La Free Agency 2020 du Heat en 3 questions brûlantes : vivre à South Beach et rêver du Wisconsin c’est possible ?
Le 20 nov. 2020 à 14:44 par Alexandre Taupin
Comme Kevin Durant, la NBA est sortie de sa zone de confort en décalant l’ensemble de son calendrier pour aller au bout de sa saison coûte que coûte. Et la prochaine va commencer dès le 22 décembre, ce qui promet une Free Agency 2020 bien particulière en ces temps de pandémie. Entre la Draft prévue en plein mois de novembre et des camps d’entraînement qui débutent le 1er décembre, les GM se préparent à transpirer très fort. Pat Riley et le Heat ont déjà tout prévu et ça va carburer.
Quelle gestion pour les joueurs en fin de contrat ?
Avec six joueurs pouvant tester le marché cet automne, Pat Riley se prépare à une intersaison agitée et pour cause : il va devoir sortir l’oseille. En haut de sa pile de dossiers se situent les noms de Goran Dragic et Jae Crowder, deux joueurs que le Heat ferait bien de conserver. Le premier sort d’une excellente saison et, même à 34 ans, il va avoir le droit à son lot de prétendants grâce à une campagne de Playoffs où il a particulièrement brillé. Concernant l’ancien de Memphis, il caractérise parfaitement le style de jeu du Heat avec son côté col bleu prêt à prendre les coups et mettre les mains dans la boue. Si son adresse longue distance peut parfois être irrégulière, elle s’est avérée très précieuse pour offrir du spacing à Jimmy Butler et Bam Adebayo. Hormis ces deux là, le Parrain va devoir aussi gérer les cas Meyers Leonard, Solomon Hill, Udonis Haslem et Derrick Jones Jr. et la réponse ne pourrait pas être la même pour chacun. Si le dirigeant a déjà annoncé qu’il aimerait ramener tout le monde en 2021, le temps de jeu et les prétentions salariales pourraient être un frein à cette envie. Pour le dinosaure du Heat, c’est déjà acté, il conservera le leadership du vestiaire au prix d’un minimum vétéran. Solomon Hill, qu’on a peu vu en Playoffs, ne sera pas conservé au même salaire et il faudra faire un sacré effort pour rester dans le roster. Concernant Derrick Jones Jr., l’envie de prolonger l’aventure est mutuelle mais que se passera-t-il si le joueur accepte un deal bien rémunéré ailleurs ? Miami devra alors prendre une décision lourde de sens pour la prochaine intersaison. Enfin, Meyers Leonard a progressivement disparu du cinq jusqu’à ne plus être qu’un cheerleader en finale. Le faux cousin de Kawhi a déjà indiqué son envie de jouer le titre avec un rôle plus important (20-25 minutes par match) et quand on voit que le Heat a drafté Precious Achiuwa, on se dit qu’il peut déjà tourner la page South Beach.
Quels secteurs renforcer en priorité ?
L’avantage quand on analyse un finaliste NBA, c’est que la plupart des secteurs sont déjà bétonnés et que les retouches sont vraiment spécifiques. Bien sûr, les décisions des principaux free agents du Heat vont impacter en profondeur le choix des cibles de Pat Riley cette semaine mais globalement les besoins sont déjà bien identifiés. En premier lieu, la question de la mène va forcément se poser. Avec Goran Dragic (s’il reste) et Kendrick Nunn, Erik Spoelstra possède deux vrais scoreurs mais aucun profil défensif pour limiter les points du guard adverse. Quand on sait qu’un Kris Dunn est sur le marché et qu’il ne prendra pas forcément une blinde, c’est une affaire qu’il serait bon d’approfondir. Autre petite rumeur qui tourne sur les réseaux ces dernières heures, le profil de De’Aaron Fox plaît beaucoup en Floride. La preuve que ce secteur pourrait prochainement bouger ? Autres cibles annoncées dans le viseur du Heat ces dernières semaines : Danilo Gallinari, Serge Ibaka, Paul Millsap ou Wesley Matthews. Que des cibles de qualité mais qui seront fortement demandées. L’Italien serait parfait pour seconder Jimmy Butler au scoring et on a pu voir en Finale qu’il était parfois bien seul pour get bucket. Le nom des deux intérieurs fait également sens pour compléter un Bam Adebayo dans la raquette et on souhaitera bonne chance aux attaquants pour attaquer le cercle. Enfin, la présence de Wes Matthews dans cette liste s’explique aussi par les limites défensives d’un Duncan Robinson, encore tendre à ce niveau. Bien évidemment, on parle de joueurs qui vont être dragués sur le marché et Miami comptera sans doute sur sa Mid-Level Exception de 9 millions de dollars pour convaincre l’un d’entre eux de jouer le titre une année de plus.
Miser gros sur un an ?
Avec une Free Agency 2021 monstrueuse et un objectif non dissimulé (on se demande qui), Pat Riley se doit de jouer à l’équilibriste avec son cap space. S’il est trop généreux sur la durée, il pourrait ne plus avoir l’espace nécessaire pour offrir un max à une nouvelle star, un Grec par exemple. L’idée serait donc de conserver à peu près tout le monde avec des baux… d’un an. L’avantage de ce plan c’est qu’il pourra éventuellement gonfler certains salaires et contenter la plupart de ses free agents, au moins temporairement. Miami se porte très bien financièrement, ils ont les Bird Rights sur tous leurs principaux free agents et ils pourront donc les prolonger en dépassant le cap. En gardant tout le monde sans atteindre la luxury tax, ils pourront même compter sur une Mid-Level Exception à 9 briques. A l’heure actuelle, Miami est à 45 millions de dollars de la limite. Bien répartie (Dragic et Crowder en prendront probablement plus de la moitié), cette somme suffira sans doute à conserver tout le monde, en espérant que personne ne mise gros sur le potentiel de Derrick Jones Jr. Ayant prolongé ses cadres sans se mettre dans le rouge, ils pourront alors offrir leur MLE à un free agent d’impact comme un de ceux cité dans la seconde rubrique et cette Free Agency aura été réussi.
Le Heat a beaucoup de dossiers sur la table et il va falloir sortir la calculatrice pour gérer les futurs gros talents disponibles. Signer des baux sur un an et se laisser une main libre pour attaquer les principaux free agents en 2021, tel semble être le plan de Pat Riley. Connaissant l’expérience du bonhomme, il n’aura pas besoin qu’on lui donne beaucoup de conseils.
Source texte : Miami Herald / NBA Analysis