Retour sur le jour où Larry Bird a gagné le concours à 3-points du All-Star Game… en survêtement

Le 06 févr. 2024 à 07:06 par Robin Wolff

Larry Bird
Source image : YouTube

Le 6 février 1988, Larry Bird remportait son troisième concours à 3-points consécutif lors du All-Star Weekend. Roi du trashtalking, il s’était essayé à cette occasion au chambrage non-verbal, en ne retirant même pas sa veste de survêtement.  

Lors du All-Star Game 1988, le concours à 3-points est reconduit pour la troisième fois. Les deux premières éditions ont été marquées par un homme et une phrase. Larry Bird et son intimidation dans les vestiaires : “alors, lequel d’entre vous va finir deuxième ?”. Deux annonces prémonitoires puisque l’ailier de Boston a remporté les concours de 1986 et 1987 sans trop de problèmes. 

Alors lorsque Danny Ainge, Dale Ellis, Craig Hodges, Byron Scott, Trent Tucker, Mark Price et Detlef Schrempf s’asseyent dans les vestiaires de Chicago, ils s’attendent certainement à une nouvelle phrase narquoise du triple MVP… mais non. Pourtant, quelques minutes plus tard, Larry Bird allait montrer qu’il était tout aussi détendu que d’habitude, si ce n’est plus. 

Alors que les joueurs “normaux” enlèvent leurs vestes d’échauffement pour se mettre en maillot avant le début du concours, ce n’est pas le cas de Larry l’oiseau. Dans cette veste il dit se sentir “à l’aise” et les manches ne vont pas l’empêcher de déployer ses ailes et de voler au-dessus de la compétition. 

La dégaine est pourtant subjectivement catastrophique. Le vert de la veste semble être une imitation d’un sapin en mauvaise santé tandis que son nom est écrit à l’arrière sur un rectangle blanc dont l’allure est comparable à un large morceau de scotch collé au hasard. De plus, le short est plus court que ceux d’Holger Rune et les chaussettes plus hautes que celles d’Eden Hazard. En somme, si David Stern avait vu ça au moment de l’ère du dress code, il serait probablement tombé dans les pommes. 

Larry Bird commence son concours doucement. Lors du premier tour, il n’inscrit “que” 17 points sur 30. Suffisant toutefois pour se qualifier pour les demi-finales en compagnie de Byron Scott, Dale Ellis et Detlef Schrempf. 

C’est à cette étape que l’originaire de l’Indiana commence à poser sa patte une nouvelle fois sur l’événement. Sans trembler, il réalise de loin le meilleur score du tour avec 23 points et se qualifie aisément pour la grande finale où il sera opposé à Dale Ellis, arrière/ailier des Seattle SuperSonics. 

Alors lorsque ce dernier ne marque “que” 15 unités lors de son passage finale, on se dit que le concours est terminé. Larry Bird est le genre de joueur qui mettrait la moitié de ses paniers à longue distance même s’il était encore en train de ronfler. Et pourtant, la légende des Celtics se “loupe” également. À trois secondes de la fin, il ne lui reste qu’un ballon et il n’est qu’à 15. S’il se rate, les deux hommes devront recommencer la finale. Moment choisi bien sûr par l’ailier pour offrir un nouveau moment légendaire. À peine la balle partie de ses mains, il lève déjà le doigt en signe de victoire. Switch, concours terminé et troisième victoire consécutive, exploit seulement reproduit par Craig Hodges depuis. 

Le score est moyen, la marge est fine mais qu’importe, le travail est fait et ce sans sortir de son pyjama : l’inventeur du télétravail. 

Après le concours, Larry Bird a expliqué pourquoi il n’avait cette fois rien affirmé à ses concurrents dans le vestiaire :  

“Je n’avais rien à dire, ils savaient que j’allais gagner.” 

Quelques minutes plus tard, Michael Jordan et Dominique Wilkins allaient offrir un concours de dunk exceptionnel au public de Chicago. Deux moments qui font de ce samedi l’un des meilleurs de l’histoire des All-Star Weekends. 

Larry Bird ne participera plus jamais au concours à 3-points dans sa carrière, restant invaincu dans l’exercice. Encore du trashtalking silencieux ça. Et puis après avoir porté une veste, il faut bien la raccrocher.