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“Winning Time”, la fiction sur la dynastie Lakers dans les 80’s : clap du fin sur une série tout simplement exceptionnelle

Le 11 mai 2022 à 14:07 par Bastien Fontanieu

Magic Johnson
Source image : OCS

Un premier article sous forme de débrief il y a quelques semaines puis un second article au bout de 6 épisodes, nous voici désormais arrivés jusqu’au bout des 10 épisodes et l’heure de la conclusion a donc sonné. La série “Winning Time” sur OCS a déchainé les passions, en France comme aux USA avec des avis aussi tranchés que contestataires, avec des compliments aussi forts que des interrogations sérieuses. Mais alors que penser de ce finish, et de cette série au global ? Parlonzan.

Spoiler alert : si vous suivez la NBA avec TrashTalk depuis quelques temps, il n’y a pas vraiment de spoiler.

Car oui, chronologie oblige et réalité oblige, la première saison de Magic Johnson et de Jerry Buss aux Lakers se termine bien par un titre légendaire, celui de 1980 remporté par Los Angeles face aux Sixers de Julius Erving et Darryl Dawkins. Et donc oui, respect des faits oblige, on n’a pas d’invention ou de réécriture de l’histoire à proprement parler. Cette confrontation entre Philadelphie et L.A, on la retrouve bien dans cette fin de série avec toujours autant de références basket pour les plus passionnés d’entre vous.

Pêle-mêle, on aperçoit ainsi avec joie :

  • La blessure de Kareem Abdul-Jabbar en finale, qui va laisser place à Magic au poste de pivot pour l’ultime Game 6
  • L’arrivée du meneur dans l’avion en direction de Philly, qui envoie le légendaire “don’t fear, because Magic is here
  • Larry Bird qui est élu Rookie de l’année à 63 voies contre 3, ce qui va rendre fou de rage le rookie des Lakers
  • Le choix de continuer avec Paul Westhead et Pat Riley en assistant, plutôt que reprendre coach Jack McKinney
  • Le mythe autour des Celtics et de leur lutin en logo, qui effrayait les Lakers tout au long des années 60 aux années 80

Pour faire simple, si vous êtes un crack de l’histoire de la NBA et vous aimez retrouver des références basket de qualité, vous serez servis. Vraiment. Sans vouloir en faire des caisses, disons qu’on a une petite idée de cette Ligue et de son évolution, et bien apercevoir des détails saupoudrés ici ou là est un vrai délice. Toute la question se situe autour du respect que l’on demande de la réalité, et la manière dont on place son propre curseur. Plusieurs grandes voies américaines se sont en effet révoltées devant “Winning Time” semaine après semaine, car il y avait une exagération de plusieurs traits au sein de la série. Un rappel doit alors s’imposer. Oui, encore une fois, il s’agit d’une fiction. Donc si vous voulez du fait purement et simplement rapporté, ce n’est probablement pas fait pour vous. Mais hormis ça ? Il s’agit d’une classe de maître, ou masterclass. On ne peut que sourire et se régaler, au rythme des extravagances californiennes, devant les clins d’oeil réalisés pour les passionnés des Lakers. Et pour les passionnés de basket tout court.

Bien sûr que le fameux dunk de Julius Erving face aux Lakers est sur la tête de Michael Cooper, dans la réalité. Mais dans la série ? C’est sur le crâne de Magic Johnson qu’il est effectué. L’important n’est pas là, il est dans le fait que ce dunk a bien été pensé et intégré dans la série. Bien sûr que Larry Bird n’envoie pas des grandes insultes à la télé pour provoquer Magic publiquement. Mais dans la série ? C’est le cas. L’important n’est encore une fois pas là, il est dans le fait que cette rivalité a été réelle et bien accentuée à l’écran. Des détails comme ceux-ci, on en retrouve partout et c’est un véritable enchantement de déceler les petits ajouts épisode après épisode, autour d’une époque trop souvent racontée en surface.

Ceci étant dit, ce qui frappe davantage, et sera plus sensible à un tout-public car moins axé basket-basket, ce sont les éléments qui mettent une grande part d’émotions dans la série et permettent aux viewers de s’attacher intimement aux différents personnages. La relation entre Jeannie Buss et son père, elle qui deviendra à terme la grande patronne des Lakers, ce qui est le cas au moment où ces lignes sont écrites. On assiste à l’évolution de cette famille, aux règles de l’époque, à cette jeune femme brillante qui veut s’élever dans les rangs du sport, à une époque où les femmes sont traitées de manière patriarcale. La dépendance de Spencer Haywood à la drogue, lui qui va aller jusqu’à menacer de mort son propre coach et descendra dans de profonds ténèbres. On prend part à cette chute, on voit le talent glisser entre nos doigts et les siens, ceux de l’immense Wood Harris (The Wire, Creed 2) qui nous replonge dans des années 80 où la dope va tétaniser la NBA ainsi que l’Amérique entière. Non, c’est sûr, c’est pas du pick and roll et du management. Et non, c’est sûr, on ne sait pas si Haywood était en sueur dans le vestiaire en train d’avoir des visions d’exploitant esclavagiste le ramenant à son enfance. Mais “Winning Time” ne ment pas, “Winning Time” embellit et caricature, c’est une série qui appuie là où ça fait mal et qui caresse là où ça fait du bien. Et quelque part, on en redemande. Car face aux séries de plus en plus contrôlées par les narrateurs qui sont au centre de l’attention, avoir un grand feu d’artifice de jaune et de violet, avec du trash et de l’exagéré, ça fait du bien.

Pour celles et ceux qui n’ont toujours regardé “Winning Time”, on vous le rappellera une dernière fois : foncez. Rares sont les moments, dans la sphère basket, où une série débarque tel un astéroïde et capte toute notre attention. C’est un immense patchwork rempli de références musicales, artistiques et sportives. C’est un grand orchestre bruyant qui fait sa routine au milieu de groupes un peu trop disciplinés. “Winning Time” est une réussite sur bien trop de niveau, au point de nous pousser à poser la question suivante : qu’y a-t-il comme meilleure série basket ces dernières années ?

Série à retrouver sur OCS



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