Les Bucks prennent la défense de Grayson Allen : « pas d’accord avec la suspension » pourquoi pas, mais parfois le silence est d’or
Le 24 janv. 2022 à 10:53 par Arthur Baudin
« Ce n’est pas parce qu’on a rien à dire qu’il faut la boucler », phrase sur laquelle n’auraient pas dû tomber les dirigeants des Bucks lors de leur dernière lecture. Le silence vaut parfois mieux qu’une sortie culottée, dont une grande majorité de l’humanité se serait volontiers passée. Ce dimanche, la franchise de Milwaukee a communiqué son désaccord quant à la suspension de Grayson Allen. Débrief.
Recontextualisons.
Vendredi dernier, Grayson Allen s’est attiré les foudres de la planète basket en découpant Alex Caruso sur contre-attaque. Résultat de la saucissonnade, une fracture du poignet droit et deux mois d’indisponibilité pour le joueur des Bulls. Dans la foulée, une tempête médiatique s’empare alors du boucher de Milwaukee, rebaptisé Grayson Anatomie et devenu l’ennemi public n°1 à Chicago. Cela faisait bien longtemps qu’un dirty player n’avait plus fait parler de lui pour des sorties jugées intentionnellement viriles. Sous la pression de l’écœurement public, la NBA a immédiatement réagi en annonçant la suspension de Grayson Allen pour… une seule rencontre. L’arrière du Wisconsin s’en sort très bien. Mais si l’audace permet d’accomplir de belles choses, elle s’oppose parfois au respect. Ce dimanche, la franchise de Milwaukee a décidé de soutenir Grayson Allen. « Nous ne sommes pas d’accord avec la suspension. Nous soutenons Grayson et attendons avec impatience qu’il rejoigne notre équipe pour le match de vendredi contre New York ». Pas de mention pour Alex Caruso et une contestation grotesque, le département communication des Bucks pose une masterclass d’aigreur. Bien que la NBA ait déjà tranché – et que son analyse ne semble pas reconnaître une intention de faire mal -, ces deux phrases remuent le couteau dans une plaie déjà parasitée.
Grayson Allen was ejected for this play on Caruso 👀 pic.twitter.com/u40Rnu5SXZ
— Fanatics Sportsbook | PB (@fanaticsbook_pb) January 22, 2022
À la question « Peut-on blesser salement un adversaire puis s’indigner de la suspension reçue – plus qu’indulgente – en l’espace de 2 jours ? », Grayson Allen et les Bucks répondent positivement. Ce n’est pas malin. Rappeler la présomption de non intentionnalité – si suivie d’une mention pour le pauvre Alex Caruso – aurait amplement suffi. Au lieu de ça, bien qu’ils pensent faire preuve de solidarité en se rangeant derrière Grayson Allen, les Bucks s’affichent publiquement. Le seul bon point à tirer de cette affaire est la potentielle naissance d’une rivalité entre Bucks et Bulls édition 2021-22. M’enfin, à contresens total du communiqué de Milwaukee, les mots de Grayson Allen sonnent juste. Sur son propre serveur Discord, le guard de 26 ans est d’abord revenu sur le rire que beaucoup lui ont reproché : « quand je suis allé près de notre banc, un coéquipier a fait une blague et j’ai ri. Je ne riais pas de la faute ». Il est vrai que les caméras de diffusion n’offrent ni le dialogue entre joueurs, ni le contexte. Aussi explicite soit-elle – et à moins d’un geste grave clairement identifiable – une image isolée ne peut pas suffire à condamner l’attitude de l’un des acteurs. Trop souvent, ce que l’on ne voit pas prend le contrepied du reste. « Je suis resté au milieu du terrain à regarder jusqu’à ce qu’il se lève pour voir s’il allait bien », témoigne Grayson Allen. Même si elle ne réparera pas le poignet d’Alex Caruso, cette communication – heureusement différente de celle de la franchise – était nécessaire. L’ancien de Memphis termine d’ailleurs par un gage de bonne foi.
« C’est très malheureux de la façon dont ça s’est passé. J’ai sauté pour bloquer la balle avec ma main gauche et, en tournant, j’ai voulu attraper le ballon avec ma main droite sans le jeter à terre. C’était une chute très dure et je suis heureux qu’il aille bien (Alex Caruso, ndlr). Si je pouvais refaire le jeu en sachant qu’il était tombé comme ça, je ne le ferais pas. »
Manquerait plus qu’il ne lâche un « si c’était à refaire je le referais ». Non parce que fut un temps, certains gars ne s’en serait pas privés. Morale de l’histoire ? Heureusement que Bill Laimbeer n’avait pas de serveur Discord.