Hall of Fame 2021 : Paul Pierce, un personnage aussi doué que controversé, mais à la fin c’est « The Truth » l’intronisé

Le 11 sept. 2021 à 08:36 par Paul Boiteau

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Consécration pour Paul Pierce, avec cette entrée au Hall of Fame. Une intronisation 100% méritée tant il fut une légende des années 2000 et qu’il aura marqué l’histoire des Celtics. Pas toujours considéré parmi les meilleurs de son époque, Paulo a pourtant rétabli la vérité de nombreuses fois sur les parquets de par des shoots assassins. S’il a aussi des côtés plus sombres, The Truth est – et restera – un grand nom de la balle orange. On débrief.

Juin 2017, Paul Pierce enlevait définitivement son bandeau après une longue carrière de près de 20 ans dans la Grande Ligue. Si ses pas finaux sur un parquet furent anecdotiques avec les Clippers, on se souvient surtout de cette dernière ficelle envoyée au TD Garden devant une foule en délire. Car oui, Paulo, c’est à Boston que sa légende s’est écrite. Drafté par les Celtics en 1998 à la 10e position, il va passer 15 saisons dans le Massachusetts et devenir l’un des joueurs les plus marquants d’une franchise légendaire. Chez les Verts, on connaissait bien le numéro 33, on apprend à connaître le 34. Après une décennie des nineties compliquée pour les Celtics, Paulo va redonner un élan à la franchise et la rendre à nouveau compétitive. Sa progression le mène jusqu’à ces Finales 2008 lors desquelles les Celtics redeviennent champions NBA, plus de 20 ans après leur dernier titre. Et comme un symbole, Paul Pierce est élu MVP des Finales, lui, l’enfant des Celtics. En quinze saisons avec Boston – de 1998 à 2013 – The Truth dispute plus de 1100 matchs de saison régulière et près de 130 matchs de Playoffs pour quasiment 22 points de moyenne. Il dépasse même Larry Bird comme deuxième marqueur de l’histoire de la franchise, juste derrière John Havlicek. Dans les mémoires, restera sa hargne de vaincre, ses shoots dans le money time ainsi que ses mots doux balancés après chaque match.

Légende vivante de Boston, il est envoyé en 2013 – quelque peu salement – à Brooklyn dans un fameux trade impliquant Kevin Garnett. Une saison chez les Nets donc, puis une à Washington où il assassine les Hawks en Playoffs via un buzzer beater dont il a le secret (grosse planche, quoi), avant de terminer tranquillement sa carrière dans sa Californie natale, avec deux années chez les Clippers. Et pour le symbole, il signa même un dernier contrat à Boston histoire de prendre sa retraite à la casbah. Au total, Paul Pierce, c’est 19 saisons NBA, 10 fois All-Star (sous le maillot des Celtics, à chaque fois), 1343 matchs et plus de 26.000 points. On comprend mieux pourquoi quand il s’agit de Paulo, l’on parle de légende. Et au-delà du sportif, Pierce, c’est aussi un personnage, une image, une grande gueule comme en témoigne son surnom « The Truth », donné par Shaquille O’Neal après un match incroyable de Paulo face au Lakers.

« Je n’ai pas annoncé planche, j’ai annoncé la victoire. » – Paul Pierce, sur son tir victorieux contre Atlanta

La triste et marquante histoire qui orbite autour de Paul Pierce est bien sûr ce triste épisode des coups de couteaux. Le 25 septembre 2000, en sortie de boite de nuit, il est poignardé à onze reprises et échappe de peu à la mort. Un événement qui l’a marqué à vie, mais qui symbolise aussi toute la hargne du garçon. Une hargne qui fut utile pour affronter les plus grands de son époque (LeBron James et Kobe Bryant, pour ne citez qu’eux) face auxquels une grande rivalité est née. Peut-être pas aussi talentueux que ces monstres, The Truth n’a jamais rien lâché et s’est battu avec ses armes pour aller tutoyer les sommets. En effet, Paul Pierce c’était aussi des côtés plus sombres, plus obscurs, avec des phrases ou des actions dont on se demande parfois bien d’où elles sortent. D’abord, avec le fameux match des Finales 2008 pendant lequel Paulo a fait son cinéma : sortir en fauteuil roulant avant de revenir gambader sur le terrain quelques minutes plus tard, bonjour le chiqué. Apparemment, et c’est même lui qui l’a confirmé, il voulait juste aller faire la grosse commission.

Mais The Truth, c’est aussi une rivalité née avec LeBron James. Si chaque rencontre entre les deux était très tendue, aujourd’hui encore ils se détestent. Même après sa carrière, Pierce n’hésite pas à le faire savoir. D’ailleurs, depuis qu’il a rangé les baskets, Paulo n’a pas forcément amélioré son image : une dispute avec Ray Allen sur les Finales 2008, se considérer comme étant un meilleur joueur que Dwyane Wade… l’ancien ailier n’en rate pas une dès qu’il a l’occasion de passer pour un vieux boomer. En prime, il s’est essayé dans le rôle de consultant sur le plateau d’ESPN mais fut limogé après s’être filmé entouré de dame peu vêtues et aux formes développées. Le Kyle Lowry sûr ayant pris des muscles, il n’avait alors aucun excuse pour justifier le gros boule dévoilé en arrière-plan de sa vidéo. Ceci étant, toutes ces histoires font partie du personnage de Paul Pierce ainsi que de sa renommée. Oui, le basketteur était légendaire, a dit et fait des conneries, mais il mérite amplement sa place au Hall of Fame. Respect, grand monsieur.

Up close and personal for Paul Pierce’s famous buzzer beater.@NBCSWashington | @GEICO pic.twitter.com/0RNGP1ozdg

— Washington Wizards (@WashWizards) May 8, 2020

Une légende au cœur vert et ses côtés obscurs. Avec Paul Pierce, c’est un sacré personnage qui entre au Hall of Fame. Le numéro 34 des Celtics a été retiré et flotte en tout en haut du TD Garden, ce pourquoi The Truth restera comme le joueur de Boston du début de ce siècle, avec comme sommet ce titre en 2008. Profite Paulo, ce soir, c’est ta soirée.