Jeux Olympiques – le bilan de l’Equipe de France féminine, tête par tête : une médaille au bout, ça veut dire que tout s’est (presque) bien passé

Le 09 août 2021 à 10:45 par Giovanni Marriette

Endy Miyem 8 août 2021
Source image : FIBA - TrashTalk

Un peu plus de 24h après le double-sacre américain et donc la fin du tournoi olympique de panier-ballon, l’heure est désormais aux bilans. Bilans collectifs, forcément très positifs puisque deux médailles ont été ramenées au pays, mais bilans individuels, aussi, et on vous annonce déjà qu’on a globalement été très satisfaits parce qu’on a vu à Tokyo. Allez, place au bulletin final de ces dames, parce que ces douzes bronzées méritent chacune leur tape dans le dos.

Marine Fauthoux : un tournoi compliqué dans l’ensemble, après avoir été intégrée sur le tard dans le groupe final suite au forfait d’Olivia Epoupa. Marine a appris, a subi une grosse pression des meneuses adverses, puis elle a terminé son tournoi par une explosion incroyable face aux Serbes. Des paniers monstrueux du parking, un lay-back de la street dans le trafic, et une interview mythique en fin de match quand Jean-Philippe Guillin a préféré lui parler de son père que de son match. Du coup la Petitoute n’a rien compris, mais en même temps… qui a compris ne serait-ce qu’une phrase de JPG pendant les Jeux. Magnifique feu d’artific en tout cas pour la future meneuse de Basket Landes, et sa joie qui faisait vraiment, vraiment plaisir à voir.

marine fauthoux 9 août 2021

Source : FIBA

Alix Duchet : l’autre petit gabarit du groupe France a clairement répondu présent. En défense avec une agressivité sans nom (Alix du coup) ou en attaque grâce à quelques bombinettes qui nous sortent du pétrin, la CVRPienne a conjuré le sort après un début de carrière malheureusement gâché par les blessures. Meneuse titulaire d’une équipe médaillée de bronze aux Jeux à 23 ans, avec des moyennes de 8,3 points et 3,3 passes à 40% du parking, ça en dit long sur le talent et la solidité de la meneuse de Bourges.

Alix Duchet 9 août 2021

Source : FIBA

Marine Johannes : la magicienne de l’Equipe de France a soufflé le chaud et le froid sur le tournoi, alternant le pas terrible (les deux matchs face au Japon notamment) et le merveilleux, comme lors d’une demi-finale dans laquelle elle a brillé de tout son génie. 11,2 points, 3 rebonds et 3,8 passes, quelques actions de très grande classe, et au final MJ23 s’en sort plutôt pas mal avec cette première médaille olympique. On reste quand même sur une joueuse qui fout les poils dès qu’elle a le ballon dans les mains, et qui nous oblige par sa seule présence à nous lever pour voir jouer son équipe. On reste un peu sur notre faim, forcément, mais au global c’est plutôt positif, ne reste plus qu’à apprendre à enchainer plus de trois mots en interview, mais comment peut-on être aussi folle sur le parquet et aussi timide devant un micro.

Marine Johannes 9 août 2021

Source : FIBA

Sarah Michel : elle a fait du Sarah Michel, à savoir rentrer dans la tête de ses adversaires et rentrer le ou les petits tirs qui font la différence. L’une des anciennes du groupe avait démarré fort face au Japon puis a peu à peu disparu de la rotation, avant d’opérer un retour fracassant sur les trois derniers matchs. Parfois piston idéal à la mène mais jamais aussi forte que pour aller mettre des brins et récupérer des rebonds impossibles, Sarah est essentielle à cette équipe, même dix minutes par match.

Gaby Williams : la révélation de cette Equipe de France. Dernière arrivée dans le projet après avoir fait le choix de privilégier les Jeux à sa saison en WNBA, Gaby Williams a été… somptueuse à Tokyo. Une demi-finale très compliquée malgré l’abattage mais un tournoi incroyable, avec une défense de fer et un leadership assumé en attaque. Véritable poison offensif de loin comme de près, capable de jouer trois postes et d’en défendre quatre, Gaby a terminé son périple olympique par une mixtape dans la petite finale face aux Serbes (17/8/4 à 6/9 au tir dont 4/5 du parking), confortant ainsi puissance mille le choix de la Fédération d’en avoir fait une Française de passeport. Cri du cœur, Gaby Williams est bien plus qu’une “naturalisée”, elle doit avoir sa statue très vite sur les Champs.

Gaby Williams 9 août 2021

Source : FIBA

Valériane Vukosaljevic : bizarrement très peu utilisée par Valérie Garnier, mais bizarrement la France jouait mieux à chaque fois que Valou était sur le terrain. Une activité incessante des deux côtés du parquet, les petits tirs qui rassurent et au final donc un rôle minime mais essentiel en sortie de banc. 2,5 points, 1,8 rebond et 1,3 passe seulement sur le tournoi mais un apport qui va bien au-delà des statistiques et des minutes jouées, l’apport d’une taulière tout simplement.

Diandra Tchatchouang : une autre “mamie” de ce groupe, facile à dire quand on a dix ans de plus qu’elle, mais Diandra a davantage apporté par son expérience que sur le parquet puisque Valoche Garnier n’a pas jugé bon de l’utiliser sur ce tournoi olympique. Diandra a pu gambader un peu face au Nigéria mais pour le reste c’est sur le banc qu’elle a vécu ces Jeux mais l’essentiel est ailleurs puisque, comme ses onze pineco, elle est rentrée en France avec SA médaille et des images plein la tête, comme celles de cette fin de match face à la Serbie ou la frustration (ou pas) d’une quinzaine passée assise fut vite oubliée au moment d’aller fêter cette troisième place. Il en faut des Diandra dans un groupe, tout simplement.

Alexia Chartereau : la MVP en titre de la LFB a fait ce qu’on lui demandait à Tokyo : sortir du banc et secouer des cocotiers. Leader de la second unit avec Marine Johannes, Alexia a envoyé de la grosse patate à 3-points mais pas que, puisqu’elle a sans cesse pesé sur les défenses tout en amenant l’intensité demandée à une remplaçante. Deux gros matchs notamment face à Team USA pour répondre au défi physique des Monstars. Championne de France à 20 ans, MVP du championnat et médaillé de bronze à 23, disons que la future villeurbannaise ne perd pas de temps, et la France peut d’ores et déjà se préparer à la voir régner pendant un bon moment avec les Bleues.

alexia chartereau 9 août 2021

Source : FIBA

Endy Miyem : la capitaine ! On l’a senti remontée après la demi-finale face au Japon mais son sourire médaille au cou efface aujourd’hui les déceptions d’hier. Incroyable tournoi d’Endy, dans les actes (11,5 points et 4 rebonds) et la parole, une guerrière qui n’a rien lâché du début à la fin et qui repart donc avec une deuxième médaille olympique, seule basketteuse avec la Grudance à avoir réalisé cet exploit. A Tokyo Endy a déménagé de l’intérieure sous le cercle, elle a planté des tirs décisifs de loin (7/16), bref la capitaine a tenu son rang avec un sourire toujours communicatif et s’est immiscée encore un peu plus dans la famille des plus grandes basketteuses de l’histoire de France. On se voit à Paris pour boucler la boucle ?

Sandrine Gruda : monstrueuse Sandrine Gruda. A ses six championnats nationaux et deux Euroleague, à sa médaille d’argent en 2012 à Londres et à ses six médailles européennes dont un titre en 2009, Sandrine peut donc désormais ajouter une médaille de bronze olympique. 13,7 points et 6 rebonds par match, 60% au tir, une présence plus que méritée dans le meilleur cinq de la compétition et la promesse de revenir fermer la boutique à Paris, voilà pour le résumé très rapide de la quinzaine de Mme Fondamentaux. Dans les faits . Une valeur sûre plus sûre que l’expression valeur sûre elle-même, un leadership incroyable sur le terrain et une sagesse infinie en dehors. Comme Endy elle est d’ores et déjà inscrite parmi les plus grandes légendes du basket français, et en cas de succès dans trois ans Sandrine ne sera pas loin du trophée officieux de… GOAT du basket féminin tricolore. Envoyez lui le drapeau pour la cérémonie, qu’on en finisse.

Sandrine Gruda 9 août 2021

Source : FIBA

Helena Ciak : 13 minutes en ouverture face au Japon, puis Helena Ciak a progressivement disparu de la rotation des Bleues. Problèmes de faute face au Nigeria et à Team USA, puis derrière le duo Gruda / Miyem était tellement bien backée par Iliana Rupert que l’ancienne boss de la raquette de l’ASVEL fut cantonnée à un rôle de remplaçante patiente. Dur dur, mais ça n’a pas empêché Helena de claquer des Gangnam Style après le match face aux Serbes, prouvant ainsi que le plus important dans la vie n’est pas le nombre de minutes passé sur le terrain mais bien le fait de partager sa joie avec son équipe. Coéquipière parfaite, chacun son rôle, et Helena l’a rempli à merveille.

Iliana Rupert : la révélation de ce tournoi pour les Bleus, puisqu’elle n’était pas forcément amenée à jouer un aussi grand rôle. Les Américaines se souviendront longtemps de son entrée lors du match de poule, Iliana se transformant ainsi en machine à scorer pour garder les Françaises dans le rythme. Responsabilisée par la suite et d’une agressivité remarquable, l’intérieure français a pris ce qu’il y avait à prendre pour devenir la première rotation chez les grandes, prenant de ce fait rendez-vous avec un avenir qui la regarde en souriant. Vraie guerrière sur le terrain, l’intérieure de Bourges est clairement l’une des potentielles leaders de la génération 2024, et on rappelle qu’elle n’aura que… 23 ans à Paris. Alors Iliana, t’en veux combien des médailles olympiques ? 4 ? 5 ?

Iliana Rupert 9 août 2021

Source : FIBA

Valérie Garnier : et ça fait bim bam boum, et ça fait zone et fille à fille. En un temps-mort Valérie Garnier est devenu un meme, mais si la sosie basketballistique de Florence Foresti a d’abord été tancée pour son discours après la défaite face au Japon, pour ses systèmes suspects en attaque comme en défense ou encore pour ses rotations (60 millions de sélectionneurs hein), Valoche ne voulait pas les faire (technique celle-là) et a su de nouveau pousser ses filles à de vraies performances, notamment face aux Etats-Unis et à l’Espagne. Quoiqu’on en dise Valérie Garnier est aujourd’hui quintuple médaille européenne et médaillée de bronze olympique, ça fait peut-être bim bam boum mais la vitrine commence à être bien remplie.

Douze filles en or ou presque, et une issue tellement heureuse qu’on ne retiendra de Tokyo que cette joie immense de monter sur la boîte. Il fallait être fort mentalement pour se relever de l’échec à l’Euro, les filles l’ont fait, et c’est tout à leur honneur.