Orlando Magic, le bilan 2021-22 : une valise de défaites pour Mickey mais une belle promesse venue d’Allemagne

Le 23 avr. 2022 à 15:29 par Nicolas Vrignaud

Orlando Magic Franz Wagner 18 novembre 2021
Source : BeIN Sports

C’est l’heure de s’attaquer au bilan de la pire équipe de la Conférence Est ! On savait que le Magic avait pour ambition de couver son effectif de jeunes pour en faire une équipe de solides hommes prêts à affronter la NBA d’ici quelques temps. Il y a eu logiquement beaucoup de belles branlées, des vannes, mais aussi de belles promesses, et ça c’est cool. Allez, on se fait le bilan des soldats de Mickey… Direction les méandres les plus obscurs de l’Est, avec l’espoir d’en ramener d’étincelantes lumières.

Ce que TrashTalk avait annoncé 

La bande de Mickey veut rendre ses joueurs compétitifs ? Pas de souci, le Nord de la Floride a du temps et surtout des joyaux à polir dans son effectif. Wendell Carter Jr., Cole Anthony, Chuma Okeke… et surtout Jalen Suggs, l’étudiant le plus stylé de Gonzaga et accessoirement meneur de génie débarqué en juin via le cinquième choix de Draft. On n’oublie pas l’Allemand Franz Wagner, drafté en huitième position et frère de Moritz, lui aussi présent à Orlando. Des vétérans sont conviés pour jouer les nourrices, à savoir Terrence Ross, la moitié “coupe de surfeur” de la fratrie Lopez, Robin et l’escargot favori de Bob L’éponge, Gary Harris. On ajoute à cette future belle famille un nouveau responsable, à savoir Jamahl Mosley qui remplace Steve Clifford, et on s’embarque tout de suite pour une saison dédiée à façonner du grand joueur, un exercice qui ne se finira pas à plus de vingt victoires selon nous.

Ce qu’il s’est réellement passé

La saison commence pour Orlando sur deux branlées à San Antonio et contre New-York à la maison, oh c’est bizarre ça on ne s’y attendait pas du tout, l’Amway Center va plus sonner sale défaite que salle des fêtes. Le ton est donné, ça va pas sentir la rose à Disney cette saison mais on devrait s’en sortir avec des mecs qui ont progressé, alors tant pis on retrousse les manches et on met les deux bras dans le purin. La prophétie annoncée se réalise, il y a déjà au bout de deux semaines des défaites à ne plus savoir quoi en faire, mais d’ores et déjà de petites choses sont observables et certaines font plaisir. Cole Anthony confirme qu’il a l’étoffe d’un patron offensif pour ces bonhommes, envoyant des lignes plus intéressantes les unes que les autres soir après soir. Du côté de Jalen Suggs, un peu de galère sur ce premier mois, avec des stats correctes en terme d’apport de points mais des pourcentages au tir qui réveilleraient un mort. Rien d’inquiétant à ce moment-là, puisque on parle d’un début d’adaptation en NBA. Dans le même temps, l’autre rookie du Magic, Franz Wagner, propose des prestations très pinte de bière, très bretzel mais surtout très efficaces, qui étonnent bien au-delà de chez Mickey par leur solidité et leur régularité.

Tout tourne un peu trop rond pour la bande de Jamahl Mosley : Jalen Suggs commence à prendre du rythme et ses pourcentages passent de carrément flippants à simplement dégueulasses, il y a donc du mieux. “Allô ? Ouais c’est le Destin au téléphone, j’vais casser le pouce de votre Jalen histoire que vous galériez un peu, et puis j’ai pris le dernier Actimel dans le frigo au passage, salut !”. Vous l’aurez compris, fracture au pouce pour le jeune Jalen Suggs, et là c’est tout de suite la hess, surtout qu’on est alors à peine en décembre. Heureusement, dans son malheur, le meneur ne s’est pas flingué complètement le doigt, alors pas besoin d’opération. Ouf, il ne mettra que quelques semaines à se remettre, on a eu chaud. Pendant ce temps-là, c’est Kaiser Franz qui prend les choses en main, commençant même à apparaître dans les classements hebdo de la course au rookie de l’année. Le 29 décembre 2021, c’est l’apogée pour l’Allemand : 38 points sur la face des Bucks champions en titre, et record de points de la cuvée des néophytes 2021 explosé au passage. Le message est lancé à la NBA, Franz est définitivement l’un des grands de la nouvelle génération.

Le Magic continue bien sûr de perdre, beaucoup, passionnément, à la folie. Quelques succès arrivent de manière éparse, mais pas de quoi faire dérailler le train fantôme de son itinéraire vers le fond de la cuvette, raclant tous les restes au passage. Jonathan Isaac, l’un des garçons les plus prometteurs de l’équipe, rechute en pleine rééducation, fin officielle d’une saison qui n’aura jamais commencé, ça commence à faire long deux ans sans jouer. Markelle Fultz fait son retour début mars, reprenant son temps de jeu progressivement et ses standards très corrects offensivement. C’est un motif de satisfaction énorme pour Magic City, car avec Anthony, Suggs et Fultz, la mène est entre de jeunes et très belles mains pour l’avenir.  Côté peinture et bâtiment, Wendell Carter Jr. et Mo Bamba ont été souvent alignés ensemble et ont parfois montré de belles choses, le premier s’éclate comme un fou mais le second galère bien trop, souvent mis à mal par la contrepartie adverse. Attention pour Mo car la fin de saison rime avec la fin de contrat, ce serait bête d’avoir comme seul fait d’armes son nom sur un morceau de Sheck Wes. Chuma Okeke assure lui des moyennes correctes pour de la sortie de banc, comme R.J. Hampton, on parle d’environ 8 points pour les deux larrons, ça progresse très tranquillement mais ça progresse.

Les semaines passent, on doit louer plusieurs entrepôts pour ranger toutes les défaites, mais le développement continue… et la tendance du début de saison se confirme, Franz Wagner étant bien au-delà de Jalen Suggs dans tous les classements de rookies. Toujours en embrouille avec son shoot, impossible pour Suggs de passer outre le plafond de verre offensivement tant que la réussite est aussi cracra, attention accrochez vous : 36% au shoot dont seulement 21% derrière l’arc, ouais c’est des pourcentages de basket départemental, et on ne parle pas de la première division. À la fin de la foire mi-avril,  beaucoup de bouses mais aussi quelques belles fleurs : le Magic est le pire bilan de l’Est et second plus mauvais de NBA avec 22 victoires pour 60 défaites, mais l’essentiel est acquis puisque la place pour la Lottery est extra premium et le développement des jeunes s’est relativement bien effectué globalement. 

L’image de la saison 

Franz Wagner

La hargne, la volonté et l’envie de Franz Wagner, savant mais surtout parfait mélange de ce qu’il faut retenir de cette saison à Orlando. L’Allemand est devenu au fil des mois le visage de ce groupe qui trime sévère mais qui progresse. Oui, ça a perdu des matchs à la douzaine, mais regardez-vous même la détermination du bonhomme, elle est intacte et ça c’est une réelle bénédiction pour le Magic car après cette saison passée à récurer les WC et offrir des victoires à toute la NBA, l’avenir s’annonce radieux. Rien de mieux que des défaites pour souder un collectif et le pousser à avoir la dalle de victoires. Cole Anthony, Wendell Carter Jr., Jalen Suggs, Chuma Okeke… Pas un gars plus vieux que 24 ans mais déjà tous des temps de jeu de joueurs confirmés, avec des statistiques qui s’en ressentent, même si bien sûr tout n’est pas parfait. C’était l’objectif et il est atteint, avec le sourire en plus, que demander d’autre ?

Il a cartonné 

Qui d’autre que monsieur Franz Wagner ? La surprise, la réussite de cette saison à Orlando. Obligation d’apprendre l’Allemand pour tous les fans de la franchise. Plus sérieusement, le rookie a envoyé une saison de patron chez Mickey : 15,2 points, 4,5 rebonds et 2,9 passes, paye tes statistiques ultra-prometteuses pour un joueur qui n’était attendu qu’en sortie de banc pour apporter de la solidité et grappiller de l’expérience. Bénéficiant de la confiance de Jamahl Mosley, l’Allemand a renvoyé l’ascenseur avec des prestations très complètes dans le texte : grosse capacité de percussion, finition au dunk avec des mains qui peuvent tout aussi bien faire preuve de délicatesse au cercle, et capacité à shooter derrière l’arc tout en assurant des pourcentages correctes pour une année rookie. La NBA est prévenue, Franz a tout pour l’éclabousser de son talent, et ça demande confirmation dès octobre prochain.

La déception de la saison 

Pas d’autre choix que de parler de Jalen Suggs. On annonçait le bonhomme comme un diamant brut, ne demandant qu’à prouver qu’il était à la hauteur des ambitions qu’on plaçait en lui… mais ça a plus été brut pour les planches et les caméramans sous les paniers qu’autre chose. 11,8 points, 3,6 rebonds et 4,4 passes, le tout à donc 36% de réussite au tir et 21% derrière l’arc, ouais c’est vraiment dégueulasse. On note bien sûr la capacité de Jalen a défendre très correctement lorsque la situation l’oblige, mais offensivement c’est juste pas possible en l’état actuel des choses. Avec tant de déchet au tir, il sera strictement impossible de passer un cap en matière de progression globale, et la déception est d’autant plus forte que l’on salivait vraiment très fort à l’idée qu’il puisse reproduire les mêmes choses qu’à Gonzaga. Obligation de passer tous les après-midis de l’été à la salle pour corriger le tir, et rendez-vous en octobre prochain pour faire les comptes.

La suite 

Prendre l’été pour se reposer et continuer à bosser chacun dans son coin sur les acquis individuels, et se retrouver au camp d’entraînement au mois de septembre avec l’envie de poursuivre le travail. Orlando aura aussi un choix de draft très bien placé, alors possibilité de le récupérer pour compléter le groupe ou bien de l’échanger contre un gros poisson pour donner un coup d’accélérateur au projet du Magic. À voir, mais ce groupe à tout pour montrer de belles choses, reste maintenant à le préparer et le conditionner à la victoire. Une année de plus ? Ça semble nécessaire mais le dernier mot appartiendra à la direction de la franchise, n’oublions pas l’adage de mamie Simone : “tout vient à point à qui sait attendre“.

Le bilan d’Orlando est bien dégueulasse si l’on s’arrête uniquement sur les chiffres. Maintenant, cette année reste une réussite au vu du contexte et des objectifs de développement des profils individuels prometteurs du Magic. La saison prochaine sera déterminante et devrait livrer les premières récoltes de cette saison de défaites à la pelle. Mickey est certes rempli de boue, mais il a tout pour être heureux. 

Source : ESPN


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