Fin de saison pour les Hawks : la tête est baissée, mais l’avenir est royal après des Playoffs d’exception

Le 04 juil. 2021 à 06:36 par Bastien Fontanieu

trae young
Source image : NBA League Pass

C’est exténués, déçus mais en ayant absolument tout donné sur le parquet, que les Hawks ont vu leur incroyable saison NBA 2020-21 toucher à sa fin ce samedi soir. Un parcours en mode montagnes russes, que personne n’aurait pu voir terminer aussi loin, après le mois de juin. Le soupir est donc long et intense, ce dimanche, mais que les fans et joueurs d’Atlanta relèvent vite la tête : ce groupe a envoyé un message au reste de la Ligue sur ces Playoffs 2021.

Qui aurait pu l’affirmer. Hormis les alcooliques et les trolls – et encore – qui aurait pu l’annoncer. Même le rédacteur qui rédige ces quelques lignes et n’a jamais caché son amour pour la franchise de Géorgie est obligé de se ranger, comme tout le monde, dans le rang des surpris. Personne n’aurait pu voir et prévoir ce que ces Hawks allaient vivre et proposer. Et pourquoi personne ? Pour une raison simple. Lorsqu’au 1er mars dernier, Atlanta était dirigé par Lloyd Pierce et avait 20 défaites sur ses 35 premiers matchs, il ne pouvait pas y avoir un seul être humain normalement constitué capable d’annoncer, sans humour, que les Hawks joueraient encore au basketball en juillet 2021. Personne, pas un membre de notre espèce pouvait envisager le scénario qui s’est déroulé par la suite, et qui a secoué la planète basket pendant plusieurs semaines, symbolisé par cette phrase collée sur les t-shirts distribués dans la State Farm Arena : You better believe now. Oui, il fallait le voir pour y croire, et il fallait croire en eux pour le voir.

D’abord l’arrivée de Nate McMillan à la tête du groupe, pour y instaurer une vraie discipline de jeu et une confiance allant du premier au dernier homme. Ces Hawks, incapables de terminer un quatrième quart-temps sans se viander en place publique, soudainement transformés en machine à gérer dans le clutch. Alors qu’Atlanta devait servir d’appât au premier tour des Playoffs, tout le contraire s’est produit. Et dos au mur, ou plutôt annoncés majoritairement perdants dans leurs séries, les potes de Trae Young ont explosé tous les pronostics.

Premier round contre New York. Les Knicks de retour en Playoffs ? Backés par la presse et annoncés vainqueurs en ayant l’avantage du terrain ? Les Knicks de Tom Thibodeau et Julius Randle, Coach de l’année et Progression de l’année ? Spike Lee au premier rang, défense de fer et tout le tralala ?

4-1 Hawks. Check.

Deuxième round contre Philadelphie. Les Sixers premiers de la Conférence Est ? Avec un Top 3 joueur MVP de la saison, un groupe expérimenté et l’avantage du terrain ? Les Sixers de Ben Simmons et Tobias Harris, de Seth Curry et du grand Doc Rivers ? Les Sixers qui ont pris le bon chemin en évitant la route des Nets et des Bucks en demi ?

4-3 Hawks. Check.

Il suffisait de filer un défi à cette équipe d’Atlanta pour qu’elle l’accepte et l’aborde sereinement. Un crachat sur Trae Young, un retard de 26 points à Philly, un Game 7 à l’extérieur, ou finir les Knicks au Madison Square Garden. Vous auriez même pu dire aux Hawks d’aller gagner à Milwaukee, ce qu’aucune autre équipe a fait durant ces Playoffs, avec un meneur à quasiment 50 points et 10 passes sur un match en envoyant des caviars sur la planche et en secouant l’épaule avant un tir à trois-points que ça aurait pu paraître possible.

Ah bah tiens, ça aussi ils l’ont fait.

Ces Hawks ont eu quelque chose de magique, et de chanceux aussi, dans ce parcours qui restera dans la tête des fans. Cette magie, c’est celle de la cohésion collective. C’est cette certitude, calme, sereine, que tout est possible tant qu’on fait confiance au groupe. C’est cette attitude, posée, modérée, qui consiste à faire confiance au plan de jeu pour le voir déboussoler l’équipe d’en face. Kevin Huerter a assassiné les Sixers au Game 7, Clint Capela a annoncé que les Hawks enverraient les Knicks en vacances chez eux, Cam Reddish a pris feu en fin de série face aux Bucks, Bogdan Bogdanovic a tué Philadelphie au Game 1, Lou Williams a pris le relais de Trae Young en Game 4 de finale de conférence, Onyeka Okongwu a fait souffler Capela quand le réservoir était vide, Danilo Gallinari a rendu fou ses défenseurs balle au poste, John Collins a été intenable avec De’Andre Hunter pour éteindre Julius Randle. Bien sûr, Trae Young était au centre de la hype et des opérations. Mais comme ces Playoffs l’ont prouvé, rythmés par de multiples blessures, ce sont les groupes les plus soudés et les plus tenaces qui sont allés le plus loin. Ce sont les effectifs respectant la tradition du next man up qui ont tenu sous les averses. Atlanta aurait pu affronter Milwaukee au premier tour, ou jouer Embiid sans blessure, ou même ne pas aller en Playoffs. Mais cette équipe s’est soudée derrière un coach et son jeune leader, derrière la certitude qu’en croyant en leur méthode, tout était possible.

La sortie est donc douloureuse, car le rêve semblait interminable. Mais que dire de la suite ? Les Hawks vont devoir travailler, dur, encore plus dur, car ils auront une cible dans le dos. Ils seront attendus, comme cette équipe finaliste de conférence, façon Indiana il y a une décennie, que l’on attendait aussi fort voire encore meilleur. Le challenge sera de taille, mais le talent est là et les perspectives sont formidables. Hormis la prolongation de contrat de John Collins et le nouveau statut de McMillan à confirmer, ça repartira sur les mêmes bases. Avec donc de la continuité, et cette expérience, celle d’avoir su comment gérer à -26 chez les Sixers ou à Milwaukee en Game 1 de finale de conf. Et, indéniablement, cela aidera cette équipe à grandir. Et à jouer des tours aux grosses cylindrées NBA. Celles qui, comme tout le monde, ne pouvait envisager un tel parcours.

You better believe now.

Trae Young, John Collins, Clint Capela, Cam Reddish, Kevin Huerter, Bogdan Bogdanovic, De’Andre Hunter, Danilo Gallinari et Onyeka Okongwu, tous attendus avec Kris Dunn et en attendant le sort de Lou Williams, Solomon Hill et Tony Snell. Quel est le plafond futur de cette équipe ? Difficile à dire, mais on ne peut nier une chose : ces Playoffs 2021 des Hawks furent extraordinaires, et tout est en place, des coachs au joueur, pour développer le potentiel déjà présent.