Retour sur l’échec des Bleus à l’Euro 2017 : voilà tout simplement ce qu’il ne faudra pas faire cette année pour espérer gagner
Le 27 août 2022 à 10:22 par Maxime Chauveau
Dur de trouver les mots justes quand revient le souvenir de l’Équipe de France à l’Euro 2017. Battus par l’Allemagne (84-81) en huitièmes de finales, nos Bleus nous avaient déçus autant qu’ils nous avaient fait espérer. Désormais et avec du recul – cinq ans ça devrait être suffisant – les raisons de cet échec sont quand même bien plus claires. Un groupe en pleine transition sans véritable leader, des absents de marque et un brin de malchance, voilà la recette pour un départ en vacances prématuré.
Soyons clairs et posons les bases dès le départ : l’EuroBasket 2017 aura été un vrai échec pour l’Équipe de France. Non, les Bleus n’ont pas été ridicules, non, les Bleus n’étaient pas favoris non plus, mais oui, nous étions en droit d’attendre mieux. D’ailleurs, eux aussi en attendaient bien plus. Placés dans la poule A en compagnie de la Slovénie, la Finlande, la Grèce, la Croatie et l’Islande, les Tricolores disposaient a priori de moyens suffisants pour arracher la première place. Le groupe ? Pour la première fois depuis de longues années, c’est sans Tony Parker que les Bleus s’apprêtent à disputer une compétition majeure. D’ailleurs, c’est également sans Flo Piétrus ni Mickaël Gelabale, tout juste retraités, que la sélection fera le voyage. Des absences qui pèsent, presque autant d’ailleurs que celles de Rudy Gobert et Nicolas Batum, qui sont eux toujours actifs (nan, sans déconner ?) mais préfèrent prendre un peu de repos.
EuroBasket 2017, le programme de la France : Slovénie, Grèce, Islande, Finlande, Pologne, y’a pire comme apéro https://t.co/tgZO3ZGDHO
— TrashTalk (@TrashTalk_fr) August 26, 2017
Bon, les absents, ça va deux minutes mais parlons plutôt du groupe qui sera de la partie. On ne va pas vous faire la liste complète ici, mais pour les plus nostalgiques, vous pourrez la retrouver en cliquant là. Le backcourt est probablement le point fort des Bleus, puisque Heurtel, De Colo, Fournier ou Diot entre autres sont présents et bien en forme. On retrouve aussi – pêle-mêle – Diaw, Lauvergne, Toupane et même Vincent Poirier. Bref, quelques NBAers et certains des meilleurs joueurs du Vieux Continent. Les raisons d’y croire sont quand même réelles, et nombreux sont les Français qui commencent déjà à rêver d’une demi-finale contre l’Espagne. Alors oui, mais en fait non. Avant de rêver de quoi que ce soit, il faut gagner des matchs. La France démarre mal son Euro en s’inclinant contre la Finlande à cinq secondes de la fin après prolongation (86-84). La douche froide, la clim’, la petite pichenette humiliante derrière l’oreille, appelez ça comme vous voulez. Toujours est-il que nos Bleus rentrent assez mal dans la compétition. Heureusement, le match suivant est déjà plus abouti, et les tricolores se défont plus aisément de la Grèce (95-87). Pas de temps à perdre, la France explose l’Islande (115-79) et s’impose face à la Pologne (78-75). On se dit alors que ça y est, la machine est lancée et les Bleus devraient pouvoir enchaîner, mais une gifle contre la Slovénie (95-78), futur vainqueur du tournoi, calme tout le monde. Finalement, il va falloir rester prudent.
Hawks’ Dennis Schroder had 21 points and eight assists to help Germany to an 84-81 win over France and reach EuroBasket quarterfinals. pic.twitter.com/OteG7OpRsZ
— Chris Vivlamore (@CVivlamoreAJC) September 9, 2017
La prudence justement, c’est peut-être ce dont le pays a manqué. Face à l’Allemagne en huitièmes de finale, on se dit que ça devrait le faire sans trop de soucis. Ils ne sont pas dégueulasses les Allemands hein, mais bordel, on est l’Équipe de France quand même. L’espoir voire l’euphorie d’abord, puis le vent frais d’une clim’ monumentale. Excellents et impliqués des deux côtés du parquet sur la première mi-temps, les Bleus éteignent Daniel Theis et ses copains. À la pause, nos Tricolores sont en tête de six points (40-34). Au retour des vestiaires, Dennis Schroder chauffe et dissèque la défense française. Le mec rentre dans la zone et réussit shoot après shoot. Incisif dans ses pénétrations, le meneur des Hawks met son équipe sur ses épaules qui ne semblent pourtant pas si larges à première vue. M’enfin, elles le sont visiblement assez pour porter tout un pays, en tout cas à ce moment là. Le bougre permet à la Mannschaft de recoller au score, et c’est alors que commencent les vrais problèmes. L’Allemagne passe devant dans le dernier quart, et ne lâchera plus jamais le lead. Au contraire, plus les minutes passent et plus les Allemands creusent l’écart. Finalement, une ultime tentative désespérée de Nando De Colo scelle la défaite des Bleus (84-81). “Bordel, on vient vraiment de perdre comme ça là ?” est sans doute la réaction la plus commune chez le français moyen. Pourtant dominateurs tout une partie du match, les Tricolores auront craqué assez inexplicablement dans la deuxième mi-temps. Ça fait mal, ça fait chier et c’est un peu la honte. Pas la honte d’avoir perdu non, c’est comme ça, c’est le sport de haut-niveau et la Mannschaft mérite sa victoire. Non, la honte de s’être vus trop beaux, trop tôt. La colère laisse peu à peu place aux regrets. Avec ce groupe, on aurait quand même sûrement pu aller vraiment plus haut. Heureusement et cinq ans après, cette désillusion n’est plus qu’un mauvais rêve qu’on ne veut plus jamais revivre. En quête de rachat, les Bleus ont quand même bien figuré sur les compétitions suivantes. Eh ouais, la finale des Jeux Olympiques contres les USA, c’est franchement la classe.
Retour sur l’élimination de la France en huitième de finale de l’Eurobasket face à l’Allemagne : https://t.co/xykxhspAtv#EuroBasket2017 pic.twitter.com/HTPFRyIIRn
— Équipes de France de Basket (@FRABasketball) September 9, 2017
Désormais, la tête est à l’Euro, mais version 2022 cette fois. Au risque de répéter les mêmes erreurs, il faut quand même le reconnaître : la France a encore les armes pour espérer faire quelque chose. Cette fois, tout le monde est prévenu et un Bleu averti en vaut probablement bien mieux que deux.
Source texte : FIBA / Eurosport