Robert Pera, l’homme derrière la réussite des Grizzlies : grâce à Bobby, l’avenir s’annonce radieux dans le Tennessee

Le 15 avr. 2022 à 11:48 par Nicolas Vrignaud

Robert Pera
Source : YouTube

Véritable équipe de fresh princes, les Grizzlies n’en finissent plus d’étonner grâce à une bande aussi jeune qu’audacieuse. Derrière ce succès retentissant, un homme de 44 ans que peu connaissent : Robert Pera, le propriétaire de la franchise de Memphis depuis dix ans. PDG d’une entreprise spécialisée dans les systèmes réseau, l’entrepreneur est à la tête d’une fortune de près de 16,5 milliards de dollars, une véritable aubaine pour tout ceux qui aiment le basket dans le Tennessee… et on vous explique pourquoi.

Ja Morant, Jaren Jackson Jr., Tyus Jones… autant de profils qui ont explosé cette saison et dont on a le sentiment que la marge de progression est encore énorme. Tout ça ? Le résultat, aussi, d’une gestion parfaite en coulisses et d’un soutien financier important. Alors pour commencer, on va vous faire un petit topo sur le bonhomme qui est depuis 2012 le propriétaire des Grizzlies : Robert J. Pera.  En 2012, âgé de 34 ans, l’homme qui rachète la franchise de Memphis est le fondateur d’Ubiquiti Networks, une entreprise qui pour la faire courte fabrique et vend des systèmes WiFi à des endroits mal connectés du monde, notamment dans les pays émergents. Inspiré par la réussite de la famille Walton (pas Luke hein, mais les fondateurs du géant américain de la distribution Walmart), il engage alors un plan de développement qui va faire de sa boîte un mastodonte du secteur de la technologie.

Bref, ça c’était pour le point Wifi Wiki, revenons maintenant en 2012. On disait donc qu’au moment où Robert s’offre les Grizzlies, ses affaires ne sont pas au beau fixe : suspicion de vente de produits en Corée du Nord et en Iran, aie. Pour ceux qui dormaient en cours d’histoire, ces deux pays sont pas franchement copains avec les États-Unis donc forcément ça fait du bruit dans les médias. Et c’est un peu la cata pour Pera, qui mettra cinq mois à trouver les 377 millions demandés pour racheter la franchise, n’en possédant réellement que 25%. Et comme si ça ne suffisait pas, le boss de la NBA de l’époque, notre cher et regretté David Stern, voit aussi d’un mauvais œil pour le business de la ligue qu’un garçon avec ce genre de casseroles se pointe pour racheter une franchise. Il passe donc un accord qui autorise RP à s’offrir Memphis, mais qui prévoit aussi qu’en cas de souci il devra immédiatement lâcher l’affaire. Sacré Davidou.

Heureusement Robert est futé, et très intelligent quand ça parle de sous. Dès son arrivée, exit le contrat de Rudy Gay qui forçait les Grizz’ à payer la Luxury Tax. L’opération permet au nouveau proprio de souffler financièrement et de réguler un peu les comptes de l’équipe, et s’en suivront cinq saisons consécutives en Playoffs, ponctuées par une gestion assez intelligente des salaires et autres engagements financiers de l’équipe. Pendant ce temps, Pera se fait très discret dans le Tennessee, et pour cause : son business principal a complètement explosé et sa fortune avec, lui demandant beaucoup de temps à New York, là où se trouve le siège d’Ubiquiti. Néanmoins, pas question de délaisser Memphis. Des personnes de confiance sont placées à la direction de la franchise, et pas question d’aller traîner dans leurs pattes, ça non. Rob’ laisse les gens faire leur boulot et bizarrement ça marche, tiens donc, les Lakers devraient en prendre de la graine. Des millions sont alors investis dans le centre d’entraînement pour en faire un lieu où les joueurs se sentiront bien et progresseront, on embauche aussi des scouts, du staff médical… bref plein de gens capables d’améliorer sensiblement les performances de la franchise, et tout ça sur les deniers personnels de monsieur Pera. 

Quand l’heure de la reconstruction arrive à Memphis ? Le proprio remet la main à la poche, d’une pour devenir l’actionnaire majoritaire et ainsi avoir plus de pouvoir en matière de décision, de l’autre pour financer des rachats de contrats bien puants, genre ceux de Dion Waiters et Gorgui Dieng, accompagnés de précieux choix de Draft. Et ces picks, couplés à ceux déjà acquis, on vous le donne en mille, accoucheront de jolis bébés nommés Jaren Jackson Jr., Ja Morant, Desmond Bane, Brandon Clarke et Ziaire Williams, entre autres. Nous voilà donc enfin arrivé dans le présent, avec cette équipe de jeunes oursons fougueux et surtout ultra-performants. Vous l’aurez compris Robert Pera y est pour beaucoup et sans doute pour longtemps encore, puisqu’avec les moyens dont il dispose désormais via sa fortune colossale, il est tout à fait prêt à retourner flirter avec la Luxury Tax pour signer tous les joueurs qui vont réclamer des sous dans les prochaines années. Supermax pour Ja ? C’est noté. 100 patates pour toi Jaren ? Avec ou sans sauce..? Vous avez capté, économiquement Memphis est en position idéale pour rester au top de la NBA et se renforcer encore et encore, tout en gardant intact le noyau développé ces deux dernières années. Alors non, payer énormément ses joueurs n’est pas un gage de réussite, clin d’œil aux Lakers une nouvelle fois, mais leur donner des sous après la mise en place d’un projet sain sur tous les plans c’est une tout autre affaire. Dix ans après le rachat, tout se goupille donc au mieux chez les Grizzlies, et devrait continuer à rouler dans le futur, pour le bonheur de nos yeux de fans de basket champagne. 

On en connait beaucoup, des franchises qui rêveraient d’avoir un propriétaire à la fois aussi investi et invisible. Robert Pera a en définitive tout compris : gérer les sous c’est son domaine, mais pas touche au sportif, il y a des gens pour ça. Une logique simple, mais pas souvent appliquée à la lettre en NBA. On espère désormais que ce travail silencieux fasse du bruit et surtout des émules chez d’autres équipes.

Source : ESPN