Où en sera la carrière de Stephen Curry s’il remporte un nouveau titre NBA et le MVP des Finales ? Spoiler : assez haut quand même

Le 02 juin 2022 à 12:22 par Nicolas Vrignaud

Stephen Curry 15 décembre 2021
Source image : NBA League Pass

Imaginez juste un instant : Stephen Curry, au terme d’une belle bataille avec Boston, guide les siens vers un nouveau titre de champion NBA. Et plus grand encore, il remporte enfin le trophée de MVP des Finales qui lui échappe depuis 2015. Si ça arrive, il en sera où le Baby Face dans la discussion des plus grands joueurs all-time ? Parce qu’honnêtement, ça commencerait à causer très, très fort. 

Stephen Curry est une icône, un monstre, un révolutionnaire. Son jeu si spécial a complètement fait basculer la NBA depuis son arrivée au sommet de la Grande Ligue en 2015. Jouer au large était une stratégie, c’est devenu grâce à Steph une sorte de norme. Mais cette norme, très peu pour lui, qui évolue dans des standards qui mettent la berlue même aux équipes qui décident de l’imiter. Petit rappel de son palmarès jusqu’ici : triple champion NBA (2015, 2017, 2018) pour cinq apparitions en Finales (2015 – 2019). On y ajoute deux MVP de saison régulière (2015, 2016) avec un vote à l’unanimité pour le second, du jamais vu dans l’histoire de la Ligue. Avec évidemment d’innombrables records à 3-points, dont celui du plus grand nombre de tirs primés inscrits en carrière depuis cette saison. Le tout en tant que leader bien sûr, faut pas déconner. On ne repassera pas sur cette moitié de décennie passée à dominer outrageusement la compétition, mais on a rarement vu un joueur être capable d’être aussi écœurant… aussi longtemps. Et si Stephen Curry s’attribue dans les deux semaines à venir une quatrième bague de champion, l’homme entrera encore dans une nouvelle dimension.

D’abord, en matière de fidélité. Drafté en 2009 par les Warriors, jamais le besoin de quitter la Baie n’aura été ressenti pour le numéro 30. Les Warriors et Curry, c’est une histoire d’amour comme on n’en fait pratiquement plus aujourd’hui. Six Finales NBA dans la même franchise, autant vous dire qu’il n’y a pas des masses de joueurs dans l’histoire à avoir plié ce genre de classique. Bien sûr, tout le groupe de la dynastie des Celtics des années 60 s’y trouve, Bill Russell en tête avec douze apparitions pour onze titres… visez le monstre. Il y a aussi du Elgin Baylor (sept Finales NBA pour zéro titre) et du Jerry West (neuf Finales NBA pour un titre) pour cette époque-là, mais ça ne gagne malheureusement pas beaucoup de leur côté. Magic Johnson et Kareem Abdul-Jabbar ont eux respectivement neuf et huit participations en Finales NBA avec les Lakers (dix participations au total pour KAJ). Michael Jordan et Scottie Pippen font évidemment aussi partie du lot avec six finales pour six titres NBA dans les nineties. Durant ces vieilles années, l’attachement joueur – franchise était bien plus marquée que dans la Ligue qu’on connaît aujourd’hui et surtout par rapport à la dernière décennie, caractérisée notamment par le player empowerment et de nombreuses superstars quittant leur franchise d’origine. Plutôt logique qu’on ne retrouve que les légendes Kobe Bryant et Tim Duncan depuis 2000 dans la catégorie des grands noms ayant accumulé six Finales NBA avec une seule et même franchise. Mais maintenant, il y a donc Steph aussi.

Curry vient d’intégrer un nouveau club mais il y en a d’autres. Un conseil : mouillez-vous la nuque avant de lire la suite. S’il venait à remporter sa quatrième finale, Steph rentrerait dans un club déjà très prestigieux, celui où il faut quatre bagues pour passer la sécurité. Mais quand on y ajoute le fait qu’il est le franchise player d’une seule et même équipe et qu’il peut potentiellement accomplir ça en l’espace de huit ans, là on entre dans un véritable cercle VIP. Un cercle VIP où se trouvent George Mikan, Russell, Magic, Jordan, Kareem… Des grands noms du jeu, alors attention pour Steph à ne pas laisser passer l’ascenseur, qui l’élèverait directement dans les plus hautes arcanes de l’histoire de la balle orange. D’ailleurs, si l’on se recentre un petit peu sur le joueur en lui-même, n’oublions pas que cette Finale est également l’occasion de s’accorder enfin le seul et unique titre qu’il n’a pas encore en sa possession : le MVP des Finales. Récupéré de manière contestable par Andre Iguodala en 2015, le trophée a ensuite été confisqué par Kevin Durant en 2017 et 2018. S’il venait à remporter le titre de meilleur joueur de la finale, il deviendrait l’un des rares à compiler deux trophées de MVP de régulière, un titre de MVP des Finales, avec en plus le titre de meilleur scoreur d’une saison. Les autres ? KAJ, KD, Kobe, LeBron, MJ, le Shaq et Wilt… ouais, c’est loin d’être des rigolos. Cette année, il peut ainsi boucler la boucle : toutes les grandes récompenses individuelles seraient en sa possession.

Vous l’aurez deviné, Baby Face a l’occasion de booster encore plus son héritage au bout de ces deux semaines de compétition acharnée. On parle encore au conditionnel, mais si jamais tout cela venait à se concrétiser… il se retrouverait où Stephen Curry dans le classement all-time ? Le gars a révolutionné le jeu, mené une équipe au meilleur bilan de l’histoire d’une saison régulière, pris quatre bagues, deux titres de MVP et un titre de MVP des Finales. Est-ce que ça suffirait pour faire transpirer Magic Johnson dans le classement des meilleurs meneurs all-time ? Il peut y avoir débat. Pour J.J. Redick – qui s’est exprimé sur ESPN – le meneur irait carrément se placer dans le Top 5-6 des plus grands joueurs ayant pratiqué ce magnifique sport qu’est le panier-balle, rien que ça.

“Vous savez, Stephen Curry est déjà un joueur top 10 à mes yeux. Avec un nouveau titre et un trophée de MVP des Finales, il serait probablement cinquième ou sixième.”

– J.J Redick

Gagnera, gagnera pas ? En tout cas, Stephen Curry a énormément de choses à gagner sur ces Finales NBA. Ce titre lui donne l’occasion de rentrer dans une nouvelle dimension, celle des plus grandes légendes. Il faudra tout donner, car les Celtics ne lâcheront rien, mais la récompense est beaucoup trop belle… 

Sources : StatMuse, ESPN, NBA