Cade Cunningham fait taire les doutes sur sa place de first pick : disons que les premiers matchs comptaient comme un échauffement
Le 22 nov. 2021 à 11:44 par Cheikh Mbengue
Mardi dernier, Cade Cunningham a offert aux fans de Detroit le meilleur match de sa très jeune carrière, en réalisant une performance historique (25 points, 8 passes décisives, 8 rebonds et 5 shoots à 3-points) puisqu’il est devenu ainsi le plus jeune joueur à afficher une telle ligne de stats depuis un certain LeBron James. En plus d’être prolifique ces dernières semaines, le meneur des Pistons a enregistré cette nuit son premier triple-double face aux Lakers. Une semaine complète d’un point de vue personnel qui mérite bien un retour sur ses débuts en NBA, malgré une utilisation discutable de ses qualités par Dwane Casey.
Un bon leader encaisse la critique de la même manière qu’il encaisse les compliments, comme Cade Cunningham l’a très tôt montré des ses débuts, et la scène d’hier entre Isaiah Stewart et LeBron James confirme ce qui s’est dit récemment sur son leadership étant donné la manière dont il a tenté de désenvenimer les choses. Cependant, tout ne paraissait pas aussi limpide au début puisque les quatre premiers matchs de Cade Cunningham en NBA sont loin d’avoir été à la hauteur de la forme qu’il affiche dernièrement. Le jeune meneur enregistrait un 23% derrière l’arc qui le conduisait aux pires débuts dans la catégorie pour un premier choix de draft depuis 55 ans, sans compter bien sûr le GOAT Anthony Bennett qui s’était pour sa part cru à un concours de parpaings avec son légendaire 0/15 d’emblée. L’entrée en matière de l’ancien meneur d’Oklahoma State est de nature à alarmer les observateurs même s’il revenait tout juste d’une blessure, mais le principal concerné tourne les faits à son avantage en montrant les prémices d’une belle solidité mentale en restant optimiste sur ses qualités :
“ J’ai l’impression que je suis capable de faire des différences avec le ballon, d’obtenir des rebonds, d’être solide défensivement. Au niveau du scoring j’ai surtout cherché à me prouver que ma cheville était droite, que je pouvais bouger et tout faire sans gêne. Maintenant, je peux dire que j’ai perdu toute nervosité et je peux juste jouer librement.”
“Continue de shooter Cade, quoi qu’il arrive” lui disait son coéquipier Saddiq Bey, et depuis quelques matchs le vent à l’air de tourner pour le rookie puisque lors des derniers matchs (hormis face aux Lakers) ses performances et son pourcentage au shoot se sont grandement améliorés. Cette dernière semaine a prouvé que l’ancien crack d’Oklahoma State était encore en vie, c’est-à-dire un meneur porté vers l’avant avec un QI basket élevé et également doté d’un bon tir à 3-points avec une marge de progression élevée et une combinaison rare de taille (2m03) et d’aisance avec le ballon. Il était à la fois le meilleur marqueur sur certains matchs, premier décisionnaire du jeu et un excellent rebondeur, et Cade Cunningham commence donc à ressembler exactement à un premier choix de draft faisant passer de ce fait ses premières performances pour des brouillons qu’on s’empresse de faire passer à la trappe, en affichant un séduisant 16,5 points, 5,5 rebonds 4,5 passes à 45,2 au tir sur les sept derniers matchs.
Si les matchs des Pistons font de moins en moins mal aux yeux ce n’est donc pas une coïncidence, sa volonté constante d’être “le gars” et son leadership malgré son jeune âge font partie des raisons pour lesquelles Detroit l’a enrôlé avec le premier choix de la Draft 2021. Le jeune meneur marque de diverses manières dans les moments où il prend feu et il n’est pas seulement question de 3-points ouverts, comme il l’a prouvé en face d’excellents défenseurs comme OG Anunoby par exemple. Le fait qu’il sache également analyser les défenses et avoir la bonne lecture est une autre facette de son jeu et de sa personnalité mais… il faudra peut-être un certain temps avant que les fans des Pistons ne récoltent vraiment les bénéfices de leur pioche, car l’utilisation de ce joueur par Dwane Casey reste limitée au vu de ses qualités. Qui plus est l‘équipe n’en est pas encore là, l’inexpérience se fait toujours ressentir et les Pistons ne sont actuellement pas une franchise où un joueur peut exprimer ses “clutch gene” étant donné qu’ils sont le plus souvent étrillés au score, mais c’est le type de joueur qui peut sans aucun doute être la pièce maîtresse d’une reconstruction. Il faut maintenant que son coach le comprenne et le mette dans les bonnes dispositions.
Le rôle de Cade Cunningham était une décision beaucoup plus simple à prendre à l’université. Oklahoma State n’avait pas d’autre joueur que lui parmi les 50 meilleurs du pays, tout a été construit autour de Cade, qui a forcément dominé et récolté les plus grosses stats. Il apprend petit à petit que se retrouver dans cette position en NBA lui demandera du travail et de la patience, spécialement avec ce coach, mais tout semble indiquer que ce n’est qu’une question de temps.