Kemba Walker est de retour dans son jardin : la prophétie est en marche, le Madison Square Garden ne demande qu’à rugir

Le 03 oct. 2021 à 11:44 par Benoît Carlier

Kemba Walker Knicks 2 7 septembre 2021
Source image : YouTube/New York Knicks

Cherchez si vous voulez, vous ne trouverez pas de plus belle story en NBA cet été. A 31 ans, Kemba Walker retourne à la maison pour enfiler la plus belle tunique qui soit pour un vrai New-Yorkais : celle des Knicks. Les circonstances sont ce qu’elles sont et ce buyout n’est pas une fierté, mais on va vite les oublier quand le meneur va commencer à retourner le Madison Square Garden en pointant le nom de la franchise sur son torse après chaque action. He’s coming home !

Depuis le temps que les Orange and Blue cherchaient des gros poissons, en voici un pas trop cher et ô combien symbolique. Maintenant que les Knicks sont de retour en Playoffs, tous les espoirs sont permis pour les fans et ce n’est pas le recrutement de Scott Perry cet été qui va les faire changer d’avis. Le General Manager a même mis la main sur l’un des plus vieux fantasmes des abonnés du Garden pour un prix très doux. On vous refait la petite histoire pour ceux qui n’auraient pas tout suivi entre deux sessions bronzage sur la plage de Lacanau. Frustrés par ses blessures à répétition et légèrement déçus de son rendement, les Celtics ont réussi à appâter Sam Presti avec des tours de Draft pour lui faire engloutir le contrat de 73 millions de dollars sur deux ans de Kemba Walker au début de l’été. Mais à peine avons nous eu le temps de nous inquiéter du futur temps de jeu de Théo Maledon à OKC qu’une nouvelle Woj bomb venait nous apaiser : le Texas Ranger et le Thunder sont rapidement tombés d’accord sur un buyout et les Knicks ont sauté sur l’occasion pour enrôler le natif du Bronx pour 17,9 patates sur deux ans. Un deal gagnant-gagnant-gagnant comme ils se font rares en NBA puisque Boston a récupéré Al Horford et Moses Brown, le Thunder a complété sa collection de picks et New York obtient un enfant du pays pour un salaire inférieur à son premier renouvellement de contrat à l’époque de Charlotte. Ne vous inquiétez par pour Kemba, c’est OKC qui complètera ses revenus dans le cadre du buyout négocié entre les deux partis à hauteur de 27 millions de dollars par saison pendant deux ans.

Four-time All-Star guard Kemba Walker has agreed to a contract buyout with the Oklahoma City Thunder, and upon clearing waivers, plans to sign with the New York Knicks, sources tell ESPN.

— Adrian Wojnarowski (@wojespn) August 4, 2021

Maintenant que tout le monde est au clair avec ces histoires de moula, on va pouvoir s’intéresser au plus important : le game. Même si son passage à Boston ne laissera pas de grands souvenirs, ses statistiques étaient calquées sur celles qu’il a produit pendant huit saisons lorsqu’il était franchise player à Charlotte (environ 20 points, 5 assists et 4 rebonds de moyenne). En 2020, il avait même été invité pour participer à son quatrième All-Star Game de suite mais ses passages fréquents à l’infirmerie et ses galères en Playoffs contre les Raptors dans la bulle en 2020 ou face aux Nets au premier tour en 2021 n’ont pas joué en sa faveur. Dans la Grosse Pomme, Cardiac Kemba souhaite prendre un nouveau départ dans une équipe de soutiers qui ne rechignera pas à faire le sale travail. Si le fit avec Tom Thibodeau prend bien, on pourrait tout simplement être en train de parler de l’un des tous meilleurs rapports qualité/prix de la Ligue la saison prochaine si on considère que les Knicks ne le payeront qu’un peu moins de 9 millions de dollars l’année (merci encore OKC pour le cadeau). Le lutin qui vient d’entrer dans la trentaine est encore loin d’être cramé. Préservé lors des back-to-backs l’année dernière, Thibs n’a pas failli à sa réputation lors de la conférence de presse de présentation du joueur en faisant savoir que Walker disputerait bien tous les matchs. Non seulement il devrait bien être le meneur starter mais il pourrait retrouver un temps de jeu plus proche de celui qu’il avait l’habitude d’obtenir en Caroline du Nord, aux alentours des 35 minutes de moyenne. De quoi viser une career year de la même trempe que son exercice 2018-19 terminé à plus de 25 points et près de 6 passes décisives de moyenne. A son âge, le New-Yorkais n’a plus à s’en faire pour l’argent et l’air de la maison ne peut lui faire que du bien. D’autant qu’il a déjà quelques souvenirs sympatoches du côté de la Mecque du basket.

Incroyable moment pendant la conférence de presse😂

Fan🎙 : « Kemba est-ce que vous aller jour les matchs en back-to-back avec vos antécédents de blessures? »

Kemba🎙 : « Il faut demander directement à Thibs »

Thibodeau🎙 : « Il jouera. »pic.twitter.com/lKc0E6dHs4

— Knicks France (@KnicksFrance) August 17, 2021

Si les Knicks sont sur sa piste depuis aussi longtemps – ils étaient à deux doigts de le faire venir en 2019 – ce n’est pas pour rien. Il y a l’attachement géographique pour commencer. Kemba Walker a fait toutes ses classes à NYC jusqu’au lycée avant de s’engager avec UConn. C’est justement avec les Huskies que le point guard va vivre ses plus grands moments de basketteur avec notamment ce buzzer beater incroyable, chez lui, au Madison Square Garden, en quart de finale du Big East Tournament contre Pittsburgh en 2011. Ce jour-là, Kemba a gagné le respect de toute la ville ainsi qu’une belle place en NBA. Vainqueur du tournoi NCAA et MOP du Final Four dans la foulée, il sera sélectionné par les Charlotte Bobcats en neuvième position de la Draft. Ce n’est pas encore le moment mais au fond de lui, il le sait, le lien avec les Knicks est devenu trop fort pour ne pas qu’il enfile ce maillot au cours de sa carrière. Ensuite, leurs chemins se sont un peu éloignés, mais il a toujours fait honneur au public lors de ses déplacements à Manhattan. Le 6 avril 2016, il délivre une nouvelle masterclass avec 34 points à 7/10 derrière l’arc dans la victoire des Hornets, l’un de ses meilleurs matchs au MSG. Maintenant qu’il a signé aux Knicks, il aura l’occasion de rajouter quelques grands souvenirs dans cette salle mythique aux côtés d’Evan Fournier, R.J. Barrett, Julius Randle et Mitchell Robinson. Fort scoreur doté d’une palette offensive extrêmement complète, il a surtout ce killer instinct qui lui permet de gagner un match sur la dernière possession et qui fera s’embraser toute une ville sur le son du buzzer. A New York, on ne pense déjà qu’au money time du Game 7 d’une série de Playoffs contre les Nets avec 15 secondes à jouer et la balle dans les mains de Kemba.

Kemba Walker et les Knicks se sont tournés autour pendant longtemps, c’est désormais le temps de concrétiser tout cela par des grands moments communs, notamment au Madison Square Garden. Le meneur possède à la fois l’expérience et la légitimité du local pour s’imposer à New York et devenir à son tour un grand joueur de l’histoire de la franchise pour laquelle il rêvait de jouer étant plus jeune. L’histoire est déjà belle, elle peut devenir un véritable conte de fées.


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