Dans les coulisses du tournage de Space Jam 2 : à Hollywood comme en NBA, il se passe toujours des choses

Le 19 juil. 2021 à 15:24 par Benoît Carlier

LeBron James Space Jam 2 19 juillet 2021
Source image : YouTube

A quelques jours de sa sortie en salle, Space Jam 2 est au sommet de la hype. Pour vous aider à patienter encore un peu avant votre séance, voici quelques anecdotes de tournage et autres petits détails sur la préparation du blockbuster de l’été pour tous les fans de NBA. Silence, ça tourne !

Commençons par le début, ou plutôt par le film original. Sorti le 15 novembre 1996, Space Jam est un succès planétaire. A l’époque, le petit LeBron James n’a que 11 ans et vit ses dernières années de tranquillité avant de devenir un phénomène mondial. Au cinéma ou en VHS, toujours est il que l’enfant d’Akron est marqué par le crossover entre Michael Jordan et les Looney Tunes. Très vite, une suite dans laquelle His Airness et ses copains doivent affronter le nouveau vilain Berserk-O! est prévue mais un producteur a menti et MJ n’a jamais donné son accord pour faire un second film. Finalement, c’est Les Looney Tunes passent à l’action (2003) qui est censé assurer la relève de la franchise mais il se prend un four et ne convainc pas des masses le public. En parallèle, les comparaisons entre le numéro 23 des Bulls et le first pick de la Draft 2003 commencent à poindre et le sujet d’un nouveau film avec le King dans le rôle principal fait doucement surface, parfois alimenté par LeBron en personne.

RT @Parletoo: @KingJames do you love space Jam ?(I love that movie. Wish I could do Space Jam 2!)

— LeBron James (@KingJames) August 26, 2012

En 2012, l’outil Twitter n’est pas aussi développé que maintenant et la possibilité de répondre à un tweet en le citant n’est pas encore disponible mais on comprend l’idée de ce post. En train de siroter une caïpirinha sur un plage privatisée quelques mois après l’obtention de son premier titre NBA avec le Heat, LBJ ne cache pas son rêve de donner la réplique à Bugs Bunny. Cela arrive immédiatement dans les oreilles de Warner Bros qui avait d’abord essuyé un refus de la superstar en 2006 selon Entertainment Weekly. Mais on sait que ces choses-là peuvent mettre du temps à se concrétiser et le quadruple MVP se fait d’abord un peu la main dans des petits rôles avant de passer derrière la caméra de Malcolm D. Lee. Sa carrière d’acteur commence véritablement en 2015 avec la sortie du film Trainwreck où il incarne son propre personnage, puis il prête sa voix à Gwangi, le gros yéti à la fourrure violette dans le film d’animation Smallfoot (2018).

Pendant ce temps-là, à la Warner, l’idée fait son chemin. Un contrat de production est signé avec la boite de production du quadruple champion NBA, SpringHill, en 2015 et l’année suivante le projet est officiellement sur les rails. Pendant que LeBron James peaufine son jeu d’acteur pendant l’été, on imagine déjà les premières trames du scénario dans les bureaux à Hollywood. Le déménagement du King à Los Angeles au début de la saison 2018 ne va faire qu’accélérer les choses en lui permettant de faire un détour par les studios pour peaufiner les derniers détails en sortant de l’entraînement au Staples Center.

Mais une fois que la décision est prise et que toute la paperasse est gérée, reste encore l’une des phases les plus importantes : la constitution de l’équipe. Les Monstars ne seront pas de la partie dans Space Jam 2 mais les scénaristes ont bien entendu souhaité reprendre la formule qui avait si bien marché la première fois. Il faut dresser une liste de joueurs et de joueuses identitaires qui aident à vendre plus d’entrées et qui rendent cette suite aussi mythique que l’original. Déjà habitué à jouer les chefs d’équipe lors de la Draft du All-Star Game chaque année, la star des Lakers a pu se servir de son joli carnet d’adresse pour élaborer une jolie Dream Team composée de Damian Lillard, Klay Thompson, Diana Taurasi, Nneka Ogwumike, ainsi que son coéquipier à Los Angeles, Anthony Davis. Par ailleurs, on sait aussi que Kyrie Irving, son ami Chris Paul, son meilleur ennemi Draymond Green, Kyle Kuzma (lol) et Chiney Ogwumike font également un caméo alors que Ernie Johnson fait notamment partie du duo de commentateurs. Un bien joli casting qui gagnerait quelques matchs en NBA et qui peut laisser rêveurs certains GM. Si on ne connaît pas le timing exact dans lequel ont pris part ces négociations, on notera simplement que le Unibrow a été transféré aux Lakers en 2019, soit avant le début du tournage du film. La tentative de drague auprès de Giannis Antetokounmpo a en revanche coupé court, le Greek Freak préférant se concentrer sur sa préparation physique pour la saison suivante que de faire le clown avec Daffy Duck. En tout cas, prenez des notes : pour éviter des amendes pour tampering, il suffirait donc d’organiser un petit casting avec des joueurs NBA… Cela marche d’ailleurs dans les deux sens, puisque James avoue avoir été beaucoup sollicité par ses pairs avant le début du tournage auprès de Derek Lawrence de Entertainment Weekly.

“Le téléphone n’arrêtait pas de sonner, je recevais des textos et même sur les réseaux sociaux les gens venaient me voir en disant ‘Hey, je suis dispo pour Space Jam si t’as besoin de moi.’ Les gens veulent en faire partie parce que c’est intemporel.”

Forcément, avec autant de talent réuni sur un seul et même lieu de tournage, l’équipe de production a dû prévoir un terrain pour permettre à tout le monde de s’entraîner et de garder la forme pendant l’été. Si on n’a pas encore d’anecdotes sur des pick-up games d’anthologie entre LBJ et Kyrie comme lors du shooting de Space Jam au Jordan Dome, cela pourrait n’être qu’une question de temps. En effet, Draymond Green et BronBron finissent toujours par se chamailler sur un terrain de basket, surtout avec un tel matos mis à leur disposition. De l’autre côté du terrain, les concours de trois points entre Damian Lillard et Klay Thompson ont aussi dû donner quelques moments mythiques même si le Splash Bro a dû rester sage suite à sa blessure lors des Finales 2019.

The Space Jam 2 workout court for players is set up at NBA superfan Jimmy Goldstein’s house in LA, featuring LeBron James’ logo. pic.twitter.com/zmkNYoahoh

— Nick DePaula (@NickDePaula) June 23, 2019

Pour la petite histoire, c’est donc le richissime Jimmy Goldstein, connu pour sillonner les salles des 30 franchises NBA avec son chapeau de cowboy et ses vêtements en peau de serpent, qui a accepté de transformer temporairement son terrain de tennis personnel en playground de luxe pour laisser les stars NBA et WNBA s’entraîner chez lui. Un geste très sport de la part du superfan qui a donc gracieusement ouvert sa porte à LeBron James et ce malgré sa réputation de hater des Lakers comme il l’a expliqué à Chris Gardner de The Hollywood Reporter.

“Le fait que je n’aime pas les Lakers s’arrête une fois que les matchs sont terminés. Je connais LeBron depuis qu’il est en dernière année de lycée et nous sommes amis depuis de nombreuses années. J’étais très heureux de le recevoir ici.”

Dans le genre de souvenir all-time, c’est quand même une expérience qui vient se placer tout en haut pour un suiveur tel que lui. Alors si jamais Anthony Davis ou Diana Taurasi lisent ces lignes, on leur ouvre notre jardin quand ils veulent pour taper un petit match au fond du jardin. Mais tourner un blockbuster, ça reste énormément de boulot et LeBron ne s’attendait pas à y laisser autant d’énergie. On peut même dire que sa première absence en Playoffs depuis 14 ans tombait à pic pour ne pas arriver complètement cuit à la reprise. Entre le 17 juin au 16 septembre 2019, King James passe plus de temps dans les studios de Warner Bros que dans sa villa ou à l’entraînement, découvrant alors la dure vie d’acteur alors qu’il traîne toujours une blessure à l’aine qui ne lui facilite pas la tâche.

“Je suis arrivé au studio le 17 juin et j’ai attrapé mon premier script. Dans un coin il était vraiment écrit ‘Jour 1 sur 58’. J’ai pensé, ‘what the fuck ?’ C’est totalement différent du basket. Il y a eu pas mal de journées très longues. Je partais m’entraîner vers 3h30 du matin pendant environ deux heures. Et ensuite je me rendais sur place pour commencer à me préparer. Il y a des fois où je suis rentré au milieu de la nuit. Il faut toujours être prêt.”

Comme tout bon film qui se respecte, Space Jam 2 a nécessité des sacrifices de la part de ses acteurs qui ont volontairement accepté de rogner un peu leurs vacances pour apparaître avec les Looney Tunes. Concernant Damian Lillard, son été 2019 fut bien chargé avec la signature d’une prolongation au max, l’enregistrement d’un nouvel album de rap et donc un tournage pour un professionnel all-around. Mais au-delà des heures de sommeil perdues, c’est une autre demande du réalisateur qui lui a le plus coûté selon une interview de Casey Holdahl pour NBA.com.

“Vous savez tous que j’ai un visage d’enfant. Alors cette saison, j’ai laissé pousser me barbe et ça m’a pris presque six mois. Le premier jour où j’arrive au studio, ils me demandent de me raser pour le film. Voilà pourquoi je ressemble à ça maintenant. Il y avait des journées de 15h. On arrivait à 6h du matin et on repartait à 18h. C’était long.”

Jouer dans Space Jam 2, ça se mérite ! Mais après coup, il ne reste que du positif pour ces joueurs qui ont grandi en idéalisant Michael Jordan. Il n’y avait qu’à voir le tweet enthousiaste de LeBron James durant le tournage pour comprendre tout ce que représentait ce film pour eux lorsqu’ils étaient enfants.

Man this really just hit me! I’m really shooting Space Jam 2!! This is so surreal and doesn’t even make sense to me! Where I come from man and what I saw growing up this doesn’t add up to me! 🤦🏾‍♂️! I’m truly grateful and beyond blessed. This is CRAZINESS. 🏀 🐰 🎥 👑🙏🏾

— LeBron James (@KingJames) June 25, 2019

On peut dire que ces premiers moments de complicité avec Anthony Davis derrière une caméra ont porté leurs fruits puisque les Lakers sont allés jusqu’au bout des Playoffs 2020 pour remporter leur 17è titre de champion NBA, égalisant ainsi le record des Celtics. Comme quoi, parfois, rien de tel qu’un petit tournage hollywoodien plutôt que des vacances communes ou un training camp pour nouer des liens forts.

On a aussi failli assister à une improbable collaboration très Lakers entre Kobe Bryant et LeBron James, le Black Mamba s’étant déclaré volontaire pour réaliser le film selon ESPN. Finalement, c’est plutôt Terrance Nance qui est désigné mais ce dernier quitte l’équipe quelques jours avant le début du tournage pour différence de vision créative avec les producteurs. Ce sera donc Malcolm D. Lee, le cousin du fan inconditionnel des Knicks, Spike Lee, qui sera derrière la caméra.

Dans une interview de Don Cheadle pour Access, on apprend aussi que Michael Jordan fera bel et bien une apparition dans Space Jam 2mais pas de la manière que l’on pourrait attendre“. Pour les nostalgiques du premier, on vous conseille aussi de bien rester dans votre siège rouge jusqu’à la fin du générique pour un petit clin d’oeil sympathique. Et si jamais vous grognez à l’idée de voir une suite arriver 25 ans après, cette humble approche du King devrait vous apaiser un tout petit peu, LeBron rendant à César ce qui appartient à César.

“C’est quelque chose qui a été créé par Mike et ça lui appartient. J’ai pris ça avec beaucoup de responsabilité. […] Plus jeune, je me disais : ‘Space Jam est tellement bon, comment je vais pouvoir faire mieux ?’ Il y aura toujours des conversations sur le fait que LeBron essaye de faire tout comme Michael. Mais j’ai muri et je sais qui je suis et ce que je représente.”

Et dire qu’on a failli se taper Blake Griffin en protagoniste principal, comme dans les pubs Jordan Brand à l’époque. Qu’on aime LeBron James ou pas, il faut dire que c’est plutôt une bonne chose par respect pour le niveau de la franchise… même si ce n’est pas forcément l’avis de MJ. Maintenant, il ne vous reste qu’à patienter jusqu’à votre séance pour vous faire votre propre opinion du film et de la performance d’acteur de Bron, en connaissance de cause.

Sources texte : Entertainment Weekly, ESPN, NBA.com, Access


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