Lance Stephenson sait qu’il revient de loin : un retour à Indiana aux airs de conte de fées, “le script ne pouvait pas être mieux écrit”
Le 25 févr. 2022 à 14:36 par Benoît Carlier
De retour à Indianapolis depuis le 1er janvier, Lance Stephenson est l’une des belles histoires de cette saison en NBA. À 31 ans, il a encore quelques belles années de ballon devant lui et il peut être fier de sa persévérance qui l’a mené à refouler les parquets de la meilleure ligue du monde, trois ans après l’avoir quittée.
Il avait complètement disparu des radars NBA depuis le 4 avril 2019 et un match contre les Golden State Warriors. Mais Born Ready s’est accroché, n’hésitant pas à exporter ses talents en Chine avant que la pandémie ne mette le monde sur pause pendant plusieurs mois. Pas traumatisé, le kid de Brooklyn n’a jamais abandonné, gardant en ligne de mire un retour en NBA. Depuis le début, rien n’est facile pour l’arrière. La pression de ses jeunes années a beaucoup pesé sur ses épaules et il n’est sélectionné qu’au second tour lors de la Draft 2009. C’est aussi le début d’une longue histoire d’amour avec les Pacers. Voir le citadin qui a fait toutes ses classes sur le bitume du playground, au milieu des gros buildings, s’éclater dans la cambrousse de l’Indiana est un sentiment incomparable. Mais force est de constater que le fit est bien réel et que le mariage tient bon. Au début des années 2010, sa folie séduit les fans, notamment quand il se met à souffler à l’oreille de LeBron James en plein combat de Playoffs. Ensuite passé par Charlotte, L.A., Memphis, New Orleans et Minneapolis, il n’y a qu’aux Pacers qu’il arrive à se poser réellement. De retour à la maison à la fin de la saison 2016-17, il obtient un contrat pour l’année suivante. Mais en 2018, c’est aux Lakers qu’ils part former un duo improbable avec le King. Finalement, l’expérience n’est pas concluante et c’est donc là où tout a débuté, à Indianapolis, qu’il a obtenu une deuxième chance depuis le début de l’année 2022.
“Je suis heureux d’avoir eu cette opportunité. J’ai travaillé dur et je n’ai jamais lâché. Je suis resté concentré et je me suis maintenu en forme. C’est dur de garder cet état d’esprit quand les opportunités se réduisent. Mais j’ai décidé de continuer à travailler dur, j’ai fait le choix d’aller en G League et je pense que ça m’a beaucoup aidé. J’ai retrouvé le rythme, aidé les jeunes et maintenant j’ai un contrat ici jusqu’à la fin de la saison. Je suis très heureux et excité à l’idée de pouvoir aider cette équipe.”
Avant ce retour remarqué, Sir Lancelot n’a pas hésité à mettre les mains dans la boue. Ou plutôt, à baisser ses exigences pour tenter de se faire repérer en G League. Un passage pas évident, surtout avec près de 200 titularisations en NBA sur le CV, mais un passage nécessaire pour prouver sa valeur du moment. D’abord aperçu au Gold de Grand Rapids, c’est Atlanta qui lui offre son premier contrat de l’année en NBA. Lance Stephenson tourne à 1,8 point de moyenne en 11 minutes et son 10-days contract n’est finalement pas reconduit. C’est alors que Kevin Pritchard, le patron des Pacers, est venu toquer à sa porte pour lui offrir un deal. Un contrat de 10 jours pour commencer, puis un deuxième, et encore deux autres contrats précaires avant l’arrivée de la bonne nouvelle le 3 février et l’obtention de ce contrat garanti jusqu’à la fin de la saison. Il faut dire que c’est loin d’être volé. En 24 matchs sous les couleurs bleu et or, il est à 10 points, 4 passes et 3 rebonds de moyenne en moins de 20 minutes, soit son meilleur ratio de points à la minute depuis qu’il est en NBA. Mais le souvenir le plus fort et sans doute celui qui a pesé dans la décision des Pacers de le conserver, c’est ce premier retour à la Gainbridge Fieldhouse face aux Nets début janvier. Ce soir-là, Lance nous a joué un morceau de air guitar dont il a le secret (30 points à 12/19 au tir dont 4/8 de loin).
“Je voulais pleurer mais je devais rester fort mentalement pour aider mon équipe à gagner ce match. J’étais très ému. Les fans d’ici m’ont accueilli à bras ouverts à chaque fois que je suis rentré sur ce terrain et j’adore ça. J’avais le sentiment d’être de retour dans ma famille en rentrant sur le terrain. Je suis content d’avoir pu avoir ce genre de performance justement ce soir-là. Je voudrais revenir en arrière pour pouvoir revivre ce jour. C’était très émouvant parce que juste avant ça je regardais les matchs sur mon canapé et de me retrouver là pour réaliser ce genre de match pour mon premier match à domicile, le script ne pouvait pas être mieux écrit.”
Nombreux sont ceux qui tentent de revenir en NBA après une longue absence mais rares sont ceux qui y arrivent. À la manière d’un Carmelo Anthony avec Portland, Lance Stephenson semble bien avoir réussi à relancer sa carrière chez les Pacers et on espère voir la feel good story se poursuivre au-delà de cette année.