Warriors versus Mavericks, l’apogée du small-ball ? Il n’a jamais fait aussi bon être petit dans le Grand Ouest

Le 18 mai 2022 à 18:01 par Nicolas Vrignaud

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Avec le lancement ce soir de la finale de Conférence Ouest entre Warriors et Mavericks, le small-ball sera sans doute à la mode dans cette série. Adversaires le temps de quatre matchs au minimum, Steve Kerr et Jason Kidd ont un point en commun : celui de ne pas voir le basket comme une affaire de géants. Petite par la taille mais certainement grande en matière de spectacle, cette confrontation promet donc d’être spéciale sur le plan tactique. 

Il ne fait pas bon devoir se baisser pour passer une porte lorsque l’on joue à Golden State ou à Dallas. Avant de causer de Stephen Curry et Luka Doncic, posons-nous juste le temps d’éclairer le principe de small-ball pour les néophytes du cuir orange. Jouer small-ball, c’est jouer avec des joueurs de petite taille. Alors on s’entend, des petits joueurs en NBA ça baisse quand même la tête pour nous dire bonjour. On parle en gros de joueurs de moins de 2m10. L’idée avec un cinq de taille réduite est de considérablement gagner en mobilité et en adresse, pour jouer en transition et allumer depuis la ligne des 3-points. Bien sûr, il y a souvent un gros pivot en réserve, mais son temps de jeu est limité : on lui préfère un ailier-fort polyvalent, si possible capable d’apporter au large. Les Mavericks incarnent plutôt bien ce basket puisque derrière le métronome Luka Doncic (2m01), on compte dans le cinq des mecs comme Jalen Brunson (1m85), Reggie Bullock (1m98) et Dorian Finney-Smith (2m01). Et sur le poste de pivot titulaire, on a Dwight Powell et ses 2,08 mètres, taille similaire à son remplaçant Maxi Kleber. Le premier est assez mobile et le second sait shooter, alors ils correspondent plutôt bien à ce style de jeu qui prône la rapidité d’exécution et l’espacement. On a même vu sur ces Playoffs des séquences où les Mavs alignaient Doncic, Brunson, Finney-Smith, Bullock et Spencer Dinwiddie. Vous voulez du small-ball ? Voilà du small-ball.

En face des Mavericks, on trouve les Warriors, aka les boss ultimes de cette philosophie de jeu. Steph Curry, Klay Thompson, Jordan Poole, Andrew Wiggins et Draymond Green (en “pivot”) : voici le cinq majeur que Steve Kerr a aligné contre Denver au Game 5 du premier tour et qui a été utilisé sur plusieurs séquences. On a également vu d’autres versions de ce cinq, avec par exemple Gary Payton II à la place de Poole avant sa blessure. Autant dire que ça ne rendrait pas un demi coup d’épaule à Nikola Jokic (quoique Draymond était là pour se charger du MVP), mais ça a fait ses preuves en matière d’efficacité offensive. Attention quand même aux jours où ça ne rentre pas, car là c’est vite le naufrage complet. On l’a d’ailleurs vu contre les Grizzlies au Game 5 : complètement dominés sous le panier, les Guerriers n’ont pas trouvé la réussite pour compenser, et se sont de facto fait rouler dessus pendant 48 minutes avec notamment un désavantage de -18 au rebond (ce qui a provoqué la réintégration du pivot Kevon Looney parmi les titus dans le Game 6). Ce souci ne devrait pas arriver contre les Mavs, puisqu’on pratique dans le Texas un basket également small-ballisé.

A chunk of the Warriors’ small-ball success last night was targeting Kristaps Porzingis. He just has so little chance in space guarding wings like Kelly Oubre and Andrew Wiggins. pic.twitter.com/l1CGADtIhK

— Anthony Slater (@anthonyVslater) February 5, 2021

À quoi s’attendre donc ? Un festival de shoots longue distance d’abord, car on parle de deux des trois équipes tirant le plus derrière l’arc sur ces Playoffs 2022 (38 tentatives en moyenne pour Golden State, 40 pour Dallas), et les deux équipes les plus adroites de loin (environ 38% de part et d’autre) si l’on excepte Brooklyn et Minnesota sortis au premier tour. On tient aussi à signaler qu’on parle de deux des meilleures défenses NBA cette saison (Golden State a terminé deuxième, Dallas septième à l’efficacité défensive). Attention cependant à celle des Warriors, qui avec les années s’est parfaitement adaptée au fait de jouer petit. Si un grand se pointe en face, ils savent lui mettre la pression pour l’embêter bien comme il faut. Le surplus d’expérience côté Dubs pourrait faire la différence, ou alors c’est la pace qui déterminera l’issue de cette série. Même si les deux formations se ressemblent, Golden State a l’habitude de jouer plus vite que Dallas, qui aime trouver des ouvertures sur demi-terrain sous l’impulsion de Luka Doncic. Vous l’aurez compris, on est sur un schéma presque inédit en Playoffs, mais ça promet un sacré show alors on prend à bras ouverts. 

Cette série est une ode à Luc Besson et ses fameux Minimoys, plus c’est petit plus c’est cool. Le small- ball ne laisse jamais indifférent, certains aiment, d’autres moins. Dans tous les cas, cette confrontation promet d’atteindre le sommet de cette philosophie de jeu, alors ça sera quoi qu’il arrive du must see !