John Wall passera par Washington ce soir, mais avec un autre maillot : la salle sera vide mais les sentiments, eux, seront bien là
Le 15 févr. 2021 à 17:52 par Giovanni Marriette
Voilà le genre de sel qui relève grandement une nuit de NBA, le genre d’émotion qui nous rappelle parfois que nous ne sommes que des êtres humains avec un petit cœur. Ce soir, aux alentours de 1h12, John Wall jouera pour la première fois de sa vie un match NBA à Washington… mais sous un maillot autre que celui des Wizards. Un peu comme si Tony Parker avait affronté un jour les Spurs avec les Hornets, enfin bref.
John Wall a joué 627 matchs NBA depuis le début de sa carrière, et il en a joué 610 avec le maillot des Wizards. Ca fait beaucoup là non ? Toute une vie de joueur NBA, dix ans de souvenirs, dix ans de sourires, dix ans d’accomplissements. Dix ans de défaites prématurées, dix ans à attendre un succès qui ne viendra jamais, dix ans de déclarations osées, dix ans que certains aujourd’hui résument à un contrat, une blessure et un signe de gang dans une soirée un peu trop arrosée, bref dix ans d’un amour un peu vache entre la capitale fédérale et son, quoiqu’on en dise, plus beau joyau du XXIème siècle (tiens, on avait d’ailleurs gratté cette petite bafouille à l’occasion de son départ). Ce soir ? On met tout dans le rétro, officiellement, même s’il y a trente jours environ John Wall a déjà croisé les Wizards avec sa nouvelle franchise de Houston, mais au Texas, donc avec le côté mélancolique en moins. Ce soir ? Jean Mur aura très probablement droit à sa video tribute, car il la mérite et il l’a d’ailleurs – bien sûr – déclaré très haut hier dans la presse. Il l’a déclaré comme il avait déclaré former avec Bradley Beal le meilleur backcourt de la Ligue, il l’a déclaré comme il a déclaré il y a quelques jours se considérer comme le franchise player des Rockets, du John Walll dans le texte, (trop) plein de confiance et toujours sûr de lui. Mais au diable le m’as-tu-vu, ce soir c’est de l’émotion pure qui nous attend, peut-être avec de vraies larmes, non feintes, de la part d’un homme qui avait fait d’une franchise la sienne, de la part d’un homme largement adopté par une ville toute entière. Pas de bague, ni même de Finales NBA, ni même de… Finales de Conférence, mais un bon paquet de soirées légendaires à 40 points, à 20 passes ou pas loin, quelques soirées chaudes au printemps (remember, 2017), des records du monde du 100m balle en main battus devant un Verizon parsemé mais acquis à sa cause, bref des souvenirs et non des moindres, qui rejailliront sans doute au moment où l’écran géant enverra les premiers flashbacks.
Le match entre les Wizards et les Rockets ? Très franchement… il passera au second plan. John Wall réussira-t-il à concilier ce moment particulier avec une grosse perf “chez lui” ? On ne tardera plus à le savoir, et tout ce qu’on espère c’est finalement qu’en cas de 32/8/12 du meneur de Houston… ce dernier ne s’auto-inclue pas automatiquement dans la course au MVP. Il en est capable le bougre, mais n’est-ce pas, aussi, pour ça qu’on l’aime ?