Bilan de mi-saison – on ne les attendait pas… et pourtant : les Knicks et Nicolas Batum au sommet, relisez bien cette phrase
Le 09 mars 2021 à 08:26 par Alexandre Taupin
Pause du All-Star Break oblige, voilà qu’on a un peu de temps pour dormir (ou pas) mais surtout pour se repencher sur la première partie de saison. Beaucoup ont fait parler, certains se sont fait oublier, d’autres nous ont bluffé, et ça méritait bien un petit bilan. Après le premier volet consacré aux joueurs qui ont répondu aux attentes, on se penche aujourd’hui sur les bonnes surprises de ce début de saison.
NB : une bonne surprise, c’est un joueur qu’on n’attendait pas si vite à un tel niveau mais ça peut aussi être un type qui sort de l’anonymat total et qui épate son monde, ou encore un joueur qui s’était un peu perdu et qui fait taire ses détracteurs. Évidemment, la définition est assez large et tout dépend bien sûr des attentes que vous aviez sur untel ou untel.
Dans la même collection :
- Bilan de mi-saison – on les attendait et ils n’ont pas déçu
- Bilan de mi-saison – on les attendait… et on les attend toujours
#les Knicks
Généralement on choisit plutôt un seul nom mais pour les Knicks c’est vraiment l’équipe en elle-même qui mérite sa mention. On les attendait au mieux treizièmes et ils sont… Top 5 à l’Est au break, alors franchement : WELL-DONE. On n’espérait par exemple plus grand-chose de Julius Randle et certains demandaient même qu’il dégage vite fait pour faire place nette à Obi Toppin et deux mois plus tard… dur de trouver encore des voix qui s’élèvent en faveur du rookie tant l’ami Julo s’est métamorphosé en leader d’équipe, choppant dans le même temps une première étoile méritée au All-Star Game. Autre surprise, et ce n’est pas un joueur mais bien le coach Tom Thibodeau. Si on est sincère cinq minutes, sa dernière expérience avec des jeunes dans le Minnesota et son style old school donnaient vraiment envie de parier sur lui pour les prochains… licenciements, malgré son contrat longue durée. Lentement mais sûrement il a imposé sa patte, bétonnant la défense new-yorkaise et jouant un grand rôle dans le bilan de son équipe. Un chapitre Big Apple impossible d’ailleurs à terminer sans parler de baby Immanuel Quickley, vingt-cinquième choix de la dernière Draft mais qui joue comme s’il était dans la Ligue depuis six ans, sortant du banc avec malice et énergie, et pas loin de devenir LE chouchou de NYC après seulement deux mois et demi passés en ville.
#Nicolas Batum
Nicolas Batum dans un papier sur les satisfactions, voilà qui fait plaisir à lire. Totalement perdu à Charlotte et à moitié au placard, il fallait un nouveau challenge pour réveiller Batman et il l’a trouvé chez les Clippers. Rapidement apprécié de son coach, l’ailier des Bleus a récupéré direct un poste de titulaire et il ne devrait pas le lâcher de sitôt. Il semblait à côté de ses pompes chez les Hornets, il rayonne à nouveau à L.A. dans ce fameux rôle du glue guy capable d’apporter un peu dans différents secteurs. Sa polyvalence et sa défense font merveille au sein du groupe et lui profite des décalages des deux stars pour bénéficier de bons spots au tir. Hasard ou coïncidence, il n’a jamais shooté si bien de loin (44%), et en attendant de voir jusqu’où iront les Clippers, on est simplement ravi de revoir Nico Batum à ce niveau. À voir si les Bleus pourront profiter de cet état de forme avec les Playoffs qui déborderont largement sur toute la partie camp d’entraînement pré-JO mais après tout, Kawhi a bien dit qu’il jouerait avec Team USA alors laissons-nous le droit d’y croire.
#Théo Maledon
Quitte à parler frenchie, autant rester dans le même registre avec Théo Maledon, le tout jeune meneur du Thunder. Beaucoup de déception de le voir sélectionné seulement au second tour mais aussi pas mal de questions entourant son arrivée en NBA. Beaucoup de nos compatriotes se sont perdus ces dernières années dans la Grande Ligue et on était donc prudent concernant Maledon. Loin d’être timide dans son jeu, l’ancien de l’ASVEL s’est pourtant intégré pourtant parfaitement dans le collectif d’OKC. D’abord dans un rôle en sortie de banc, il profitait ensuite des pépins de George Hill pour récupérer le poste de titulaire et depuis… l’histoire d’amour ne s’arrête plus. Il a déjà inscrit son nom dans les bouquins d’histoire du Thunder en tant que rookie sniper et sa sélection dans la team World du Rising Stars est amplement méritée vu son début de saison. Encore un bon choix réalisé par Sam Presti et la preuve que le Made in France a encore de beaux jours devant lui. LaMelo Ball, Anthony Edwards et Tyrese Haliburton ont déjà verrouillé trois places sur quatre parmi les guards des rookie teams mais pourquoi ne pas imaginer Maledon prendre le dernier spot ? Il faudra se débarrasser de la concurrence d’Immanuel Quickley pour ça mais quoiqu’il arrive cette saison rookie est déjà réussie.
#Tyrese Haliburton
Dire qu’on n’attendait peu de Tyrese Haliburton serait mentir et le rookie avait même déjà plusieurs partisans au sein de la rédac mais sans doute qu’aucun n’avait prévu qu’il serait aussi fort, aussi vite. Très bon gestionnaire, capable de prendre des gros shoots au bon moment, jouant avec l’insouciance de son âge mais l’intelligence de jeu d’un vétéran, il a d’ores et déjà récupéré la casquette de steal de la cuvée 2020. En course pour le trophée de Rookie Of the Year, il représente le présent et l’avenir de la franchise et on a désormais hâte de le voir associer à De’Aaron Fox dès le coup d’envoi des matchs. On ne vise personne hein, alors on ne citera pas le nom de Buddy Hield. Le bilan des Kings et l’émergence de LaMelo Ball ne lui donnent pas l’exposition qu’il mériterait sans doute mais sur le long terme, il risque de mettre tout le monde d’accord et la grande question qui se pose aujourd’hui est encore de savoir comment tant d’équipes ont pu le laisser filer le soir de la Draft.
#Kyle Anderson
Il n’avait même pas joué la moitié des matchs en tant que titulaire l’an passé et nombreux pouvaient se demander si Kyle Anderson figurait toujours dans les petits papiers de sa franchise pour l’avenir. Revenu dans les bonnes grâces de son coach, Slow Mo brille de nouveau de mille feux dans le Tennessee. Excellent défenseur, un QI basket comme on voit peu, et cette capacité à jouer les couteaux-suisses dans tous les secteurs du jeu. Si on retire Ja Morant (évidemment), c’est peut-être le joueur le plus important de l’effectif des Oursons cette année. Sur le plan des stats, il réalise tout simplement sa meilleure saison en carrière autant aux points qu’à la passe, aux rebonds et même à l’adresse de loin. Si Memphis a pu gérer son début de saison avec deux stars à l’infirmerie, c’est en partie grâce à lui, et Gregg Popovich n’a d’ailleurs pas manqué d’encenser le joueur récemment dans les médias. La preuve que son ancien poulain est revenu à son meilleur (vrai ?) niveau ?
#Thaddeus Young
Vous remarquerez que pas mal de noms qui sortent ici sont synonymes de vraies résurrections, des mecs qu’on voyait en perte de vitesse et qui retrouvent des couleurs cette année. T-Young est totalement dans ce moule là. L’an I à Chicago était bien crade et son contrat était vite envoyé dans la pile des deals pourris de l’été (43 sur trois ans) mais cette saison par contre, voilà qu’il remet totalement les pendules à l’heure, se montrant ultra-précieux pour sa team, excellent en sortie de banc (son équipe marque 13 points de plus sur 100 possessions avec lui sur le terrain) dans ce rôle de couteau-suisse dont on a pu parler juste au-dessus pour Kyle Anderson. Ce niveau ne nous retourne pas totalement car le jeune Thad qu’on voit là nous rappelle finalement… le vrai Thaddeus Young, celui qui était le parfait soldat chez les Pacers, et c’est ce modèle-là qu’on veut continuer à voir. Il aura d’ailleurs peut-être quelques voix pour le trophée de meilleur sixième homme et demeure en tout cas l’un des facteurs clés du retour en forme des Bulls, encore en lice pour les Playoffs.
#Jordan Clarkson
Tiens, tiens, quand on parle de sixième homme. Il y a un an et demi, Jordan Clarkson plantait encore quinze points par match chez les Cavs dans l’indifférence générale. Aujourd’hui, il est LE lance-flammes de la second unit du Jazz, premier bilan de la Ligue. Si on avait déjà remarqué sa bonne intégration l’an dernier chez les Mormons, on ne s’attendait certainement pas à ce que l’ancien des Lakers montre une telle régularité dans ses performances. Aucun match débuté, un seul en dessous des dix points, déjà dix au-dessus des vingt, et ses 40 pions inscrits en 29 minutes contre les Sixers, pourtant une solide défense, n’auraient pas fait honte à des Lou Williams ou Jamal Crawford. Impossible aujourd’hui de dire si le Jazz ira jusqu’au bout mais chaque équipe championne se doit d’avoir un facteur X sur son banc pour retourner un match et on sait très bien de qui il s’agit pour Utah. Et du coup, Clarkson a déjà une paume et quatre doigts sur une petite statuette en individuelle, si vous voyez où on veut en venir.
#Norman Powell
Certains vont peut-être grimacer en voyant Norman Powell dans cette liste, tout dépend bien sûr de vos attentes le concernant. L’arrière des Raptors ne sort pas de nulle part, loin de là, mais comme Clarkson il lui fallait encore un peu de régularité pour vraiment franchir un cap. En d’autres mots, c’est bien de tourner à quinze points de moyenne mais ce serait mieux si c’était pas vingt-cinq pions un jour et cinq le lendemain. Cette année NoPo connaît encore des petits trous d’air mais il est clairement plus régulier dans ses performances et il réalise sa meilleure saison en carrière, tout simplement. On l’attendait davantage en tant que sixième homme mais c’est clairement en tant que titulaire qu’il s’est montré le plus tranchant cette saison, profitant il est vrai de nombreuses absences, et de quoi forcer Nick Nurse à entériner une fois pour toute son cinq small ball avec Anunoby en quatre et Siakam en pivot. 18 points en presque 50/44/90 et une player option cet été qui risque de partir à la poubelle car à 11 millions l’année, il fait office de bonne affaire mais quelque chose nous dit qu’il peut récupérer davantage à la Free Agency. À Toronto ou ailleurs ?
#Hornets
Comme les Knicks, les Hornets ont le droit à une mention collective et c’est mérité. On aimerait voir si quelqu’un avait fait un classement qui mettait Charlotte Top 7 à l’Est à la pause, mais on en doute vraiment. Le cas LaMelo Ball a déjà été traité dans nos lignes donc on va plutôt embrayer ici sur… Gordon Hayward. On s’était bien foutu de la gueule de MJ en voyant le deal à 120 patates sur quatre ans offert à l’ancien du Jazz mais aujourd’hui, bizarrement, plus personne ne parle d’argent. Revenu dans une franchise avec des ambitions plus modestes et moins de pression, Gordy revit pleinement et on retrouve celui qui était la star d’Utah il y a quelques saisons. On vous laisse comparer ses stats du moment avec celles de sa dernière année au Jazz, c’est comme si ses trois saisons à Boston n’avaient jamais existé. Tiens, et on va garder un peu de place pour mentionner aussi Terry Rozier qui continue de faire du sale. Scary Terry s’est notamment offert une dizaine de jours en février à 36 points de moyenne, et même si ça manque encore de régularité, le père adoptif d’Eric Bledsoe a prouvé qu’il avait encore de quoi bien progresser. Pas trop de regrets Boston ?
#Larry Nance Jr.
Vous vous souvenez l’époque où Larry Nance Jr. était vu comme un simple dunkeur ? Et bien tout ça semble bien loin. Vrai step-up cette saison du fils de l’ancienne légende des Cavs, excellent dans la lecture du jeu, souvent bien placé, très bon en défense mais qui sait aussi créer pour ses coéquipiers. L’identité défensive du début de saison réussi de Cleveland porte clairement sa marquen, et on l’avait notamment intégré à notre ranking défensif du premier mois. Sa blessure a ensuite ouvert les vannes et le bon defensive rating de l’équipe s’est depuis effondré comme les minces espoirs d’une saison aboutie. Son nom est déjà apparu dans plusieurs rumeurs de transfert et on ne saurait que trop recommander à des contenders de se pencher sur son cas, mais reste à voir si la franchise de l’Ohio est vendeuse… ce qui est loin d’être fait. LNJ a typiquement le profil du glue guy qui peut faciliter les choses pour ses coéquipiers et apporter du liant à une équipe, pas étonnant du coup de voir Miami, Boston, Dallas, Philadelphie ou encore les Wolves renifler la bonne affaire.
Voilà pour les bonnes surprises de ce début de saison. On ne doute pas une minute que vous aurez quelques noms à rajouter à la liste alors on se fait plaisir dans la petite case sous l’article et on partage ses meilleurs arguments pour faire profiter les autres.