LeBron James et son combat avec l’Histoire – Chapitre 5 : “Never been done before”, que reste-t-il à accomplir pour le King ?

Le 05 juin 2022 à 15:12 par Bastien Fontanieu

LeBron James 2 octobre 2020
Source image : Youtube

Après une bague de champion remportée en 2020 dans la bulle d’Orlando, deux saisons collectivement compliquées (pour ne pas dire à chier) sont venues décorer l’immense carrière de LeBron James. Et malheureusement, à bientôt 38 ans, le King ne peut continuer à vivre des saisons aussi frustrantes. La question est donc la suivante : quelles étapes le patron va valider dans ses dernières années en carrière, afin de partir sous la plus grande des ovations ?

Chapitre 1 : vivre après Jordan, un sacré poids

Chapitre 2 : après la chute, l’envie de le voir triompher

Chapitre 3 : l’invincibilité, telle est la marque des GOAT

Chapitre 4 : l’heure du plus grand choix de sa carrière

 

L’été approche.

Ses après-midi en terrasse, ses discussions endiablées autour de la NBA, ses comparaisons historiques réalisées en fin de soirée avec quelques pintes de trop dans le sang.

Et aujourd’hui, en ce début de Finales NBA 2022, aucune trace de LeBron.

Hormis quelques tweets, hormis quelques apparitions en story sur Instagram ou quelques spots promos pour sa tequila, le patron de notre sport est loin, très loin de ces phases finales qui étaient pourtant devenues sa salle de bain personnelle ces dernières années.

Dix finales, dix.

Et dix semaines passées devant sa télé, dix.

Jamais on s’est autant foutu de la gueule des Lakers de LeBron, dans une fin de carrière qui devait pourtant être celle de l’assurance. Celle d’un vétéran bien entouré, en contrôle parfait de son jeu et de sa ligue, slalomant en saison régulière avant de tabasser les Playoffs printemps après printemps. C’était ce à quoi on s’attendait. C’était ce qu’il méritait.

Tu parles.

Aujourd’hui, les fans de Lakers hésitent à mettre du Sans Plomb 98 ou du Mercurochrome dans leurs céréales, et l’été transpire davantage l’incertitude que la confiance. Certes, la récente acquisition de Darvin Ham au poste d’entraîneur laisse entrevoir des pistes prometteuses, mais on est davantage sur de l’espoir que sur du concret. Et tout ce contexte frustrant récent ne peut pas empêcher LeBron de continuer sa marche folle, celle vers le titre incontestable de meilleur joueur de tous les temps. Dans cette quête, justement, le terme suivant a pris la place centrale dans tous ses accomplissements.

Never been done before.

Jamais fait auparavant.

Pas besoin de dupliquer un modèle Jordanesque, pas besoin de 6 titres, ou de rester dans une franchise, ou de respecter le chemin des anciens. Pas besoin de faire de telle ou telle manière parce qu’untel l’a dit, ou telle autorité légendaire l’a imposé. Non, LeBron fait du LeBron, et cela donc veut dire casser des barrières que personne n’a osé toucher jusqu’ici. Comme ?

Trois titres de champion et trois titres de MVP des Finales dans trois franchises différentes.

Être quasiment meilleur marqueur de la NBA à 38 ans.

Créer le club des 37 000 points, 10 000 rebonds et 10 000 passes.

Être titulaire du All-Star Game 18 saisons de suite.

Et tant d’autres lignes extraordinaires.

S’il y a quelque chose que personne n’a réalisé et qui est à sa portée, LeBron en fait une affaire personnelle (sic). C’est devenu ainsi. Ce n’est pas son obsession, car ces missions sont cachées dans un cadre collectif quotidien, mais s’il faut atteindre ces objectifs coûte que coûte, tout sera autorisé pour y arriver. Absolument tout. Et alors justement, quels accomplissements attendre de la part de James dans ses dernières années en carrière ? Et à quoi peut-on s’attendre dans ce qui doit absolument être une fin sous forme de couronnement, plutôt qu’une sortie remplie de regrets ? Voici un éventail de ce à quoi on pourrait avoir droit, si tout se passe comme prévu. Et si, comme il le désire, LeBron veut chasser le fantôme de Chicago.

LeBron talking about Bronny: “I want him to get to the NBA. I’m not even gonna lie. I want to be on the court with him. I think that would an unbelievable moment.”

Via @uninterrupted

pic.twitter.com/AT0nOm7xzF

— Ballislife.com (@Ballislife) January 4, 2022

# Jouer avec son fils, Bronny, en NBA.

Bon, celle-là elle est facile, tout le monde en parle. C’est peut-être le plus grand accomplissement hors palmarès que LeBron pourrait réaliser. Bronny James pourrait et devrait arriver en NBA en 2024. S’il fait en ce moment son petit bonhomme de chemin au niveau lycéen, le fiston James sait que son père l’attend au tournant : il l’a même dit, publiquement. Si LeBron peut jouer avec ou contre son fils en NBA, il le fera. Et autant dire que l’événement explosera toutes les barrières existantes, le alley-oop Bronny-Bron devenant une des actions les plus spectaculaires et iconiques de notre sport. On espère évidemment que le fils sera une star en NBA, mais le simple fait de voir les deux hommes évoluer sur un même parquet représentera un moment et une étape légendaire dans l’histoire du basket et de la Ligue.

# Dépasser Kareem Abdul-Jabbar au scoring…

Le roi du skyhook n’est plus très loin, avec ses 38 387 points en carrière. LeBron démarrera la saison prochaine avec 37 062 points au compteur. Après avoir montré pendant 20 ans que la passe est peut-être son plus beau don, LeBron pourrait et devrait être le nouveau meilleur scoreur de l’histoire de la NBA dans quelques mois. Jusqu’où mettra-t-il la barre ? Difficile à dire. Mais quand on voit que le monstre envoie 30 points de moyenne à 37 ans et qu’il peut continuer à martyriser les défenses quand ça lui chante, on ne voit pas le moindre scénario dans lequel Kareem continuera à dormir tranquille dans un ou deux ans. On touche du bois pour éviter la moindre blessure, mais en étant tout simplement sur le parquet LeBron devrait dépasser Abdul-Jabbar sans trop de problèmes.

# Le club des 40K-10K-10K ?

Allez, petite gourmandise statistique, LeBron a déjà réalisé quelques immenses performances numériques, mais un club n’a pas encore été créé. Il famoso 40K-10K-10K, ce qui ne représente pas le salaire annuel net d’un cadre – stagiaire – stagiaire mais plutôt les 40 000 points, 10 000 rebonds et 10 000 passes en carrière. Voyant la régularité du King depuis 2003, c’est pas demain qu’on va voir quelqu’un s’approcher de ces rangs même s’il sera intéressant de voir où se situera Luka Doncic, par exemple, dans quelques années. Un tel club ? Ce serait le genre d’endroit où, comme Wilt Chamberlain, personne n’y a accès.

# Défenseur de l’année ou vainqueur du Dunk Contest ?

Le phénomène physique, ou plutôt l’anomalie physique qu’est LeBron ne peut que nous laisser penser que quelconque challenge est à sa portée, même à 38 ans prochainement. Et si, possédé par une mission défensive personnelle, LeBron devenait DPOY en toute fin de carrière ? Il en est capable, ça c’est indéniable. Mais davantage concentré sur la quête du scoring, James a souvent sacrifié ses missions défensives et a gardé de l’énergie pour le reste de la compétition. S’il ne souhaite pas s’attaquer à un challenge aussi exténuant, une gâterie plus amusante et nettement moins contraignante lui est disponible : le Dunk Contest. La daube que représente cet événement ces dernières années liée à l’absence de LeBron de toute édition depuis son arrivée en NBA ne peut nous laisser imaginer ce qui se passerait si, tellement fort et athlétique, LBJ participait à un futur Dunk Contest et écrasait la concurrence. Que dirait-on, s’il tapait quatre énormes dunks devant les caméras du monde entier, fermant enfin la bouche de ceux qui disent qu’il a peur de se foirer ? Le défi est beau, la carotte immense. Ridicule pour certains, mais pas si illogique quand on y pense.

# Une nouvelle bague de champion, mais ailleurs ?

Rien n’indique, pour le moment, que LeBron quittera les Lakers. Au contraire même, sa communication a été plutôt claire sur le fait qu’il souhaite finir sa carrière à Los Angeles. Mais on sait aussi que tout va très vite en NBA, et le patron n’a pas prévu de se faire fumer par un management incompétent. En ce moment, la direction des Lakers fait davantage penser à la ferme des célébrités qu’autre chose, et pas sûr que cela plaise au King. Une option envisageable serait d’aller dans une quatrième franchise en carrière, d’y remporter une bague de champion, si possible en étant MVP des Finales pour créer une nouvelle ligne monumentale, et avec un copain qui plus est. On a vu la tentative Melo, quid de Chris Paul si ça va mal à Phoenix ? Et quid des Knicks, du Madison Square Garden où LeBron a toujours adoré jouer ? Plus un rêve fou qu’une réalité aujourd’hui, mais on gardera tout de même un oeil sur la taille des flammes à Los Angeles. Car des incendies de cette ampleur, dans la fin de carrière du King, ça n’annonce rien de bon. Ajouter une cinquième bague est une priorité, reste à voir si ce sera avec les Lakers ou ailleurs.

# Quatre maillots retirés dans trois franchises différentes ?

Le 6 à Miami, le 23 à Cleveland, que vont-ils faire chez les Lakers ? Le 23 ou le 6, ou les deux ? Est-ce trop tôt pour parler de maillot de LeBron retiré à Los Angeles ? En même temps le type apporte un titre en étant MVP des Finales, donc même s’il n’y a pas de longues saisons de jouées, attention si l’ailier nous enchaîne ça avec le titre de meilleur scoreur de tous les temps. Cela deviendra impossible de ne pas accrocher son maillot au plafond de la Crypto Arena. Si tout se passe bien, LeBron aura alors trois cérémonies uniques dans trois arènes différentes, de quoi cimenter un peu plus sa légende et un accomplissement qu’on ne reverra pas de sitôt.

# Une dernière médaille d’or aux Jeux Olympiques de Paris 2024 ?

Une des plus grandes villes au monde, pour une des plus grandes compétitions au monde. Un des moments les plus attendus de la planète basket, dans un décorum des plus spectaculaires prévus aux Jeux Olympiques. Oui, LeBron a jusqu’ici remporté assez de médailles d’or avec Team USA pour laisser la place aux jeunes et à ceux qui (coucou Steph) n’ont pas encore de breloque dorée dans leur armoire. Seulement, le boss reste le boss. Et imaginer la grande fête du sport à Paris sans le King semble être une phrase peut compréhensible, quand on voit la manière dont James assure sa carrière. Au-delà des aspects politiques et marketing, LeBron à Paris et une nouvelle fois champion olympique représenterait un tiré de rideau historique sur une carrière goatesque. La photo avec la Tour Eiffel et toutes ses médailles, en affichant un grand sourire et un drapeau américain, on peut déjà la voir dans notre tête (ps : victoire de la France en finale).

Ce n’est qu’une liste mais elle est belle, bien remplie et à gérer. Et il reste évidemment tant d’autres choses à accomplir. Un fiston champion NBA, une équipe rachetée et dirigée vers le titre, des choses dont on n’a pas encore idée car… LeBron reste LeBron. Qu’il nous régale en tout cas, car la prise d’âge est inévitable et un jour, même si cette phrase est bizarre à écrire, LeBron James ne jouera plus au basketball. Never been done before, que le patron nous emmène là où personne n’est allé.


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