Nikola Jokic, ce pick 41 de Draft couronné MVP : tiens c’est marrant, on va faire un checkpoint de la carrière… des 40 picks précédents

Le 09 juin 2021 à 10:12 par Giovanni Marriette

Andrew Wiggins 9 juin 2021
Source image : NBA League Pass

C’est l’une des dingueries sorties les plus rapidement au moment de l’annonce de la consécration de Nikola Jokic : on parle donc désormais d’un pick 41 de Draft devenu MVP de la Ligue. Par définition 29 franchises sont donc passées à côté du bon plan le mieux dissimulé de la cuvée, à côté du secret le mieux gardé de Serbie. Incroyable pif des Nuggets sur le coup, et l’occasion de faire un petit checkpoint, sept ans plus tars, sur les carrières des 40 premiers choix de la draft de Niko. Attention, ça pique.

Premier pivot MVP depuis Shaq en 2000, troisième joueur européen et quatrième international couronné, premier sumo élu meilleur joueur de la Ligue mais, surtout, joueur le plus bas drafté de l’histoire à décrocher la timbale, et de loin. Le premier sélectionné au second tour (Willis Reed ça ne compte pas parce qu’il n’y avait que sept picks par tout à l’époque), et donc, forcément, quelques GM de l’époque qui doivent aujourd’hui se mordre les doigts jusqu’à la chair.

Les 3 MVP draftés le plus bas dans l’histoire de la NBA :

Steve Nash (15eme)
Giannis Antetokounmpo (15eme)
Nikola Jokic (41eme)

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Sélectionne en numéro 41 de la Draft 2014, Nikola Jokic devient officiellement le MVP drafté le plus bas de toute l’histoire de la NBA.

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Voici la liste des joueurs qui ont été draftés devant Nikola Jokic en 2014. pic.twitter.com/0Jv7Mt14SB

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La liste est juste au dessus, et passons désormais sur une analyse fine de tous les loulous draftés plus haut que notre Niko national. L’occasion de comprendre, très vite, que Tim Connelly avait vu juste, contrairement à bon nombre (tous) de ses petits camarades.

Il a le niveau MVP

On ne le présente plus, puisque Joel Embiid est aujourd’hui le joueur qui a peut-être donné le plus de fil à retordre à Niko dans la course au MVP 2020-21. Drafté en troisième position par les Sixers, sur le flanc durant deux ans et demi avant de monter en puissance et de devenir le joueur ultra-dominant qu’il est aujourd’hui. Ne faisons pas la fine bouche, les Sixers ne se sont pas trompés non plus le 26 juin 2014.

Les franchise players ou assimilés

Deux joueurs sélectionnés respectivement en 7 et en 13, le premier présentant un body incroyable et filant à l’époque aux Lakers, le second tirant une gueule de six pieds de long quand il enfila sa casquette des Wolves, non sans vociférer un joli juron en mondovision. Le premier se nomme Julius Randle, le second Zach LaVine, et les deux sont devenus All-Star cette saison. C’est pas MVP, mais c’est pas mal quand même.

Ils assurent +++

On redescend encore d’un cran mais on reste sur du joueur référencé et plus si affinités. Marcus Smart, drafté en 6, est depuis sept ans l’âme des Celtics, difficile de lui en demander plus. Le point commun, ensuite, entre Bogdan Bogdanovic, Clint Capela, Spencer Dinwiddie et Jerami Grant ? Quatre joueurs eux aussi draftés très bas et qui performent aujourd’hui, tout comme Jordan Clarkson d’ailleurs, drafté encore plus bas que Nikola Jokic (46). Un détail qui ne vaut évidemment pas pour… Andrew Wiggins, first pick et censé être le meilleur élève de la classe, ce qu’il est très loin d’être même si sa carrière n’a évidemment rien de honteux.

Les role players solides

Attention les hauts de cœur, l’ascenseur redescend encore et toujours. On passe sur du role player de compétition mais qui, pour beaucoup d’entre eux, sont surtout spécialisés dans une tâche ne particulier. On pense au Klay Thompson du pauvre aka Joe Harris, à son homonyme défenseur Gary Harris, au sniper Doug McDermott ou encore au soldat Dario Saric. Jusuf Nurkic entre également dans cette catégorie même si l’on se demande aujourd’hui quelle est vraiment sa spécialité, alors que Kyle Anderson avance tout doucement mais sûrement comme depuis sept ans, alors que T.J. Warren n’est bon que dans une bulle, alors qu’Aaron Gordon semble enfin avoir trouvé sa voie à… Denver aux côtés de… Nikola Jokic.

Carrière chelou

Après avoir redescendu d’une marche, on en rate désormais deux de suite et on s’abime un peu la peau des genoux. Un Elfrid Payton dixième, un temps all-around, un temps chevelu, un temps gros défenseur… mais bien souvent perdu pour le haut niveau, un Rodney Hood qui sortait la tête de sa capuche sur la fin de son magistère dans l’Utah mais qui a vu un physique fragile le rattraper, puis un Glenn Robinson III qui peut se targuer d’avoir deux lignes sur son CV : 1) a gagné un concours de dunks et 2) a un père connu. Pour Nik Stauskas on rajoute un peu de flow, un gros poignet et un surnom marrant, super, alors que Noah Vonleh gravite depuis sept ans entre la huitième et la douzième place sur le banc, un peu partout. Fun fact, trois de ces génies sont des Top 10 de Draft, auxquels on peut rajouter un peu plus bas un petit Shabazz Napier jadis recommandé par LeBron himself et un Bruno Caboclo dont on ne conte même plus les coups de Trafalgar et qui fait aujourd’hui les beaux jours d’une ville spécialisée dans la porcelaine et le chauvinisme.

Les fragiles

Après avoir redescendu d’une marche, raté deux de suite et s’être abîmé un peu la peau des genoux, voici qu’on en saute cette fois-ci trois d’un coup avant de se faire les deux chevilles en même temps. Destins brisés que ceux de Dante Exum et Jabari Parker, ils sont en vie hein, mais pas leurs jambes, puisque les deux cracks ont loupé depuis leur draft la bagatelle de 450 matchs à eux-deux. Les genoux, les chevilles, les espoirs, tout se brise depuis sept ans pour Dante le 5 et Jabari le 2, et si les pauvres n’y sont absolument pour rien on connait aujourd’hui quelques GM du côté du Wisconsin ou de l’Utah qui aurait été inspirés de consulter un chamane avant la Draft 2014.

Qui êtes-vous messieurs, ou êtes-vous, que faites-vous dans la vie ?

Après avoir redescendu d’une marche, raté deux de suite et s’être abîmé un peu la peau des genoux, après en avoir sauté trois d’un coup avant de se faire les deux chevilles en même temps, on vous laisse prendre votre élan tout en haut de l’escalator et faire une chute de dix mètres. Attention les yeux, les noms suivants sont incroyables, pour certains leur pick de Draft l’est même encore plus. Adreian Payne ? 15ème pick, même l’Astroballe a fini par le siffler. James Young (17) ? Une carrière encore plus random que son nom. Tyler Ennis (18) ? Même pas le meilleur Ennis de la Ligue, pas le meilleur Tyler non plus d’ailleurs. Mitch McGary ? Si vous nous dîtes qu’il est désormais organisateur de combats de chiens on vous croira. Jordan Adams ? Voir à James Young. Jarnell Stokes ? Au moins le blase est funky. P.J. Hairston, C.J. Wilcox et K.J. McDaniels, ça c’est pour les fétichistes des consonnes, alors que Johnny O’Bryant sert plutôt pour les mecs qui aiment le basket et le rock. Derniers larrons de la bande un certain DeAndre Daniels, drafté 37 et qui n’a jamais foulé un parquet NBA, le coquin Cleanthony Early, aperçu récemment sur son smartphone en plein-temps mort du côté… d’Antibes, alors que Josh Huestis a failli percer en 2017 mais est retombé comme un soufflé, et que Damien Inglis rien du tout car on ne critique pas les Gaulois.

40 noms, par définition pas un seul qui n’arrive à la cheville du palmarès individuel du nouveau MVP. Alors comme d’habitude on est parfois dans l’abus, mais ce gros Niko l’est aussi quand il lâche des 47/15/8 sur un futur triple-DPOY, alors ça valait bien quelques punchlines.


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