NBA Flashback 2021-2022 : le jour où Devonte’ Graham a planté le buzzer beater le plus lointain de l’histoire face au Thunder
Le 26 juil. 2022 à 08:28 par Arsène Gay
Période creuse oblige, TrashTalk a pris l’habitude chaque été de vous faire revivre avec émotion les plus grands moments de la saison écoulée. Même en 2021 d’ailleurs, malgré un été qui avait alors mis l’ensemble de nos forces vives en PLS, mais ça c’est une autre histoire. On reprend donc notre bonne vieille formule, on recule de quelques pas, de quelques mois, et on se souvient que cette saison 2021-22 fut folle, du premier au dernier jour. Aujourd’hui ? On revient sur un tir venu tout droit… de l’espace.
Pour les stats de ce match dont on ne retiendra que les cinq dernières secondes, c’est juste ici
Il y a quelques jours seulement, pour le compte de cette série de flashbacks sur l’exercice 2021-22, nous revenions sur ce fameux match où le Thunder avait subi la plus lourde défaite de l’histoire de la NBA face aux Grizzlies : 79-152. Et bien il faut croire que cette saison, Oklahoma City avait à cœur de prendre part à plusieurs records. Oups, dommage que ce soit toujours dans le rôle de la victime. Revenons-donc une fois de plus plusieurs mois en arrière, pour arrêter notre machine à remonter le temps à ce fameux 15 décembre 2021. Ce soir là, Adam Silver nous a concocté un joli programme de pas moins de onze matchs. Et la cerise sur le gâteau ? Nous sommes en plein Mercredi Panzani. Que demander de plus ? Avant même d’avoir débuté, la soirée s’annonce culte, et croyez-nous, elle le fut. Car tandis que nos deux franchises du jour, à savoir Thunder et Pelicans, sont en train de s’échauffer… ça chauffe ailleurs en Amérique. On peut par exemple citer Cleveland qui fait redescendre les fusées sur terre en collant une bonne grosse fessée à Houston avec Isaac Okoro qui claque un two-handed poster sur un, deux, trois, quinze… bref, sur la tronche d’absolument tout le Texas. Sans parler de Jarrett Allen qui n’a pas seulement empêché Jae’Sean Tate d’aller au dunk mais en a aussi profité pour l’envoyer six pieds sous terre en prenant soin de refermer le cercueil au passage. Mais c’est surtout à… Dallas que notre soirée s’est illuminée une première fois.
Sans Luka Doncic, les Mavs doivent affronter des Lakers alors en quête d’un second titre (lol). Le match est serré, et les yeux de tous les fans NBA sont bien sûrs rivés sur cette confrontation qui a débuté à 1h30 du matin. No offense envers le Magic et les Hawks, mais on a clairement autre chose à foutre que de préférer Moritz Wagner à LeBron James. D’ailleurs, le King s’en donne à cœur joie puisqu’il se permet même en plein milieu du troisième quart-temps de pull-up à dix mètres et faire filoche. Le tir le plus lointain de la nuit… pour l’instant. Car à côté, l’inverse même d’une “rencontre au sommet” vient de débuter entre New-Orleans et Oklahoma City aux alentours de 2h. Pas de quoi nous faire changer d’avis. Retour à Dallas, où Wayne Ellington vient de forcer le match à aller en prolongation. Alors que nous approchons les dernières secondes de l’overtime, les deux équipes sont à égalité après un échange de tirs invraisemblables entre Russell Westbrook et Maxi Kleber. Sur la dernière possession des Lakers, Russ drive et ressort sur Austin Reaves… qui plante le tir à 3-points de la win avec 0,9 seconde à jouer. Game over. Sans temps-mort, Dallas ne reviendra pas. La planète basket s’enflamme, et elle n’est pas au bout de ses surprises. Car dans l’anonymat le plus total, au Paycom Center dans l’Oklahoma, un autre match approche doucement de la fin, tandis que le score est très serré.
Occupés ailleurs au Texas, nous avons manqué une bonne partie du duel dans les bas-fonds de l’Ouest entre les Pelicans (9-21) et Thunder (8-19). Pourtant, plusieurs highlights tirés de ce match feront leur apparition dans le Top 10 Plays of the Night. C’est par exemple le cas de Tre Mann qui, dès le premier quart-temps, entame sa rencontre en escaladant Garrett Temple pour aller claquer un bon gros tomar suivi du stare-down qui va avec. Un pauvre petit pélican qui va être vengé par Brandon Ingram qui s’envolera comme un aigle quelques minutes plus tard pour aller posteriser Mike Muscala ET Jeremiah Robinson-Earl. Ils ont bien sûr eu le droit de repartir avec la photo, ne vous en faites pas. Ah ! On nous annonce que Tre Mann a récidivé, cette fois-ci avec Willy Hernangómez dans le rôle de la victime. On souhaite bien du courage à l’Espagnol qui est selon nos informations encore sur le parquet en train de chercher où a pu passer Mann après son crossover. La réponse étant : déjà en train de repartir après avoir scoré tout seul. Toujours est-il que nous n’arrivons que maintenant, alors qu’il reste 3 minutes 34 à jouer, et que le score est de 100-100. Va-t-on avoir le droit à une fin de match épique ? Sur l’instant, on a de gros doutes, mais… let’s see.
À partir de ce moment-là, ce ne sont étonnamment pas Tomáš Satoranský et Ty Jerome qui jouent tous les ballons, mais bien Brandon Ingram et Shai Gilgeous-Alexander. Soit, nous aurions clairement fait un autre choix tactique mais passons. Il ne reste que quatre secondes à jouer, et OKC prend un temps-mort après que B.I. ait marqué deux lancers pour faire passer les Pels devant de trois petits points (110-107). Côté Thunder, la consigne est claire : la baballe orange doit aller dans les mains de Shai. Côté Pelicans, la consigne est… censée être claire : on fait faute pour éviter les tirs à 3-points. Les deux équipes se placent sur le terrain, l’arbitre siffle, SGA se démarque et reçoit bien la passe de Josh Giddey, à neuf mètres du cercle dans l’axe, comme prévu. Bien joué Oklahoma, consigne respectée ! Garrett Temple, en défense, se retrouve à deux mètres de la pépite lorsqu’elle reçoit le ballon. Pas bien joué New Orleans, consigne absolument pas respectée ! Et forcément, ce qui doit arriver va arriver. Sentant que son défenseur va venir faire faute, le Canadien pose un dribble de côté et enclenche un tir sur une jambe. Monsieur Temple tente bien de mener à bien la seule mission qui lui avait été confiée, mais c’est trop tard. Après être restée suspendue deux secondes en l’air dans un silence de mort, la balle transperce le filet et provoque l’explosion du Paycom Center. De son côté, Garrett a trouvé le fautif : lui-même les arbitres, à qui il lâche un joli scarface le temps de reprendre ses esprit. Il peut en réalité les remercier, car non seulement Shai vient d’envoyer un obus sur la tête des Pelicans, mais il aurait même pu bénéficier d’un lancer supplémentaire. Mais au fait, il reste encore 1,4 seconde, largement de quoi prendre un dernier tir non ?
Encore sonnés par ce qui vient de leur arriver, les Pelicans mettent deux secondes à rebrancher leurs neurones pour comprendre qu’ils ont le temps pour une dernière tentative. À l’inverse, les joueurs de l’Oklahoma ne perdent pas le nord et reculent immédiatement afin d’éviter les longues passes. Pas vraiment étonnant puisque New Orleans n’a plus aucun temps-mort et seulement une seconde et demie pour shooter. Après avoir fini de se plaindre, Garrett Temple s’éloigne, comprenant qu’il avait assez merdé pour aujourd’hui. Nickeil Alexander-Walker fait de même. Josh Hart décide alors de prendre en charge la remise en jeu. Brandon Ingram lui, a l’air complètement paumé, à tel point qu’on se demande presque ce que fout un mec planté au beau milieu du terrain à rien faire. C’est donc Devonte’ Graham qui va se présenter afin de prendre le dernier tir. Toutefois, ayant décidé de demander le ballon dans sa propre raquette, ce dernier n’est donc défendu par… personne. En une seule seconde, le guard réceptionne la petite passe de son coéquipier, pose un dribble, et envoie une prière depuis la ligne des 3-points… adverse. Vingt-deux mètres plus loin (oui oui, 22) après avoir traversé un Paycom Center en feu dans lequel retentit le buzzer final, la balle va venir s’écraser contre la planche avant de terminer sa course dans le cercle. La climatisation est terrible. Les commentateurs pètent un câble, le banc des Pels exulte, les joueurs d’OKC sont en plein cauchemar, et Shai Gilgeous-Alexander n’en croit pas ses yeux. Pelicans 113, Thunder 110. Deux tirs complètement fous viennent de s’enchaîner, mais c’est bien le buzzer beater de Graham qui va rentrer dans l’histoire, devenant le plus lointain jamais réussi en NBA. Et après avoir célébré devant des fans sous le choc, les copains de Zion décident de quitter la salle en courant, le doigt pointé en l’air, histoire de bien foutre le seum à chaque personne en bleu qui vient d’assister à cette scène complètement surréaliste.
Au final, malgré les 33 et 34 points respectivement marqués par SGA et B.I., le héros de la nuit s’appelle bien Devonte’ Graham, qui termine lui avec 15 petits points à 5/10 du parking, dont 1/1 depuis la Louisiane. Quel shoot incroyable quand même. Et dire qu’on s’excitait 30 minutes plus tôt sur le tir d’Austin Reaves… vive les Mercredis Panzani.