Gary Payton II signe à Portland pour 28 millions sur 3 ans : la fin d’une belle histoire, et des Blazers qui renflouent enfin leur banc

Le 01 juil. 2022 à 09:26 par Arthur Baudin

gary payton II
Source image : NBA League Pass

Petit coup de tonnerre au réveil. Malgré une saison 2021-22 XXL – ponctuée par un titre de champion – Gary Payton II et les Warriors mettent fin à leur aventure commune. Tirage de rideau sur une belle histoire, pour mieux en lancer une autre : The Glove Jr. file à Portland et encaisse le premier vrai gros chèque de sa carrière. Chapeau l’artiste.

Jamais un divorce n’a été aussi cordial : les deux partis se sont aimés, s’aiment toujours, mais leurs projets d’avenir sont différents. L’un comprend les intérêts de l’autre, et inversement. Quand rompt l’union, l’important, c’est d’en conserver les meilleurs souvenirs. Le 8 avril 2021, Gary Payton II débarque à San Francisco en qualité de cireur de godasses. Un simple contrat de dix jours, puis un second, avant de monter dans le navire sur signature d’un contrat de deux ans non garanti. Mais le 16 octobre 2021, à l’aube du début de saison, Gary Payton II est coupé par les Warriors. Cé bizarre, ilété pas trop mauvais pourtant. Trois jours plus tard, Bob Myers resigne finalement le meneur de 28 berges jusqu’à la fin de saison. C’est sous cette formule que va se révéler le fils de son père. De 15e homme du roster, Gary Payton II glisse petit à petit dans les grandes lignes du plan de Steve Kerr. Ses qualités défensives épatent, et le bulldog signe une régulière à hauteur de 7.1 points à 62 % au tir dont 36% du parking, 3.5 rebonds, 0.9 assist et 1.4 interception. On n’est pas sur un maestro de l’organisation, mais la défonce est là, et se fait ressentir. T’as beau courir un marathon sur chaque match, à Golden State, si tu brasses du vent, on ne va pas te laisser sur le parquet juste pour la belle histoire. Les ambitions collectives ne permettent pas de dédier du temps de jeu aux valeureux. Toutes les déclarations du vestiaire vont d’ailleurs dans ce sens. Le 15 mars 2022, Draymond Green fixe les ambitions californiennes pour la fin de saison : « Nous serons champions ». Encore considéré comme un bon élément de G League il y a peu, Gary Payton II prend conscience de son nouveau statut : back-up de luxe dans l’une de meilleures rotations de la Ligue. Trois mois plus tard – et malgré une vilaine blessure qui lui a croqué une bonne partie de ses Playoffs – son statut évolue encore : back-up de luxe dans la meilleure rotation de la Ligue. Les Warriors sont sacrés champions, Young Glove y est pour beaucoup.

Free agent Gary Payton II is finalizing a three-year, $28 million deal with the Portland Trail Blazers, sources tell @TheAthletic @Stadium.

— Shams Charania (@ShamsCharania) July 1, 2022

Direction Portland donc, pour Gary Payton II qui s’y engage à hauteur de 28 millions de dollars sur trois ans. Il quitte sa zone de confort, et laisse toutefois une interrogation en suspens : pourquoi ne pas rester à San Francisco, au sein de l’une des meilleures dynasties de l’histoire, moyennant un léger sacrifice sur son salaire ? Primo, Gary Payton II a lancé sa carrière sur le tard. Il a 29 ans et en aura déjà 32 au terme de son contrat à Portland. S’il ne coffre pas maintenant, il ne coffre jamais. Deuzio, bah y’a pas vraiment de deuzio en fait. C’est vraiment une histoire de salaire pour le coup. Les Warriors ne peuvent pas se permettre de lui lâcher plus de neufs millions par saison. Il joue son meilleur basket, mais n’est malheureusement pas un joueur d’avenir. Autant que les Blazers en profitent. Le projet de Joe Cronin est de gagner sous l’ère Damian Lillard, or, le sextuple All-Star a déjà 31 balais – 32 le 15 juillet prochain – et ne peut pas se permettre d’attendre cinq ans de plus avant de récupérer de bons role players. Il faudra encore de grosses signatures pour viser le haut de tableau hein, mais ce genre de petit go-to-guy en sortie de banc est un véritable appât à All-Stars.

Vive la vie, vive la vie, et Gary Payton II aussi. Bien que les discours un peu « félicitations, il mérite, on espère que ça va continuer » agacent – notamment de par leur fonction de “combleur de vide” dans un article – pour le coup, on espère vraiment que Young Glove continuera de briller dans ce rôle de bulldog en sortie de banc. On ne s’inquiète pas, il a déjà passé un bout d’été 2018 à Portland, il connaît bien la maison.