Officiel, les Spurs sont en vacances : deux années à dégager plus tôt que prévu, du jamais vu à San Antonio
Le 20 mai 2021 à 13:09 par Max Thomas
Les Spurs, vaincus par les Grizzlies hier dans le match de play-in (100-96), sont donc éliminés de la course aux Playoffs et ce pour la deuxième année consécutive. Bousculé par une vaillante équipe de Memphis qui, elle, a su radicalement tourner la page de ses années Gasol/Conley, San Antonio va devoir faire à l’image de DeRozan hier : poser la première brique d’une reconstruction radicale.
Visiblement, les Spurs peuvent nourrir des regrets sur ce match. Complètement déboussolés en début de match, les hommes de Gregg Popovich ont du courir après le score tout le reste de la rencontre, accusant un retard de 19 points à la fin du premier quart. DeMar DeRozan a été absolument éteint par Dillon Brooks (5/21) et n’a pas réussi à mettre son expérience à profit pour son équipe. Trop dur de revenir au score malgré un vaillant Rudy Gay et un bon Dejounte Murray, mais de toute façon… Memphis était au dessus hier soir. Merci Jonas pour les travaux.
Mais San Antonio peut-il vraiment nourrir des regrets sur cette saison ? Démarrant l’exercice avec un effectif hybride entre dinosaures et jeunesse, les Spurs ont été parmi les équipes les plus irrégulières de la saison car le flou fut le maître mot de la campagne 2020-2021 texane. En entamant l’année avec DeMar DeRozan en année de contrat puis les anciens LaMarcus Aldridge, Rudy Gay et Patty Mills, les Spurs ne laissaient pas transparaitre un projet clair. Malgré tout, une jeune garde a également réussi à s’imposer. On peut penser aux performances de Derrick White et surtout Dejounte Murray en premier lieu qui, dans leur style, ont apporté un peu de fougue chez les papys noirs et blancs, mais aussi à l’émergence rassurante de Lonnie Walker IV et Keldon Johnson. Les Spurs ont pourtant bien commencé la saison, dans le top 4 à l’Ouest après un mois de compétition. DeRozan est alors dans la course au All-Star Game, lui qui surprend par sa régularité et sa capacité à mener le groupe. Seulement, il y avait un sérieux embouteillage sur les ailes et dans le backcourt à San Antonio et il fallait faire des choix. Bizarrement aucun move ne se produit durant la période des trades, DeRozan est trop cher et n’attire personne, et les pistes Patty Mills et Rudy Gay n’ont visiblement pas été très explorées. Et mis à part une rotation en moins au poste 5 avec le départ d’Aldridge pour les Nets, les Spurs continuent dans leur projet bancal. San Antonio se maintient pourtant dans la course au Playoffs jusqu’à la fin du mois de mars, avant d’aborder une course finale qui s’avérera fatale pour eux. Enchainant quatre défaites avant le mois d’avril, les Eperons vont alors connaitre un calendrier complexe, sans pour autant s’assurer des wins faciles, les défaites face aux Cavs et aux Kings faisant mal à la tête, surtout à l’aube d’un mois de mai qui s’annonce très compliqué. Les Spurs arracheront tout de même une victoire cruciale face aux Kings pour le sprint au play-in et un succès improbable face aux Bucks. Le reste ? Neuf défaites et l’espoir d’être en haut du play-in qui s’envole. Les Spurs devront même attendre les défaites successives des Pelicans – privés de Zion Williamson et Brandon Ingram – et des Kings – privés de coach depuis trois ans – pour célébrer leur sursis final.
Les Spurs sont en vacances, c’est officiel.
Y’a du boulot cet été, des contrats à gérer, des jeunes à développer. Il y a eu du bien sur la saison, malgré des coups dur liés au COVID et un calendrier hardcore au finish. Les kids montrent des choses, affaire à suivre 🙏❤️
— TrashTalk (@TrashTalk_fr) May 20, 2021
San Antonio ne semble s’être jamais remis du départ de Kawhi Leonard en 2018. Et aujourd’hui, que reste-t-il de ce trade ? Un DeRozan sûrement en partance pour une équipe contender (à moins d’un gros chèque) et qui aura privé les jeunes de temps de jeu. Des années ni réussies ni ratées, qui ne permettent ni d’engranger de l’expérience en Playoffs ni d’avoir des picks de draft premiums permettant d’assurer son avenir. L’ère Popovich semble s’achever sur un gout d’amertume au Texas, et à défaut de se faire balayer au premier tour par le Jazz, les Spurs pourront balayer dans leur cour pour reconstruire sur des bases plus saines.