L’Equipe de France s’incline 87-82 face à Team USA en finale des Jeux Olympiques : sentiments partagés mais la fierté doit primer
Le 07 août 2021 à 07:41 par Giovanni Marriette
Que c’est dur. Toujours dur de revenir, à chaud, sur une finale perdue, de surcroit quand elle fut olympique, de surcroit face à Team USA, de méga-surcroit quand on échoue au final à cinq petits points. Sentiments partagés car on se dit que tout aurait pu être tellement pire, car on se dit que cinq points on s’en sort bien, mais car on se dit aussi que, finalement, tout se sera joué à tellement peu. Les détails, les détails.
Souriez, vous êtes vice-champions olympiques. Dès la fin de match la tristesse de Rudy Gobert contraste avec la fierté d’Evan Fournier. Un Vavane déçu bien évidemment, mais cette fois-ci pas de médaille dans la chaussette car cette défaite était certes évitable, comme n’importe quelle autre, mais elle est aussi l’exemple le plus parfait de la qualité de cette équipe de France. Une défaite de cinq points, face à une Team USA à 200% pendant 40 minutes car désormais l’EDF est respectée et attendue. Une défaite face à un extraterrestre déguisé en humain, un Kevin Durant au sommet de son art et estimez vous heureux d’avoir vu cet art en direct, même contre la France. Une défaite face à un Jrue Holiday pas loin d’être élu meilleur défenseur au monde par le grand jury, une défaite face à des Américains obligés de mettre la surmultipliée face à une équipe qui n’a jamais rien lâché.
Une intensité défensive INCROYABLE des Américains, symbolisée par ce duo de la mort composé de Bam Adebayo et Jrue Holiday, un duo qui avait fait des pick and roll français leur repas du jour. Tellement intenses que Nando De Colo ne prendra pas un seul tir de la première mi-temps, tellement intense que même le bateau d’Adrien Bart en double-fenêtre en sera freiné jusqu’à la quatrième place, tellement intenses que la seule solution française, ou presque, aura été d’envoyer de grandes (et belles) cloches vers Rudy Gobert, lequel se chargera avec délice de convertir tout ça en première mi-temps. Moustapha Fall et Timothe Luwawu-Cabarrot offrent également de belles entrées à la France, fort heureusement les Bleus voient dans le même temps les shoots cainris rebondir sur le cercle, seul Kevin Durant est alors dans le bon rythme et c’est un euphémisme (21 points à la mi-temps, 30 au final), et la France fait le yoyo, pas assez près pour prendre les devants mais pas assez loin pour ne plus y croire.
Les détails.
Les détails, voilà ce qui coûtera au final le match aux hommes de Vincent Collet. Quelques lancers ratés, un paquet même, mais doit-on vraiment en vouloir à un mec (initiales RG) qui a, en même temps, tellement donné, tellement pesé sur ce match ? Bref, on en reparlera. La défense américaine est en tout cas beaucoup trop solide et chaque panier français est accueilli tel un miracle mais la défense française, elle, s’oublie de temps en temps et c’est déjà beaucoup trop. Car Kevin Durant continue son festival, car Jayson Tatum lui emboite le pas, car Damian Lillard est moitié dégueulasse moitié Damian Lillard. L’écart monte alors à quatorze points en faveur des amerloques suite à un passage compliqué des Bleus, la Gaule est à une gaule de plier les gaules, mais une fois de plus les efforts sont faits côté France. Nico Batum avait beat the buzzer du troisième quart et Guerschon Yabusele entre à son tour son troisième tir primé, Evan Fournier et Nando De Colo jouent leur rôle de patron, en face ça tient le cap mais à quelques minutes de la fin du match l’invité surprise… Frank Ntilikina score de loin et la France revient à trois petits points, 73-70, et fait exploser les chaumières. Malheureusement Damian Lillard, Jrue Holiday et Jayson Tatum remettent un coup de turbo, le yoyo, encore, toujours, Franky sur une contre-attaque et Evan Fournier en mode sauveur de la patrie redonnent de l’espoir au peuple bleu mais, et on l’a vu passer pas mal de fois cette nuit sur réseaux : la pire des choses c’est l’espoir et deux énormes saucisses envoyées en mode alleluia par Evan et Frank finiront de tuer ce fameux espoir.
Car il manque un quelque chose à cette Equipe de France, un poil de quelque chose pour pouvoir non pas lutter car ils l’ont fait admirablement, mais pour… gagner, tout simplement. Il manque un Kevin Durant, sacré petit quelque chose, il y a ce fait établi que, quoiqu’on en dise, Team USA possède intrinsèquement plus de talent, il manque ces quelques lancers ratés, ces quelques ballons qu’ils n’aurait pas fallu perdre mais bon, on aimerait vous y voir. Au final Team USA s’imposera 87-82, dans un match géré comme de vrais patrons, une victoire qui échappe de si peu aux Français mais qui nous semble finalement… pas si cruelle, tant on on aura hurlé on s’en sort bien pendant deux heures.
Des Américains qui ont joué le jeu, qui ont respecté leurs adversaires, et qui repartent donc avec une nouvelle médaille d’or grâce, notamment, à un Kevin Durant sur le toit du monde. L’Equipe de France ? Elle DOIT repartir de Tokyo avec le sentiment du devoir accompli, à un an de l’Euro, à deux ans de la Coupe du Monde et à trois ans de Paris 2024, théâtre parfait pour prendre notre revanche. D’ici-là ? Pleurez car c’est humain mais, surtout, soyez fier, vous pouvez.