Les Suns sont passés tout près du but : une finale qui donnera des regrets, mais une saison qui rendra fiers les fans

Le 21 juil. 2021 à 13:28 par Louis Barbier

Monty Williams Chris Paul 21 juillet 2021
Source image : NBA League Pass

Au terme d’un match tendu de l’entre-deux au coup de sifflet final, les Suns s’inclinent 105-98 et disent adieu au titre. Après une très belle saison, Phoenix peut être fier… mais aussi avoir des regrets sur l’ensemble de ce Game 6 et des Finales en général. Dans l’Arizona, l’heure est désormais au bilan.

Il n’y aura pas de Game 7 dans cette série qui nous a tant régalés depuis deux semaines. Pourtant, on y a cru à certains moments. Comme à la mi-temps par exemple, où les Suns menaient de cinq unités, après avoir pris l’eau dans le premier quart-temps. Il faut dire que l’entame de ce Game 6 était très tendue : dans une ambiance électrique, dans un Fiserv Forum gonflé à bloc et prêt à exploser sur chaque panier des Bucks, les deux équipes ont eu du mal à se mettre en route. Beaucoup de nervosité et donc de ballons perdus de part et d’autre, et une adresse fuyante. Dans ce contexte, c’est Milwaukee qui a su trouver la mire plus rapidement, poussé par un public déchainé. Le fameux rouleau-compresseur s’est alors lancé, et les Bucks menaient de 13 points après douze minutes. Phoenix a réussi à réagir, et de quelle manière ! Un 31-13 infligé aux Daims dans le deuxième acte de la partie, là où de nombreuses équipes se seraient écroulées, sous la pression physique imposée par Giannis Antetokounmpo et les siens. Chris Paul se réveille, enchaine les shoots à mi-distance qu’il apprécie tant, et la défense des Suns contient brillamment l’équipe adverse, en particulier Giannis, qui réalise alors son plus mauvais quart-temps du match avec “seulement” 7 points. Phoenix est dans son rythme, monte en puissance, CP3 prend confiance et les Suns mènent. On se dit alors que les Suns peuvent le faire, et semblent même bien partis pour. C’était sans compter sur le Greek Freak, qui devient inarrêtable au retour des vestiaires : 20 points, et un notable 7/7 aux lancers. Milwaukee joue dur… très dur, et retrouve son efficacité des deux côtés du terrain. En face, Deandre Ayton a des problèmes avec les fautes pendant que Chris Paul voit son impact diminuer petit à petit quand il est sur le terrain. Devin Booker maintient ses Suns en vie avec quelques gros shoots, essayant de climatiser tant bien que mal une salle qui couvrait parfois les coups de sifflet des arbitres tellement elle était bruyante. On pense notamment au moment où Brook Lopez se fait plaisir avec 6 points marqués d’affilée, et où le toit de l’arène était à deux doigts de s’écrouler… Égalité parfaite à douze minutes du terme dans un Game 6 des Finales NBA, la tension est à son comble, et vu le niveau des deux équipes, qui se rendent coup pour coup, tout peut arriver. Frank “the tank” Kaminsky fait un passage correct pendant qu’Ayton est sur le banc, mais c’est bien Bobby Portis qui fait mal à Phoenix, en deuxième option offensive à côté de Giannis, pour plier le match pour le titre (kamoulox). Les Suns n’arrivent pas à contenir le Freak qui multiplie les passages sur la ligne, où il a été très efficace. En défense, Phoenix aurait difficilement pu faire mieux face à CE Giannis, qui réalise certainement le plus gros match de sa carrière. Mais en attaque, les Cactus auraient peut-être pu limiter le hero ball de Booker et impliquer plus de joueurs. Les 10 points combinés de Mikal Bridges et Cam Johnson sont nettement insuffisants, et peut-être même que Monty Williams aurait pu mieux faire avec ses rotations, notamment avec Cameron Payne, auteur à lui-seul de 10 points en… 10 minutes.

Comment ne pas nourrir des regrets après ces Finales perdues, pourtant parfaitement lancées par les Suns après deux très belles victoires à domicile…? Si le Game 3 était un must win pour les Bucks, qui s’est transformé en blow-out, les deux matchs suivants doivent laisser un goût très amer à coach Monty et ses hommes. Le Game 4, d’abord, où les Suns menaient de 9 points au début du 4ème quart avant de s’écrouler et de perdre de nombreux ballons. D’ailleurs, la perte de balle de Paul dans les derniers instants de ce match doit rester imprimée dans la tête de ce dernier aujourd’hui… Puis au Game 5, à domicile, où les Cactus ont réalisé un début de match parfait devant des fans survoltés. S’ils ont ensuite coulé face à l’adresse des Bucks, qui ont par la suite pris les commandes de la partie, les Suns ont réussi à revenir dans un match mémorable. Jusqu’aux derniers instants, ils y auront cru. Devin Booker est clutchissime pour ramener son équipe à un petit point des Daims mais, comme au match précédent, c’est une perte de balle qui va tuer les espoirs de Phoenix. Deux matchs où chaque possession avait son importance et où de simples détails auraient pu offrir la victoire à Book et sa bande. Deux défaites de 6 et 4 points, avant de voir les Bucks soulever le trophée en l’emportant de 7 unités aujourd’hui. Comme quoi, le basket est un sport où la logique n’existe pas, puisque la grande force de ces Suns tout au long de ces Playoffs et de cette saison 2020-2021 était de finir leurs adversaires. Être clutchs. Ils l’ont pourtant bien montré face à des Clippers très coriaces ou des Lakers champions en titre. Tout au long de la saison, les Suns ont illuminé nos soirées NBA, avec un jeu léché et collectif, un groupe soudé et un sang-froid parfois déconcertant au vu de la moyenne d’âge de l’effectif. Mais ces jeunes Suns sont encore en train d’apprendre et tout porte à croire que cette première expérience en Playoffs ne leur sera que bénéfique à l’avenir. On leur souhaite, évidemment.

Phoenix a de quoi avoir beaucoup de regrets sur ces Finales. Les Suns sont tombés sur plus forts qu’eux mais tout n’est pas à jeter dans cette saison, où ils auront déjoué tous les pronostics et régalé de nombreux fans de basket. Espérons que ce n’est qu’un “au revoir” aux Finales pour cette belle bande, qui reviendra certainement avec le couteau entre les dents la saison prochaine.


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