EuroBasket 2017 : le roster est quasi-bouclé, focus sur un groupe en quête… de reconnaissance

Le 28 août 2017 à 09:19 par Giovanni Marriette

Joffrey Lauvergne
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A trois jours du début de l’Euro, l’Équipe de France va donc prendre ses quartiers en Finlande avec… treize joueurs. On pensait Kim Tillie et Louis Labeyrie en balance pour le dernier spot mais les petits pépins physiques de Kevin Séraphin, Antoine Diot et Vincent Poirier ont obligé le staff à emmener tout le monde à Helsinki. Zoom sur un groupe qui pète la dalle, trois jours avant le début des hostilités face à la Finlande.

Thomas Heurtel

Il sera le meneur titulaire des Bleus pour cet Euro. Merci de ne pas le comparer à Tony car il s’appelle Thomas, mais surtout car ce n’est pas le même profil. Davantage dans la distribution que son illustre prédécesseur, “Donne-moi ton short” peut également faire chauffer son poignet de temps en temps. Une valeur sûre.

Nando De Colo

Adoubé par l’Europe depuis quelques années, Nando est aujourd’hui le baromètre de l’Équipe de France. Un vrai génie offensif au tir ou à la  création; quand t’as Nando dans ton équipe tu peux dormir sur tes deux oreilles. La dernière fois que le meneur du CSKA s’est trompé, la France payait encore avec des francs.

Evan Fournier

Le sniper du Magic pourrait être le véritable leader offensif des Bleus durant cet Euro, un an après avoir été interdit de plage à Rio. Son duo avec De Colo met des bosses dans les caleçons et si Evan devra débuter les matchs à l’aile, sa capacité à s’adapter et son envie de tout casser devraient faire la diff’.

Antoine Diot

Finaliste en Liga cette saison et auteur de matchs énormes avec Valence, Antoine fait logiquement partie des cadres du groupe de Coach Vince. Capable de jouer avec tout le monde, le Bressan aura pour mission de faire souffler Nando, Thomas et Evan tout en apportant sa science de la passe et quelques gros tirs dont il a le secret.

Léo Westermann

L’ancien limougeaud est arrivé à maturité et le CSKA Moscou l’a d’ailleurs bien remarqué en l’attirant cet été. Meneur gestionnaire, gros poignet et connaissance sans limite du délire FIBA, Léo sera un atout plus qu’important en sortie de banc. Les petits 3/3 du parking en six minutes, on arrive en galopant.

Edwin Jackson

Longtemps boudé, longtemps boudeur, Edwin va enfin pouvoir faire apprécier son talent avec les Bleus. Au sortir d’une saison individuelle énorme en Espagne, le futur pensionnaire de Guangdong va pouvoir cramer quelques filets à Helsinki et Istanbul. Son talent en attaque n’est plus à prouver et quand Edwin rentrera ce sera pour mettre le feu.

Axel Toupane

Axel a gagné sa place grâce à un gros début de prépa. Seul poste 3 de formation du groupe de Collet, l’ancien Pelican a la réputation d’être un défenseur solide mais il est également capable de marquer des points. Le corps est parfait, l’envie est là, faudra juste ne pas se faire bouffer par l’enjeu.

Boris Diaw

Boris Diaw est un jeune joueur plein d’avenir et on a hâte de découvrir ce qu’il peut donner à ce niveau. Vu comme ça, le mec a l’air d’avoir quelques fondamentaux, ça promet.

Vincent Poirier

C’était l’un des derniers arrivés mais le futur intérieur de Vitoria a tapé dans l’œil du staff. Ses 2m13 couplés à une grosse envie et une intensité de porc des deux côtés du terrain ont semble-t-il fini de convaincre Collet. Une Summer League à Brooklyn et un Euro avec les Bleus, pas mal l’été 2017 chez les Poirier.

Joffrey Lauvergne

Jolo devrait être le pivot titulaire des Bleus et débutera donc les matchs aux côtés de Babac. Désormais considéré comme l’un des cadres du groupe, Joffrey apportera une fois de plus sa hargne et ses petits tirs mid-range dont Gregg Popovich va pouvoir se gaver la saison prochaine. Doit être un leader en septembre, gros test !

Kevin Séraphin

La dernière fois que Kevin Séraphin a disputé un Euro, il partageait le vestiaire avec Joakim Noah. Aujourd’hui Kevinou a la dalle, Kevinou a signé en Espagne et Kevinou veut tout casser avec les Bleus. Son bagage offensif et sa puissance ne seront pas de trop, c’est quand même mieux qu’une partie de ping-pong en direct sur Instagram.

Kim Tillie

En balance avec Louis Labeyrie, le nouveau poste 4 de l’Olympiakos n’est pas sûr du tout d’intégrer le roster final. En cas d’absence no worry, Kim n’a que 29 ans et en cas de grosse saison en Grèce les portes se réouvriront très vite.

Louis Labeyrie

Loulou a pour l’instant les faveurs des pronostics pour la dernière gâche à l’intérieur. Moins expérimenté que Tillie, le néo-Strasbourgeois a réalisé une très belle prépa et semble avoir marqué des points. Ça se bat sur tous les ballons, c’est très grand et ça tire, tout ce qu’on aime en sortie de banc.

Nos forces

La première force de l’Équipe de France saute aux yeux et c’est le public qui parle : on n’attend pas forcément monts et merveilles de nos Bleus 2017. Alors attention, l’idée n’est pas de minimiser le talent de l’équipe et de viser un huitième de finale bien sûr, mais la retraite de Tony, Flo ou Mike et les absences notamment de Rudy Gobert et Nico Batum mettent les Bleus dans une position d’outsider pour une compétition souvent estimée comme celle de la transition. Moins de pression donc malgré un roster comptant quelques uns des meilleurs joueurs du continent en plus de nos NBAers. Parmi les autres points forts de cette équipe on notera également un backcourt monstrueux (on colle aussi Evan Fournier dans le moule hein) qui n’a rien à envier à celui des autres grosses nations. Du nouveau peut-être, mais avec Heurtel, de Colo, Diot plus Boris dessous, ce groupe commence à savoir ce qu’est un Euro et Collet pourra évidemment s’appuyer sur des cadres expérimentés. De la fraîcheur, du talent, de l’expérience, largement de quoi aller gratter une médaille ?

Nos faiblesses

On l’a dit un peu plus haut, les absences pourraient peser lourd en septembre. Dans le jeu évidemment, mais dans les cerveaux aussi, un joueur comme Tony étant bien sûr irremplaçable en terme de leadership par exemple. Qui pour rameuter les troupes en cas de disette ? Qui pour pousser la gueulante à la mi-temps ou pendant un temps-mort ? La France devra se trouver un ou plusieurs pitbulls, ce que les leaders dans le jeu ne sont pas forcément capable d’être aujourd’hui. L’autre point sombre du roster de Collet ? Une raquette solide mais sans véritable leader (quand Babac prendra vingt tirs on s’appelle). Les Bleus auront besoin de planter dessous et si Diaw, Seraphin ou Lauvergne n’ont plus rien à prouver en terme de talent et/ou de QI basket, aucun d’entre eux n’est capable de prendre un match à son compte comme peut le faire, au hasard, un Pau Gasol pour la Roja. Y’a plus qu’à espérer que les petits mettent dedans.

Positif, positif, positif, voilà pour l’état d’esprit à adopter à trois jours de cet Euro 2017. Tony Parker n’est plus là, une page s’est tournée mais Vincent Collet possède avec ce groupe là une base de joueurs largement assez talentueuse pour aller chercher – au moins – une demi-finale. La traction arrière est fabuleuse, la raquette est solide, mais maintenant c’est l’heure de gagner des matchs. Cinq lors de la phase de poule, ce serait une bon début.