Zoom sur l’intersaison des Warriors : le méga jackpot pour Stephen Curry et des grosses questions pour Bob Myers

Le 14 juil. 2021 à 14:57 par Alexandre Taupin

Stephen Curry Warriors Montage TrashTalk 13 juillet 2021
Source image : montage TrashTalk

Après deux saisons compliquées, l’ambition semble être de retour du côté de Golden State. L’été s’annonce chargé et il va falloir faire les bons choix pour Bob Myers. Si la prolongation de contrat de Curry semble déjà actée, il y a de grosses décisions qui vont devoir être prises par le board pour espérer retrouver les sommets. Vous l’avez deviné, c’est l’heure d’un gros dossier sur les Warriors. 

La prolongation de Curry

32 points, 5,8 passes, 5,5 rebonds à 48% au shoot et 42% du parking. Voilà en quelques chiffres la folle saison 2020-21 de Stephen Curry. Revenu à son meilleur niveau, la star des Dubs brille de mille feux et il nous fait perdre notre vocabulaire semaine après semaine avec des shoots plus fous les uns que les autres. Forcément, et alors que son contrat s’achève dans un an, la question de sa prolongation se pose. Sans surprise, le Chef se voit continuer dans la Baie avec son équipe de toujours et un deal serait déjà sur la table pour le faire rester. Combien ? Environ 200 millions sur quatre ans, soit une moyenne de grosso modo 50 millions de dollars la saison. Mais au fait, comment se fait-il que les Warriors puissent proposer autant alors qu’ils sont déjà dans le rouge financièrement ? La réponse est simple : les Bird Rights. Ils permettent au club de proposer un nouveau contrat même si pour cela, il faut dépasser le salary cap. Néanmoins, il faut que le joueur remplisse certaines conditions : il doit être sous contrat depuis au moins trois ans, ne pas avoir été coupé, ne pas avoir changé de club en tant qu’agent libre. Bref, même si Golden State est bien au-delà du salary cap, ils n’auront aucun problème à verrouiller la superstar locale pendant plusieurs années. Évidemment, même si la prolongation du Chef est méritée et logique, elle implique aussi certains “risques” sur le long terme pour la marge de manœuvre des Dubs. Offrir ce contrat à Curry c’est le verrouiller jusqu’à ses 38 ans mais aussi le payer plus de 50 millions lorsqu’il aura atteint cet âge. À voir dans quel état il sera à ce moment-là mais malgré tout, ce move reste la meilleure solution pour Bob Myers. Il est le meilleur joueur de l’histoire de la franchise, le visage qu’on associera toujours aux Warriors, il faut optimiser au maximum ses dernières années car il y a encore de quoi viser très haut.

La situation des Warriors au 14 juillet

Sur le papier, une équipe qui a fini la saison à la huitième place (neuvième si on compte le Play-in) et qui repose essentiellement sur le duo Stephen Curry-Draymond Green. Derrière ces deux-là, Andrew Wiggins qui a pu montrer des bonnes choses mais qui reste encore assez irrégulier, Kelly Oubre qui souffle le chaud et le glacial, des jeunes qui montrent un certain potentiel (James Wiseman, Eric Paschall, Jordan Poole) et certains tests qui ont été concluants (Toscano-Anderson). Et bien entendu, Klay Thompson est censé revenir de l’infirmerie pour la saison prochaine. Avec tout ça, est-ce qu’on a un champion NBA sous les yeux ? Pas sûr du tout. Sur le fond, on est tous d’accord que le trio Curry-Thompson-Green, c’est à-peu-près la certitude de gagner cinquante victoires chaque saison mais encore faut-il que tout le monde soit en forme et même avec eux, c’est pas dit que le Larry O’Brien soit acquis. Il manque peut-être un bon joueur supplémentaire ou quelques gars en complément (les Iguodala, West et Livingston de l’époque) pour vraiment faire des Warriors une grosse menace, qui plus est à l’Ouest. Faire signer du monde, pourquoi pas, mais encore faut-il avoir la marge de manœuvre financière pour le faire. Si on part du côté de la compta désormais, on observe que Golden State a la masse salariale la plus chargée de toute la Ligue. (168 millions) Même les Nets n’arrivent pas à leur niveau. (164 M) Dans ces conditions, difficile de trouver des sous à investir sur le marché des transferts et la situation pourrait durer puisque le quatuor Curry-Thompson-Green-Wiggins coûtera environ 140 millions de dollars l’an prochain en salaire et encore davantage en 2023. Malgré cette situation délicate, on se doute que Bob Myers a un plan pour entourer au mieux son trio historique et plusieurs options sont à sa disposition.

Quelles options pour renforcer l’équipe cet été ?

#Scénario 1 : Klay revient en douceur, on croit en les jeunes pour apporter la dernière pièce du puzzle

Les Warriors ont frôlé le retour en Playoffs cette saison et encore, il a fallu gérer un effectif qui se découvrait, des blessures, un leader manquant… Bref, on peut dire qu’ils avaient quand même des circonstances atténuantes. Bonne nouvelle : Klay Thompson devrait pouvoir remettre son short la saison prochaine et avec lui, c’est le retour du trio légendaire de 2015-16. La dernière fois que les trois leaders ont porté la franchise (sans l’aide d’un certain KD), ça a abouti au meilleur bilan de l’histoire de la NBA et deux finales consécutives. Forcément, c’est intriguant de les revoir jouer ensemble et on se demande jusqu’à quel point ils seront capables d’aller. La seule petite différence avec cette époque dorée, c’est le supporting cast. Plus d’Andrew Bogut, de Shaun Livingston ou d’Andre Iguodala pour apporter ce petit plus qui pouvait faire défaut, il faudra le trouver ailleurs. Et pourquoi pas avec les bases déjà présentes ? Andrew Wiggins ne sort pas d’une si mauvaise saison, Eric Paschall et Jordan Poole ont prouvé qu’ils pouvaient contribuer à un bon niveau, le potentiel de James Wiseman (numéro 2 de Draft rappelons-le) reste encore intrigant et Juan Toscano-Anderson a montré qu’il avait sa place dans ce roster. De plus, les Dubs vont récupérer deux jeunes à la prochaine Draft avec les boules 7 et 14. Certes, il n’y a aucune garantie sur le potentiel du rookie ou sa manière de s’intégrer à la franchise mais pourquoi ne pas croire en sa bonne étoile ? Chris Mullin (autre légende des Warriors) et Steph Curry ont bien été choisis avec le pick numéro…7 et on doute que Miami et Denver regrettent d’avoir choisi Michael Porter Jr. ou Bam Adebayo en pick 14 ces dernières saisons. Plus que des bons jeunes, Golden State a peut-être aussi besoin d’un peu de stabilité après deux saisons à jongler entre les blessures et les transferts : le talent est déjà sur place, reste plus qu’à construire dessus.

#Scénario 2 : pas le temps pour les jeunes, le prime de Steph c’est maintenant

Même si on croit très fort au potentiel du trio Curry-Thompson-Green, plusieurs incertitudes accompagnent ce retour en force. La condition physique de Klay, l’apport des éléments autour, la concurrence qui ne fait que se renforcer (surtout à l’Ouest). Est-ce que les Warriors ont vraiment envie de prendre le risque de perdre une autre année alors que leur star a déjà 33 ans et que ses deux acolytes prennent également de l’âge lentement mais sûrement ? Rien n’est moins sûr. En effet, la situation financière fait qu’il sera très compliqué de se renforcer via la Free Agency mais la Dub Nation garde un atout dans sa manche. Lequel ? Andrew Wiggins. Depuis le jour 1, l’ancien des Wolves est annoncé sur le départ et son contrat peut aider les pensionnaires du Chase Center à viser du lourd sur le marché des trades. Évidemment, Bob Myers sait qu’il ne pourra pas récupérer un All-Star confirmé contre le seul ailier mais il dispose aussi de plusieurs picks à la Draft voire de James Wiseman pour donner envie à certaines équipes de venir à la table des négociations. Cela tombe bien, plusieurs joueurs calibrés ont été annoncés récemment dans les rumeurs de transfert. Damian Lillard ? Pascal Siakam ? Des noms balancés dans la presse et comme l’impression que le front office de Joe Lacob cherche ce fameux quatrième larron qui pourrait aider à ramener Golden State sur le devant de la scène. Si aucun gros nom ne débarque, il sera toujours possible de viser des joueurs peut-être un peu moins “flashy” mais plus complémentaires avec les stars en place, pour en revenir à l’exemple des Livingston & Co. Bob Myers l’a dit, il veut des vétérans et probablement des joueurs fiables pour retirer un peu de pression à son leader. Pas sûr que le mot développement soit à l’ordre du jour dans la Baie.

Les Warriors se préparent à un été bien chargé et il faudra scruter de près les décisions prises ces prochaines semaines. La Draft, le marché des trades, voire la Free Agency, on pourrait assister à de vrais changements en profondeur pour un roster qui aspire à rapidement retrouver les sommets. Deux ans plus tard, l’ogre GS compte bien revenir dans la cour des grands et pas pour viser les places d’honneur. La concurrence est prévenue.


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