Preview des Milwaukee Bucks 2020-21 : Giannis Antetokounmpo s’est gavé de dollars, il a maintenant faim de titres

Le 21 déc. 2020 à 12:17 par Alexandre Taupin

Giannis Antetokounmpo 2 mars 2020 Bucks NBA
Source image : NBA League Pass

Les Milwaukee Bucks sont l’une des équipes les plus régulières de ces dernières saisons et pourtant, ils échouent encore et toujours à franchir un cap en Playoffs. Avec le double-MVP en titre dans ses rangs et des lieutenants de qualité pour l’entourer, il est temps de passer la seconde et d’enfin atteindre les Finales NBA. La dernière trace des Bucks à ce stade ? On vous parle d’un temps que les moins de cinquante ans ne peuvent pas connaître. 

Pour prendre l’Apéro en causant de la saison des Bucks, c’est par ici !

la saison 2019-2020

Véritable rouleau compresseur durant la saison régulière, aussi fort en attaque qu’en défense, et avec un MVP/DPOY à son meilleur niveau, Milwaukee se présentait à la bulle d’Orlando avec de sacrés certitudes sur ses atouts. Un bon coach, des lieutenants qui s’étaient montrés au niveau toute la saison (Middleton-Lopez-Bledsoe) et une belle profondeur d’effectif pour gérer les coups durs liés à une reprise rapide. Franchement, il y avait de bonnes raisons d’imaginer ce groupe rejoindre les Finals. Les matchs de “fin de saison” avaient pourtant donné l’impression d’une équipe qui n’avait plus ses automatismes mais qu’importe aurait-on envie de dire : seuls les Playoffs comptent. Le gentleman sweep infligé au Magic n’allait pas forcément rassurer les fans sur le niveau de l’équipe et le Heat, bien plus complet et discipliné en défense, ne manqua pas l’occasion d’appuyer sur les faiblesses des Bucks. Giannis fut encadré de bout en bout, encouragé par la défense adverse à shooter de loin, sa kryptonite. Hormis Middleton, personne ne put vraiment prendre le relais et surtout pas Eric Bledsoe, encore et toujours maître dans l’art de la déconfiture dès lors que les Playoffs démarrent. Un rythme totalement maîtrisé par le Heat, un duel tactique à sens unique en faveur d’Erik Spoelstra et c’en était fini des ambitions des Daims en 2020. Une élimination au second tour qui sonnait comme un vrai coup d’arrêt pour la franchise alors que tous les feux semblaient au vert.

les mouvements de l’intersaison

  • Ils sont arrivés : Jrue Holiday, D.J Augustin (agent libre), Bobby Portis (agent libre), Bryn Forbes (agent libre), Torrey Craig (agent libre), Sam Merrill (Draft), Jordan Nwora (Draft)
  • Ils sont partis : Eric Bledsoe, George Hill, Robin Lopez, Wesley Matthews, Kyle Korver, Marvin Williams (retraite)
  • Ils ont re-signé : Giannis Antetokounmpo

le roster

  • Meneurs : Jrue Holiday, D.J. Augustin
  • Arrières : Donte DiVicenzo, Bryn Forbes, Pat Connaughton, Sam Merrill
  • Ailiers : Khris Middleton, Torrey Craig, Thanasis Antetokounmpo
  • Ailiers-forts : Giannis Antetokounmpo, DJ Wilson, Jordan Nwora
  • Pivots : Brook Lopez, Bobby Portis

En gras, les possibles titulaires à chaque poste.

la Free Agency

Une Free Agency qui part pied au plancher, puis un gros coup d’arrêt avant un spectacle en apothéose, les fans de Milwaukee sont passés par toutes les émotions cet automne et il y a de quoi. On va respecter la chronologie des faits en parlant tout d’apport de la grosse recrue de l’intersaison : Mr Jrue les Vacances. Tu te dotes là d’un super two-way player et d’un vrai créateur pour soulager Giannis. Pour le récupérer, il a fallu payer la blinde : Eric Bledsoe et George Hill avaient rendu de fiers services à la mène et il faut ajouter les nombreux picks (possiblement quatre) dans la valise. N’est-ce pas trop pour un simple All-Star qui peut tester le marché dans un an ? On ne serait pas surpris de voir une prolongation rapidement tomber sur la table. Les ajouts de D.J. Augustin, Bryn Forbes, Torrey Craig et Bobby Portis pour des montants très raisonnables constituent également de bonnes affaires mais le rendu serait bien meilleur s’il n’y avait pas eu cette affaire Bogdanovic au moment de la Draft. On ne va pas refaire l’histoire : le Serbe arrive, en fait non, c’est la faute de qui, etc etc. Soit on est sur de l’amateurisme pur et dur avec un sign and trade très mal géré des deux côtés, soit c’est le rôle de quatrième homme qui ne plaisait pas à Bogie. En même temps, c’est pas comme s’il aura les pleins pouvoirs non plus à Atlanta hein… Tu montes un plan plutôt pas mal pour récupérer un joueur avec un bon potentiel, qui colle parfaitement à ce que recherche ton coach et vlan c’est foutu. Pas de quoi vexer ta star en tout cas, parce que oui la giga news de cet automne c’est bien la prolongation de Giannis Antetokounmpo pour cinq ans ! Afflux sanguin entre les jambes pour les fans et assurance de jouer les premiers rôles pour longtemps, si bien sûr le Grec ne se lasse pas avant…

La Draft

Avec les seuls Jordan Nwora et Sam Merrill sélectionnés au second tour, Milwaukee n’a pas vraiment révolutionné la Draft 2020 et c’est à l’étage inférieur qu’on devrait retrouver nos deux amis, avec les Herds du Wisconsin. Dommage quand on sait que la franchise avait R.J Hampton et qu’elle a du le sacrifier pour attirer Jrue Holiday (ainsi qu’Eric Bledsoe, George Hill deux first picks et deux swaps…). Quelqu’un a dit all-in ?

Le point sur l’infirmerie par le docteur Q

Quand on s’intéresse à l’infirmerie de Milwaukee la saison dernière, cinq noms ressortent : Giannis Antetokounmpo, Jrue Holiday, Khris Middleton, D.J. Augustin et Bryn Forbes. Giannis Antetokounmpo a connu plusieurs petites alertes mais, heureusement, aucune ne lui fera manquer plus de deux rencontres. Des douleurs au quadriceps droit et au dos en décembre, d’autres à l’épaule droite en janvier, une entorse de la capsule articulaire au genou gauche avant la pause., et la blessure que l’on retient le plus au final, son entorse à la cheville droite, de par son timing lors de la série contre le Heat. Il devrait être à 100% pour la reprise malgré une tension au dos qui l’a privé du dernier match de présaison. Quelques petits bobos pour Jrue Holiday également : deux matchs pour une entorse au genou gauche, sept pour une tension au triceps gauche, deux pour une contusion au coude droit.  Khris Middleton a connu quant à lui deux petites alertes : sept matchs manqués pour une contusion à la cuisse gauche et deux pour des douleurs cervicales. D.J. Augustin ? Seize matchs loupés après une contusion au genou gauche en janvier. Revenu progressivement par la suite, il a également manqué le dernier match de pré-saison pour une tension au mollet gauche, mais pas de quoi s’inquiéter.  Bryn Forbes, pour finir, a manqué l’intégralité des seedings games de l’été à cause d’une tension au quadriceps droit. Rien d’inquiétant pour Forbes, il est prêt pour la reprise.

Salary recap

salary cap bucks

Prochaine étape : la finale NBA ?

Maintenant que la prolongation de Giannis est actée, Milwaukee va pouvoir se concentrer pleinement sur sa saison à venir. Le Greek Freak a réalisé un geste fort et symbolique, à une époque où les stars n’hésitent plus à s’associer et à changer de maillots. Maintenant, et on le sait, un contrat signé ne veut pas forcément dire que le joueur sera toujours là dans cinq ans et l’idée reste de continuer à franchir des paliers vers le titre. Pourquoi pas en décrochant une finale NBA ? Vu les résultats récents de la franchise, la stabilité et le coaching staff en place, c’est tout à fait réaliste même si la concurrence ne va pas se laisser piétiner sans rien dire. A part les Knicks bien sûr. En sept ans aux Bucks, Giannis n’a atteint les finales de conférence… qu’une seule fois. C’est bien trop peu pour un joueur appelé à marquer la ligue de son empreinte. Dans un autre côté, on ne peut pas dire que le front office le laisse tout seul pour atteindre les sommets. Avec l’arrivée de Jrue Holiday, Milwaukee compte désormais quatre All-Stars dans ses rangs (Giannis, Middleton, Lopez (!) et donc Jrue), la plupart dans leur prime, et à part Miami, c’est la seule équipe à l’Est à pouvoir s’en vanter. A l’instar de leurs rivaux Lakers, Milwaukee a perdu un peu de sa stabilité défensive (Bledsoe, Matthews, Hill, Robin Lopez) mais compte toujours plus de shooteurs (Forbes, Augustin voire Portis) pour se gaver des espaces créés par sa star. Alors Giannis, tu attires quatre adversaires sur toi et tu ressors sur D.J. qui est aussi open qu’un étudiant en plein Springbreak, ok ? Pour reprendre un grand philosophe, le GM a tué le croco, maintenant c’est à Superman d’emmener tout ce beau monde sur le toit de l’Est voire de la ligue. C’est à ce prix qu’il atteindra l’Olympe des stars NBA. Hasard ou coïncidence, le dernier titre de Milwaukee a eu lieu en 1971, ce qui fera exactement 50 ans en juin prochain. De quoi porter chance au Greek Freak et sa bande ?

Le pronostic du rédacteur

52 victoires et 20 défaites, premier à l’Est. L’effectif est toujours taillé pour tout démolir et l’apport de Jrue Holiday devrait faciliter le boulot pour un Freak soulagé à la création. Reste à voir si ce sera suffisant pour éjecter les Nets, les Celtics, le Heat ou encore les Sixers, et tracer sa route jusqu’aux Finals.

Les Bucks ont verrouillé leur star et ils s’ôtent par la même occasion une sacrée épine du pied. Malgré une concurrence renforcée et une ville qui n’a plus vu un titre depuis un demi-siècle, l’optimisme est de rigueur dans le Wisconsin. Comme Lew Alcindor avant lui, Giannis est en croisade pour emmener sa team sur le toit du monde.