Joel Embiid s’est exprimé sur une radio de Philly : de Ben Simmons à James Harden en passant par la trade deadline, Jojo avait des choses à dire

Le 08 févr. 2022 à 12:30 par Nicolas Meichel

Joel Embiid
Source image : NBA League Pass

Avec la NBA Trade Deadline qui approche à très grands pas, on se demande toujours comment la situation Ben Simmons va bien pouvoir se débloquer. Cette dernière continue évidemment de planer au-dessus de la franchise de Philadelphie pendant que Joel Embiid enchaîne les dingueries sur les parquets. Justement, en parlant du pivot des Sixers, il vient de s’exprimer longuement sur la radio de Philly 97,5 The Fanatic en abordant spécifiquement le cas Simmons, entre autres. Morceaux choisis. 

Le Game 7 face aux Hawks et les commentaires sur Ben Simmons

On ne va pas refaire toute la saga Ben Simmons mais la défaite face aux Hawks lors du Game 7 des demi-finales de Conférence Est 2021, avec la conférence de presse qui a suivi, représente clairement l’un des grands tournants de celle-ci. Selon un article d’ESPN sorti il y a quelques jours, Simmons aurait été particulièrement frustré par les propos d’Embiid (et de Doc Rivers) après le revers contre Atlanta, propos qu’il juge injustes alors que lui-même s’était retenu de critiquer le pivot (lol) après ses contre-performances dans la défaite contre les Raptors (18 points – 9 rebonds de moyenne à 37% au tir pour Joel) en 2019. “Je pense que le tournant de la rencontre, c’est quand on a eu un shoot ouvert et qu’on a terminé avec seulement un lancer-franc” avait déclaré Jojo en juin dernier, en référence au dunk “refusé” par Simmons, qui avait préféré faire une passe à Matisse Thybulle au lieu de conclure tout seul.

Joel Embiid est spécifiquement revenu sur cet épisode, en assurant que son intention n’était pas de pointer du doigt Simmons pour expliquer la défaite des Sixers.

“Je n’ai nommé personne. J’ai juste souligné plusieurs actions qui sont arrivées. On a raté un lancer-franc, c’était Matisse Thybulle, mais Matisse n’était pas énervé contre moi, il savait que je le mettais au défi. Je veux qu’on progresse, je veux progresser et je veux que mes coéquipiers progressent aussi. Et j’ai aussi cité mes propres turnovers, j’ai perdu un ballon important dans le quatrième quart-temps.”

Une défaite collective donc, mais une responsabilité individuelle à assumer.

“Tout le monde est fautif. Mais en fin de compte, il faut se regarder dans le miroir. Quand on a perdu, c’est ce que j’ai fait. Je savais que je n’étais pas assez bon, et que je devais être en meilleure santé. Alors j’ai essayé de trouver des moyens pour être meilleur et aider l’équipe à progresser. J’ai bossé dur cet été pour progresser dans tous les aspects du jeu et je sais que d’autres l’ont fait aussi. Vous pouvez voir la progression de Tyrese Maxey, de Tobias Harris, de chaque gars dans l’équipe. Au final, il faut avoir cette prise de conscience et se regarder dans le miroir pour voir comment vous pouvez aider l’équipe.”

Ainsi, Joel Embiid juge la réaction de Ben Simmons – qui n’a toujours pas disputé le moindre match depuis ce Game 7 contre Atlanta – disproportionnée par rapport à ses commentaires et ceux de Doc Rivers.

“Toute l’année, coach Rivers était derrière nous pour nous soutenir, surtout Simmons. Si ce qui s’est passé après le Game 7 est la seule raison pour expliquer tout ce qui arrive depuis, alors c’est injuste. Tout le monde a le droit de faire des erreurs, surtout à chaud. Mais je pense que c’est plus profond que ça. Bien évidemment, certaines personnes réagissent différemment à la pression, surtout celle provenant des fans ect. Mais personnellement, je ne changerais rien, car je n’ai nommé personne. […]

Vraiment, ses commentaires n’étaient pas raisonnables. C’est un business. Si les résultats ne sont pas là, si vous ne jouez pas bien, vous méritez d’être sifflés.”

Un business, voilà le mot-clé que souligne Joel Embiid. Et dans ce business qu’est la NBA, il faut savoir faire face aux critiques, aux rumeurs, et accepter les hauts et les bas. Comme le souligne Jojo, c’est “probablement plus profond que ça”. Les commentaires d’après-match suite à l’élimination contre Atlanta représentent peut-être plus la goutte qui a fait déborder le vase que le fond du problème.

Dès l’arrivée du manager général Daryl Morey chez les Sixers, lui qui a débarqué à Philly fin 2020 alors qu’un certain James Harden était en instance de départ à Houston, Ben Simmons s’est en quelque sorte senti mal-aimé dans la ville de l’amour fraternel, et on connaît la suite. Mais pour Embiid, les rumeurs ne sont justement que des rumeurs et il faut savoir en faire abstraction.

“Si Golden State venait à offrir Stephen Curry, Klay Thompson et deux choix de premier tour de draft contre moi, vous pensez vraiment que les Sixers diraient non ? Bien sûr qu’ils diraient oui. C’est un business. Tout peut arriver. Vous ne pouvez pas vous sentir blessé juste parce que votre nom est dans les rumeurs.”

Joel Embiid ne ferme pas la porte à Ben Simmons

Si Joel Embiid continue de se défendre par rapport au cas Ben Simmons, il n’est pas là pour envoyer des bullets sur l’Australien. Au contraire, il reconnaît toujours la valeur du bonhomme. Malgré le bordel ambiant qui règne à Philadelphie aujourd’hui et les nombreuses critiques qu’on peut balancer sur le Boomer, il ne faudrait pas oublier qu’on parle d’un joueur calibre All-NBA qui fait partie des meilleurs défenseurs de la Ligue. Un joueur aux qualités athlétiques impressionnantes, capable d’apporter une dimension unique sur le jeu en transition tout en distribuant du caviar. Pas de doute, pour Jojo, un potentiel retour de Simmons chez les Sixers – même si on n’y croit pas du tout – rendrait ces derniers encore plus redoutables dans la Conférence Est.

“Je l’ai toujours dit, nous sommes une meilleure équipe avec Simmons sur le terrain. Je pense que beaucoup de personnes sont d’accord avec ça, même s’ils ne veulent pas être d’accord. Nous sommes toujours une meilleure équipe avec lui. Je ne déteste personne, et même si c’était le cas et que la franchise transférait un joueur que je déteste chez nous car les dirigeants pensent qu’il peut nous aider à gagner un titre, je serais d’accord avec ça. Vous savez quoi ? Je n’ai pas de fierté. Mon objectif est de gagner un titre.”

Le titre, rien d’autre. À l’heure de ces lignes, avec un bilan de 32 victoires pour 21 défaites, les Sixers squattent le Top-5 dans une Conférence Est hyper ouverte – pour ne pas dire chaotique – et se retrouvent à seulement deux matchs du leader Miami. Sous l’impulsion des perfs XXL de Jojo, Philadelphie est donc clairement dans le mix mais difficile quand même d’imaginer les Sixers dans la course au titre dans l’état actuel des choses, c’est-à-dire sans Simmons et sans contrepartie pour le Boomer.

La NBA Trade Deadline et James Harden

La question qu’on se pose tous est la suivante : les Sixers vont-ils vraiment garder Ben Simmons après la deadline, quitte à sacrifier une année du prime de Joel Embiid ? En tant que franchise player et joueur calibre MVP, Jojo fait partie de ces mecs qui ont leur mot à dire dans les choix du management, même si le manager général Daryl Morey mène évidemment la barque. Cependant, le pivot de Philly ne semble pas vouloir trop s’impliquer dans les choix du front office. Il fait son boulot sur le terrain, et il fait confiance à Daryl pour mettre la meilleure équipe autour de lui afin de pouvoir jouer les premiers rôles.

“Je préfère rester en dehors de ça. Je ne veux pas être responsable par rapport à ce qui doit être fait.”

Est-ce qu’un transfert pour récupérer un James Harden – avec qui Daryl Morey possède une longue relation – est dans les tuyaux ? C’est la question à un million de dollars à deux jours de la trade deadline. D’après les dernières rumeurs, les Sixers et les Nets n’ont pas discuté depuis un bon mois et Brooklyn semble bien décidé à garder son Barbu pour le reste de la saison malgré son statut d’agent libre à l’été 2022. Mais impossible de ne pas imaginer ce que pourrait donner un duo Harden – Embiid à Philly. L’avis de Joel ? Le voici, même si Jojo prend clairement des pincettes.

“Il joue pour les Brooklyn Nets, et je ne peux rien changer à ça. C’est comme si vous me demandiez, ‘tu aimerais jouer avec Stephen Curry ?’ Les grands joueurs se rendent mutuellement meilleurs, et il est dans cette catégorie, d’autant plus qu’il n’est pas passé loin du titre. Il a joué les finales de conférence, n’est pas passé loin des Finales NBA. Mais je ne peux pas m’exprimer là-dessus car il joue pour une autre équipe, et ce n’est pas réaliste. On voit tous les mêmes choses sur internet, et on ne sait pas ce qui est vrai ou faux. Mais je pense qu’avec les gars qu’on a, mes coéquipiers, on a une chance. Cela demandera à chacun d’entre nous de jouer au plus haut niveau possible pour rivaliser.”

Joel Embiid n’a qu’un seul objectif en tête, à savoir mettre une bague de champion à son doigt. Comment les Sixers vont-ils s’y prendre pour l’aider dans cette quête ? Là est toute la question à deux jours de la NBA Trade Deadline. Daryl Morey sait très bien qu’il n’a pas le droit de se louper sur le dossier Ben Simmons alors il continue de jouer la carte de la patience. Espérons juste qu’il n’attendra pas trop longtemps car le prime d’Embiid n’est pas éternel. 

Sources texte : 975thefanatic.com, via Bleacher Report et The Philly Voice 


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