LaMarcus Aldridge se livre pour la première fois sur sa fin de carrière : un arrêt brutal, une transition difficile… et ça fait juste du bien d’entendre LMA
Le 01 juin 2021 à 20:09 par Alexandre Taupin
Alors qu’on n’avait plus entendu parler de lui depuis l’annonce de sa retraite mi-avril, LaMarcus Aldridge a décidé de se livrer pour la première fois sur les événements qui ont entouré la fin de sa carrière. La peur pour sa vie, la décision d’arrêter ou encore la transition avec l’après basket, LMA se livre comme jamais.
Le 15 avril dernier, LaMarcus Aldridge annonçait sa décision d’arrêter le basket avec effet immédiat. C’est un énorme coup de tonnerre qui vient de s’abattre sur la NBA. La raison ? L’intérieur All-Star souffre du syndrome de Wolff-Parkinson-White, une anomalie de naissance qui affecte le rythme cardiaque. Diagnostiqué en 2006, peu après son entrée dans la Ligue, le joueur réussit tout de même à poursuivre sa carrière professionnelle grâce à différentes interventions et traitements, jusqu’à devenir l’un des meilleurs intérieurs de sa génération. Sept fois All-Star et cinq fois membre d’une équipe All-NBA, LMA a laissé son empreinte, essentiellement à Portland puis San Antonio. Pourtant, après quinze saisons au plus haut niveau, Aldridge décide brutalement de se retirer deux semaines seulement après avoir signé à Brooklyn. Pourquoi à ce moment-là particulièrement alors qu’il avait si bien géré jusqu’ici ? Tout simplement parce que le joueur se connaît mieux que quiconque, qu’il connaît les réactions de son cœur et en ce 10 avril 2021, quelque chose ne tourne pas rond. Surpris par les variations de son rythme cardiaque lors d’un match contre les Lakers, il va définitivement perdre le contrôle la nuit suivante, au point de craindre pour sa vie… Un récit et des propos partagés avec Shams Charania de The Athletic.
“Mon cœur était calme après le match mais vers 2 ou 3h du matin, il s’est emballé. Mon cœur battait comme un fou, et c’est à ce moment-là que ça a vraiment mal tourné pour moi. De deux à cinq heures du matin, j’essayais juste de récupérer mon souffle et vers cinq heures et demi, j’ai envoyé un texto au médecin de l’équipe et je suis allé à l’hôpital. C’était sans doute la nuit la plus terrifiante de ma vie.”
Ne souhaitant plus jamais revivre une nuit si atroce, et après consultation des médecins, l’intérieur prend donc la seule décision qui lui semble adaptée : il renonce à son amour pour le basket afin de ne prendre aucun risque par rapport à sa vie, une vie qu’il veut continuer à vivre. La santé en prio, la famille aussi. “J’ai des enfants, ma mère, beaucoup de gens qui dépendent de moi et beaucoup de gens que je veux voir à l’avenir.” Reste désormais à annoncer la nouvelle à sa franchise et à ses camarades des Nets. Un moment forcément difficile alors qu’il avait l’impression d’avoir enfin l’opportunité de jouer le titre et de participer à une finale NBA, un rêve qu’il n’avait jamais atteint depuis son arrivée dans la Grande Ligue.
“C’était vraiment dur [de devoir l’annoncer, ndlr]. J’ai parlé à Kevin (Durant) aussitôt. Je lui devais ça car, quand j’ai eu mon buyout avec San Antonio, il a été le premier à me contacter. Du coup, j’ai senti que je devais le prévenir en premier, je lui devais ça. Et je crois qu’il a été plus sous le choc car il ne croyait ou ne comprenait pas vraiment ce que je lui disais. Je sentais que ces gars étaient vraiment heureux de m’avoir ici. Du coup, même si je n’étais pas trop ému par téléphone, plus tard je l’ai été davantage. À chaque fois que je dis à quelqu’un que je suis retraité, il y a de l’émotion.”
Après avoir partagé la dure nouvelle, après avoir rangé les sneakers, LMA doit faire face à cette transition qui accompagne la fin d’une carrière d’un sportif de haut niveau. Une épreuve qui peut apporter son lot de challenges pour les athlètes, surtout ceux qui sont encore hantés par leurs heures de gloire ou par une fin non décidée ou trop brutale. LaMarcus Aldridge fait malheureusement partie de cette catégorie et a dû apprendre à vivre sans ce qui remplissait son quotidien chaque jour depuis son enfance : jouer au basket, essayer de gagner, essayer de progresser. Un vide pas facile à combler.
“Je suis passé par une phase de dépression, et j’essaye de découvrir comment gérer le fait ne pas pouvoir être sur le terrain, d’apprendre comment faire face à la dépression. J’adore toujours le basket. Je sens que j’ai encore beaucoup à donner. Mais, encore maintenant, j’essaye de me trouver moi-même. Quand tu fais quelque chose que tu aimes pendant si longtemps et que tu le perds du jour au lendemain, c’est un choc. Même si je savais que c’était la bonne décision.”
Désormais loin de la balle orange, l’ancien des Blazers et des Spurs doit apprendre à vivre autrement mais il garde un œil avisé sur tout ce qui se passe en NBA, et on apprend notamment dans cet article son désir de coacher à l’avenir. Un avenir moins risqué et une belle occasion de revoir l’intérieur adepte du pick-and-pop près des parquets. Espérons que cet aspect-là du basket l’aidera à combler le vide qu’il connaît actuellement, et on ne peut que lui souhaiter bon courage face au défi qu’il rencontre aujourd’hui.
Source texte : The Athletic