Chris Paul et Devin Booker, ça monte gentiment en régime : le backcourt fait des dégâts, et c’est tout Phoenix qui rayonne
Le 12 févr. 2021 à 16:25 par Nicolas Meichel
Vainqueurs des Bucks il y a deux jours alors que la bande à Giannis Antetokounmpo était en plein boum, les Suns ont décroché l’une de leurs plus grosses victoires de la saison, une victoire qui montre la belle forme actuelle des hommes de l’Arizona. Une victoire acquise avant tout grâce au duo Chris Paul – Devin Booker, qui monte bien en puissance ces derniers temps.
Privés de Jrue Holiday, les Bucks ont compris à quel point ça pouvait être galère d’affronter les Suns quand CP3 et DBook cartonnent en même temps. Le premier avait activé le mode Point God avec 28 points et 7 passes décisives à 10/20 au tir (4/7 de loin), tandis que le second s’était montré particulièrement inspiré en scorant 30 pions à 11/21 au shoot, avec dans le lot des paniers qui font bien mal en fin de match. Résultat, y’a eu la win au bout 125-124 et les Suns ont enchaîné une quatrième victoire de suite, la septième en huit matchs, pour un bilan global de 15-9 et une place dans le Top 4 de l’Ouest.
“C’est dur pour les autres équipes. Elles ne savent pas quoi prioriser en défense. La plupart des équipes ne possèdent qu’un seul spécialiste défensif et il faut donc faire un choix. Vous le mettez sur qui ? Sur moi ou sur Book ? On apprend à jouer l’un par rapport à l’autre.”
– Chris Paul, après la victoire des Suns contre Milwaukee
C’est la première fois de la saison que Paul et Booker ont dépassé la barre des 25 points au sein du même match. 58 points, 9 rebonds et 10 passes décisives au total pour le duo, une production qui symbolise bien la montée en régime de ce dernier. Depuis le début du mois de février, sur les six derniers matchs des Suns, les deux stars de la ligne arrière de Phoenix ont passé la vitesse supérieure : 21,4 points (54,7% au tir, 42,9% de loin, 100% aux lancers-francs) et 6,2 assists pour CP3, 26,0 points (49,6% au tir, 38,9% à 3-points et 81,3% aux lancers-francs) et 4,3 passes décisives pour Booker. Forcément, quand vous avez un backcourt qui tient la baraque comme ça, c’est plus facile pour gagner des matchs, les Suns prenant le dessus sur Dallas, Detroit, Boston, Cleveland et donc Milwaukee.
Pourtant, comme le dit CipiFruit, les deux sont toujours en phase d’apprentissage. Sur ce début de saison, les Suns n’ont pas toujours été au top avec le duo en même temps sur le terrain. Parfois, on avait l’impression que l’équipe du désert tournait mieux quand l’un des deux était sur le banc. Et même dans la victoire contre Milwaukee, chacun a attendu son tour pour faire son truc. La particularité de ce backcourt, c’est qu’il est composé de deux joueurs capables de tenir les rênes d’une attaque avec leurs qualités de scoreur, de playmaker et de créateur, que ce soit pour eux ou pour leurs copains. Les deux maximisent leurs talents quand ils ont le ballon entre les mains, même s’ils peuvent évidemment être efficaces sans. On l’a d’ailleurs vu récemment avec les absences de l’un et de l’autre. Quand Booker était à l’infirmerie pendant quatre matchs fin janvier, Paulo a tourné en 24 points – 8 passes. Il y a quelques jours, quand Cricri était out face aux Cavaliers, Booker a terminé avec 36 points et 8 passes, assurant à la fois la marque et à la mène. Aujourd’hui, et c’était assez flagrant contre les Bucks, on a deux joueurs qui ont tendance à se relayer pour porter l’attaque de Phoenix, le coach Monty Williams organisant d’ailleurs ses rotations pour avoir au moins un joueur de son backcourt sur le terrain à chaque minute du match. Les échanges entre CP3 et Book restent ainsi limités (seulement un assist entre les deux contre Milwaukee), mais le fait de les voir cartonner individuellement est évidemment très encourageant pour les Suns.
L’arrivée de Chris Paul aux Suns a clairement apporté un coup de boost à la franchise en matière de confiance, de culture, de défense et d’expérience. Pour un compétiteur comme Devin Booker, évoluer chaque jour aux côtés d’un mec comme CP3 est tout bénef, car niveau mentor, y’a pas beaucoup mieux en NBA. Les deux se poussent l’un l’autre, avec comme objectif commun de remettre les Suns sur le devant de la scène en accrochant une place en Playoffs pour la première fois depuis 2010. Forcément, Paul et Booker ont encore des automatismes à construire pour devenir plus dangereux ensemble, mais Phoenix peut aujourd’hui se targuer de posséder deux joueurs capables de faire la différence depuis le périmètre et dans le money time, ce qui est toujours très important en postseason quand le jeu ralentit et que les possessions se jouent beaucoup plus sur demi-terrain avec des défenses resserrées. Et puis on a vu récemment à Dallas que la connexion Paul – Booker pouvait aussi provoquer des game-winners, sans doute le genre d’action que s’imaginaient les fans de Phoenix au moment du transfert de CP3…
Sept victoires en huit matchs, un backcourt qui cartonne, une place dans le Top 4 de l’Ouest, on peut avoir le sourire à Phoenix. Les Suns ont réussi à repartir de l’avant après une période un peu plus compliquée début 2021, et c’est de bon augure pour la suite. On vous le dit, ces Suns-là, ils ne seront vraiment pas faciles à prendre.