Lakers, sept scénarios pour la fin de saison : en vacances dans quinze jours ou champions dans trois mois, tous les jeux ont une chance
Le 31 mars 2022 à 19:34 par Arthur Baudin
Ils ont déçu, beaucoup, et peuvent encore décevoir. Dos au mur, acculés par la pression médiatique, les Lakers bataillent pour sauver leur saison 2021-22. En octobre dernier, on les pronostiquait dans les hauteurs de la Conférence Ouest, avec un bilan de 57 victoires pour 25 défaites. Cinq mois plus tard, le bilan est négatif (31-44), la dynamique est bancale. Sept scénarios sont à anticiper.
TrashTalk sachant vivre avec son temps, c’est une petite révolution technologique qui vous est proposée dans ce papier : une lecture classique, accompagnée d’un air à retrouver juste-ICI. Oui, on maîtrise la 4D à la rédac.
11è place à l’Ouest, vive les vacances : 21% de chance
C’est la panique : la cheville de LeBron James ne dégonfle pas et Anthony Davis s’est luxé le doigt en enlevant son attèle au pied. Aucun des compères ne reprendra part à cette fin de saison régulière. Le destin de la franchise pourpre est donc entre les mains de Russell Westbrook. Seul à la tête d’une équipe, on le sait capable de déplacer des montagnes comme de couler toute une institution. Il n’a pas le choix, il faut qu’il réussisse. Une première performance XXL contre le Jazz, sonne la révolte : 43 points, 17 rebonds, 12 assists, 9 ballons perdus et un Rudy Gobert escaladé. Mais sur une série de sept matchs, performer d’entrée est possiblement ce qu’il pouvait arriver de pire à Russell Westbrook. Le meneur arrive déguisé en extincteur pour la réception des Pelicans, une prise de confiance qui dissipe toute trace de lucidité en lui. Quatre quart-temps plus tard, il emprunte le tunnel vers le vestiaire, le visage ahuri, comme s’il venait de tenter un dernier tir à huit mètres sur trois défenseurs. C’est ce qu’il a fait. Trop poli pour faire remarquer qu’il était ouvert, Austin Reaves ne grogne pas, focus sur les échéances à venir. Mais l’enchaînement Nuggets – Suns – Warriors vire à la débâcle. Si Russell Westbrook alterne entre le bon et le moins bon, les Lakers encaissent 131,8 points de moyenne sur les trois rencontres. La bonne réception du Thunder ne suffira pas, le vestiaire est abattu, la troupe de Frank Vogel conclut sa saison par une piquette à Denver.
12è place à l’Ouest, vive les vacances : 1% de chance
Bah là c’est pareil, sauf qu’un mec a fait une mauvaise vanne aux Kings : « Mais si je te jure, vous pouvez encore accrocher le play-in hein ».
Élimination au play-in tournament : 20% de chance
« Celui qui a pondu cette merde doit être viré ! ». Non, LeBron James ne parlait pas du roster 2021-22 des Lakers, mais bien du play-in tournament. En mai 2021, quand le vioc est monté au créneau contre ce nouveau format, le play-in ne faisait pas les affaires des Lakers, 6è de l’Ouest, ex aequo avec Portland, 7è. Presque un an plus tard, LeBron James et ses Lakers, 10è, ont besoin du play-in pour espérer une qualification en Playoffs. Quelle ironie. Dans ce nouveau scénario, les Lakers terminent correctement leur saison régulière, sans trembler. Le play-in est acquis, il suffit de deux victoires pour accéder à la postseason. Deux victoires pour sauver une régulière ô combien mal embarquée. Forts de LeBron James, Anthony Davis et Russell Westbrook, l’escouade de Frank Vogel a de grande chance de gifloter les Pelicans sur un match. Mais nul n’est sans savoir que les articulations d’un bonhomme de 37 ans craquouillent. Une seconde opposition sera plus compliquée à encaisser. Les Clippers de Paul George ou les Wolves de Karl-Anthony Towns ? Dans les deux cas, l’adversaire est un poil à gratter motivé par son ambition de passer un cap. Notre boule de voyance indique un Batum Battalion survolté, fossoyeur des Lakers sur un dagger à trois minutes du terme : 112-99. Habitué des scénarios abracadabrants, Hollywood n’y a jamais cru.
Élimination au premier tour des Playoffs : 50% de chance
Et si les corps de LeBron James et Anthony Davis décidaient de fonctionner sur deux rencontres ? Sorti indemnes du play-in, ce goulet d’étranglement, les Lakers ont rendez-vous avec l’impossible. Il faut rebattre les cartes, les redistribuer, en passer une ou deux sous la table, possiblement les déchirer. Les Suns sortent de la meilleure saison régulière de leur histoire. L’assemblage de Monty Williams est parfait : Chris Paul à la baguette, Devin Booker fracasse les lignes, Mikal Bridges les resserre, Deandre Ayton fait les poubelles. Mais le facteur X ne sera aucun de ces quatre bonshommes. Chaque année, à l’heure où résonnent les tambours des Playoffs, Jae Crowder devient un monstre de malice. On s’explique. Phoenix remporte les deux premiers matchs à la maison, plutôt largement, mais un immense LeBron à 47 points, 13 rebonds et 12 assists récupère le Game 3. Les Suns sont sous pression, ils ne doivent pas en lâcher un de plus aux Angelinos sous peine de montrer un premier signe de faiblesse, une faille à exploiter. Le quatrième match est serré, un lieu de maladresse total. À sept minutes du terme, les Lakers mènent de cinq points. Un écart anodin mais si difficile à remonter dans ce genre de rencontre où sueur et testostérone dominent la lucidité. Sur un rebond offensif, Anthony Davis assène un très léger coup de coude, involontaire, à Jae Crowder. Au sol, l’ailier de Phoenix enchaîne les roulades, sans montrer un visage que l’on imagine frais et sans bavure. En joggo de remplaçant, Elfrid Payton fait mine de se pencher pour prendre des nouvelles et glisse un coup de godasse dans le nez de son pote. Une scène de non-sens qui passe totalement inaperçue. Relevé, Jae Crowder affiche sa blessure aux arbitres qui expulsent Anthony Davis. La suite ? L’ailier-fort prend quatre matchs de suspensions, les Lakers perdent la série 4-1, la pompe ensanglantée d’Elfrid Payton est vendue 500.000 $ à un oligarque russe.
Élimination en demi-finale de conférence : 9% de chance
Dans un monde parallèle au monde parallèle dans lequel Jae Crowder prend un coup de godasse d’Elfrid Payton, les Lakers tapent Phoenix grâce à un Anthony Davis au sommet de son art (29,6 points et 14,7 rebonds de moyenne sur la série). Les consciences s’éveillent, la peau de l’ours a été vendue trop tôt. Le plus excitant dans cette affaire, c’est que vainqueurs des Warriors, les Nuggets complètent cette demi-finale. Comment les Lakers pourraient-ils donc perdre face à Denver, une équipe centrée sur son secteur intérieur, après avoir triomphé de la polyvalence de Phoenix ? Le facteur blessure se réinvite à la fête et Anthony Davis est annoncé out pour la série à cause d’« une coquille restée dans le jaune d’œuf. » Sans l’opposition défensive du Unibrow, Nikola Jokic lâche, sur la tête de Dwight Howard, l’une des plus belles séries de l’histoire des Playoffs : 46,2 points, 18 rebonds et 16,9 assists de moyenne, à 63% au tir dont 41% du parking. À noter que Malik Monk prendra une faute technique pour un : « bord** on se fait taffer par Augustus Gloop ».
Finale de conférence : 0,672% de chance
Woah, les Mavericks de Luka Doncic sont en Finale de Conférence Ouest. Après avoir tambouriné le Serbe, LeBron James et les siens partent chasser du Slovène pour une série qui ira en sept matchs. Tout se jouera sur une ultime possession. Il reste 23 secondes, le score affiche 107-107, Luka Doncic monte la balle. En tête de sa raquette, fléchi comme un joueur de pétanque, Russell Westbrook tape le parquet à deux mains, histoire d’intimider Luka Doncic, de lui montrer que lui aussi en a encore dans le coffre. Une scène de plus à ajouter au grand bouquin des actions dans le vide : le Slovène part en drive et, à l’épaule, écarte Russ sans difficulté. Bien qu’il reste encore neuf secondes sur l’horloge, les Lakers ne reviendront pas. Leur dernier tir est confié à Kendrick Nunn, tout juste revenu de blessure, qui n’en a pas encore pris un seul dans la saison. Trouvé ouvert par LeBron, l’arrière dégaine en beuglant « KOBEEE » et envoie un aéronef contre l’horloge des 24. Frank Vogel se justifiera par « un choix tactique. »
Titre NBA : 0,328% de chance
Selon les différents bookmakers, la cote des Lakers champions NBA 2022 est fixée à 80. C’est-à-dire que si vous mettez 50 euros, vous perdez 50 euros. Mais il existe une probabilité, aussi infime soit-elle, pour qu’aujourd’hui 10è, les Lakers aillent au bout. Pour cette ultime série, J.R. Smith débarque en soi-disant joker médical et demande s’il peut ramener « son pote J. Cole. » Sa requête est laissée sans réponse par la direction. Fossoyeurs des pronostics sur la deuxième partie de saison, ce sont les Celtics qui se pointent en face, rois d’une Conférence Est à genoux. Mais les petits gars du Massachussetts ne vont pas faire long feu : un sweep 4-0 des Lakers tire le rideau sur les pires Finales NBA de l’histoire. La raison ? Jayson Tatum, Jaylen Brown, Derrick White, Marcus Smart et Payton Pritchard ont décidé de faire grève au pire des moments, pour « protester contre les rejets toxiques de l’usine Ford. » C’est donc Juhann Begarin qui a été rappelé du Paris Basket pour prendre la mène en tant que titulaire. Malgré de très correctes moyennes à 15,4 points, 5,3 rebonds et 7,6 assists, le Français est logiquement impuissant. Les Lakers sont champions NBA 2022, J.R. Smith restera un mois sans t-shirt.
Anyone seen JR Smith’s shirt? pic.twitter.com/cbkub8zAot
— CBS Sports (@CBSSports) June 22, 2016