Les Suns font le break grâce à une fin de match incroyable : le héros du jour se nomme Deandre Ayton, et l’accusé… Paul George

Le 23 juin 2021 à 07:04 par Giovanni Marriette

Jusqu’au bout ils y auront cru, s’appuyant notamment sur un excellent apport de Pat Beverley, envoyé au combat pour pourrir la vie de Devin Booker et plutôt à l’aise cette nuit dans ce rôle ingrat mais ô combien important. Mais côté Suns deux hommes ont assuré comme des grands, deux hommes dont on n’a pas forcément l’habitude de mentionner parmi les leaders naturels de leur équipe, mais deux hommes en pleine forme et qui peuvent se targuer ce matin d’avoir grandement participé à la deuxième victoire en deux matchs des Suns face aux Clippers.

Elle sont bien parties ces Finales de Conférence pour les Suns, elles sont très bien parties. Deux matchs, deux victoires, le potentiel retour de Chris Paul pour le Game 3… on a connu pire comme mood. La marque des grandes équipes ? Gagner des matchs pas forcément partis pour être gagnés, savoir réussir à sortir d’un guêpier. Et ce matin, on peut raisonnablement penser que ces Suns… ont tout d’une grande équipe.

Ce qu’on peut dire de ce match ? Dans sa globalité ? Déjà qu’il fut… haché. Haché par la maladresse, haché par la contre-performance des leaders présumés, haché par les coups de sifflet de Scott Foster et sa troupe, un peu trop tendus cette nuit dirons nous poliment. Un match dont l’écart ne grandira jamais vraiment, pour les uns comme pour les autres d’ailleurs, sauf lors d’un dernier quart où un coup de chaud de Cameron Johnson à 5/5 au tir sur la période permettra aux Suns de prendre quelques hectomètres d’avance. Pour le reste ? Un Pat Beverley omniprésent en défense sur Devin Booker, un Patoche qui fera déjouer le franchise player de Phoenix et qui lui aura tellement collé aux basques qu’il lui aura même quasiment pété le nez involontairement. En face ? Paul George est également dans le dur, car le combo Mikal Bridges / Jae Crowder qui défend sur toi est probablement encore plus gênant que ton père qui t’accompagnerait pour ta première sortie en boîte. Des leaders moins en vue donc, le duo Crowder / Bridges tellement saignant en défense qu’il en oublie d’attaquer, et en face c’est plutôt le duo Marcus Morris / Rajon Rondo qui provoque en nous des éruptions d’acné. De la grosse brique en veux-tu en voilà, des mauvais choix à tire-larigot, et même une tension palpable avec quelques échauffourées toutes mignonnes, on se croirait à l’Est, on se croirait dans les années 90.

Mais si tout le monde est naze… c’est qui qui met les paniers du coup ?

On vous le donne en mille, bon sang mais c’est bien sûr, sapristi (ce récap regorge décidément d’expressions trouvées dans un album de Tintin), ce sont en fait Reggie Jackson pour les Clippers et le duo Deandre Ayton / Cameron Payne pour Phoenix qui noircissent la feuille et qui font vibrer nos cœurs. Tyronn Lue voit ainsi son pivot croate prendre un bouillon phé-no-mé-nal en défense mais assurer quelques points utiles en attaque, alors que Terance Mann fait le taf et que Reggie Jackson, donc, se mue une nouvelle fois en sniper à lunettes, bien accompagné par quelques tirs victorieux de… Pat Beverley, pourquoi pas. En face ? Une démonstration incroyable d’un duo inattendu. Deandre Ayton s’essuie les panards sur Zubac et tout ce qui ressemble à un défenseur californien, alors que Cameron Payne écrit une nouvelle page de sa folle story en portant l’attaque des Suns à coups de gros tirs, de pénétrations so smooth et de postillon de rage resté collé dans la barbiche.

Nous sommes donc en Finales de Conférence, et Deandre Ayton, Cameron Payne, Cameron Johnson, Reggie Jackson et Pat Beverley alimentent la marque, remets-moi un peu de cette drogue elle a l’air trop bonne. Toujours est-il que, pour reprendre le fil du match, après avoir compté jusqu’à huit points d’avance les Suns voient leurs visiteurs revenir leur souffler dans les bronches et nous teaser une fin de match au couteau. Cette fin de match ? Pfiou, chaleur. Menés d’un point à l’entrée de la dernière minute, les Clippers voient Paul George leur redonner l’avantage sur un jumper efficace, 101-100, mais Devin Booker lui répond dans la foulée, malgré son gros nez tout enflé, c’est qui le patron nom de zou, 102-101 Suns. Balle Clippers, Paul George perfore la défense pour une fois à la rue de Phoenix et s’en va inscrire un lay-up facile, 103-102 Clippers, ça commence à sentir bon pour Los Angeles, d’autant plus que les Suns ne scorent pas et offrent à Paulo la chance d’aller tuer ça sur la ligne.

L’heure pour Playoffs P de redevenir… Pandemic P. Triste, mais c’est comme ça, les Suns ont THE balle de match, sauf que l’on ne sait pas encore que ce sera la dernière enfin bref vous verrez. Mikal Bridges dans le corner ? C’est raté mais les Suns prennent leur rebond, demandent un temps-mort, il reste 0,8 seconde à jouer et la dernière minute a commencé il y a bientôt une heure. Jae Crowder à la remise en jeu ligne de fond, Devin Booker qui pose un écran pour Deandre Ayton et… ALLEY-OOP pour le géant des Suns, qui paraphe avec l’action la plus clutch de sa carrière un match phénoménal, peut-être bien… le plus beau de sa carrière d’ailleurs, compte tenu de l’importance du bail. Dede termine son match avec 24 points et 14 rebonds, le play est bien évidemment accordé, et alors que Paul George se demande encore comment il a pu claquer un hideux 5/10 au lancer… les Suns fanfaronnent, les Suns mènent 2-0 face à une équipe qui – on le saura bientôt – vient peut-être de laisser passer SA chance de revenir dans la série.

Score final 104-103, le genre de match que les Suns ne méritaient pas forcément de perdre mais qu’il ne méritaient pas vraiment de gagner non plus. On disait quoi un peu plus haut ? Ah oui, ne serait-ce pas ça… la force des grandes équipes ?

stats Suns Clippers 23 juin 2021


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