2019 et aux JO 2020. Ces mêmes qualités de persévérance qu’on a citées un peu plus haut l’ont notamment permis de se refaire une place en Équipe de France après plusieurs années à rester sur la touche face à la forte concu sur son poste (Tony Parker bien évidemment, Antoine Diot, Thomas Heurtel), ce qui explique la décennie d’écart entre sa première et sa dernière médaille.
Les trois semaines de soins et de travail ont payé 🙏🏽 Pressé de retrouver les gars, le staff et les terrains 💪🏽 https://t.co/8O68PQInYe
— Andrew Albicy (@andrewalbicy) August 22, 2022
Aujourd’hui, l’objectif est clair pour Drew : apporter cette persévérance qui le caractérise tant, mais aussi sa grosse défense, son expérience, ses qualités de gestion offensive et quelques banderilles de loin. Un profil que Coach Collet apprécie, néanmoins Albicy aura probablement besoin d’un peu de temps pour retrouver toutes ses sensations et on peut s’interroger sur son véritable rôle au vu du contexte. On l’a dit, le meneur tricolore revient tout juste d’une blessure à la cuisse et n’a participé qu’à un seul des six matchs des Bleus sur l’ensemble du mois d’août. Pas de bol c’était celui contre la Bosnie-Herzégovine samedi soir, où la France s’est inclinée pour la première fois en double prolongation 96-90. Huit petites minutes de jeu, juste le temps de marquer deux lancers-francs et de prendre… cinq fautes personnelles. Pas top pour gagner en rythme alors que le premier match de l’EuroBasket est déjà prévu pour jeudi contre l’Allemagne. Espérons que la montée en puissance se fasse le plus rapidement possible car la France aura besoin de son côté pitbull qui ne lâche rien en sortie de banc.
“Les entraînements d’Andrew ont été encourageants. […] On espère qu’il apportera l’équilibre qui nous manque, on l’a déjà vu sur les entraînements de cette semaine. On sait ce qu’il est capable de faire sur la balle, c’est ce qu’il fait de mieux et ça peut nous aider par rapport à nos difficultés en première mi-temps, parfois de coordination en défense. Je ne sais pas comment il fait, mais sa capacité à mettre à la pression sur la balle peut être très importante pour nous.”
– Vincent Collet, via basketactu.com
Preuve du côté compétiteur qui l’anime, le basket 5×5 ne lui suffit pas toujours. En 2017, il s’est fait plaisir en 3×3 en remportant l’Open de France aux côtes d’Amara Sy, Bandja Sy et Jerry Boutsiele. Et quand il a besoin de s’évader du basket tout en gardant la flamme de la compétition, c’est vers les jeux vidéo qu’il se tourne. Mais attention, on ne parle pas d’un joueur du dimanche hein. Dans tout ce qu’il entreprend, Andrew Albicy est plutôt du genre à s’investir : pas moins six heures de console par jour, ça rigole pas. Sa bio sur sa chaîne Twitch ? “Basketteur professionnel à Gran Canaria le jour et soldat warzone la nuit”. Voilà, ça veut tout dire.
“Mon comportement sur un terrain de basket vs derrière la console ? C’est un peu le même. Il y a des similitudes dans le sens où quand je perds je m’énerve, et quand je gagne je suis très content, voilà. Mais je suis un battant, toujours. J’aime toujours être premier et je me laisse très peu faire on va dire. Je suis un rageux moi, donc c’est pas possible que j’abandonne.”
– Andrew Albicy, via une interview avec GameWard Team
Alors on vous rassure, même s’il avoue lui-même être meilleur au KAR98 (une arme redoutable sur le jeu Call of Duty Warzone) qu’aux 3-points, Swaggy Drew ne passera pas sa vie derrière les écrans pendant l’EuroBasket. Il connaît ses priorités, il connaît sa mission, il connaît les ambitions de l’Équipe de France après avoir participé aux deux jolis parcours du Mondial chinois et des Jeux Olympiques de Tokyo. Une nouvelle médaille représente l’objectif naturel des Bleus au vu de leur statut actuel, et Albicy ne serait clairement pas contre l’idée d’étoffer son palmarès personnel à l’âge de 32 ans.
Faisant partie des cadres de l’EDF à travers son expérience et son vécu sous le maillot bleu, Andrew Albicy fera partie de ceux qui devront montrer la voie à suivre, peu importe la forme dans laquelle il évolue. Et même s’il y a du monde sur les lignes arrières, ses capacités défensives devraient une nouvelle fois lui permettre de gagner des minutes. Pas sûr que les attaquants adverses soient ravis à l’idée de croiser sa route.