TrashTalk refait la Draft… 2019 : on saura très vite qui va se tromper cette année, mais voyons déjà qui s’est planté il y a un an
Le 13 nov. 2020 à 17:39 par Giovanni Marriette
Période de Draft oblige, nos journées et nos nuits – ça y’est, on y retourne – tournent autour de l’évènement qui aura lieu mercredi prochain en… visio, et qui déterminera dans quelles villes déménageront une soixantaine de prospects NBA. Qui aura le nez fin ? Qui (à part les Knicks et les Kings) se plantera dans les grandes largeurs ? Suspense, mais avant de vivre une nouvelle nuit magique penchons-nous sur la Draft… 2019. Deux rédacteurs, deux “re-Drafts”, histoire de voir si, un an plus tard, l’ordre du premier tour serait le même aujourd’hui. Spoiler : c’est pas la Draft du siècle, mais y’a quelques changements quand même.
Notes des rédacteurs : le tableau ci-dessous contient 33 joueurs car 1) on fait encore ce qu’on veut ici et 2) se sont vus octroyer de manière collégiale une wild-card les joueurs suivants (wild-card car sélectionnés au second tour en juin 2019) : Eric Paschall, Bol Bol, Daniel Gafford.
Pick | Draft 2019 | Re-Draft de Giovanni | Re-Draft d’Alexandre T. |
#1 (Pelicans) | Zion Williamson | Zion Willamson | Ja Morant |
#2 (Grizzlies) | Ja Morant | Ja Morant | Zion Williamson |
#3 (Knicks) | R.J. Barrett | R.J. Barrett | Tyler Herro |
#4 (Lakers) | De’Andre Hunter | Tyler Herro | R.J Barrett |
#5 (Cavaliers) | Darius Garland | PJ Washington | Brandon Clarke |
#6 (Suns) | Jarrett Culver | Matisse Thybulle | Rui Hachimura |
#7 (Bulls) | Coby White | Coby White | Coby White |
#8 (Hawks) | Jaxson Hayes | Brandon Clarke | P.J Washington |
#9 (Wizards) | Rui Hachimura | De’Andre Hunter | De’Andre Hunter |
#10 (Hawks) | Cam Reddish | Rui Hachimura | Matisse Thybulle |
#11 (Wolves) | Cameron Johnson | Keldon Johnson | Jarrett Culver |
#12 (Hornets) | P.J. Washington | Kevin Porter Jr. | Darius Garland |
#13 (Heat) | Tyler Herro | Sekou Doumbouya | Cameron Reddish |
#14 (Celtics) | Romeo Langford | Darius Garland | Kevin Porter Jr |
#15 (Pistons) | Sekou Doumbouya | Cam Reddish | Keldon Johnson |
#16 (Magic) | Chuma Okeke | Jarrett Culver | Eric Paschall |
#17 (Nets) | Nickeil Alexander-Walker | Eric Paschall | Darius Bazley |
#18 (Pacers) | Goga Bitadze | Cameron Johnson | Cameron Johnson |
#19 (Spurs) | Luka Samanic | Grant Williams | Jaxson Hayes |
#20 (Celtics) | Matisse Thybulle | Darius Bazley | Grant Williams |
#21 (Thunder) | Brandon Clarke | Daniel Gafford | Daniel Gafford |
#22 (Celtics) | Grant Williams | Nickeil Alexander-Walker | Bol Bol |
#23 (Jazz) | Darius Bazley | Bol Bol | Sekou Doumbouya |
#24 (Sixers) | Ty Jerome | Jaxson Hayes | Nickeil Alexander-Walker |
#25 (Blazers) | Nassir Little | Chuma Okeke | Chuma Okeke |
#26 (Cavaliers) | Dylan Windler | Jordan Poole | Romeo Langford |
#27 (Nets) | Mfiondu Kabengele | Romeo Langford | Goga Bitadze |
#28 (Warriors) | Jordan Poole | Goga Bitadze | Jordan Poole |
#29 (Spurs) | Keldon Johnson | Ty Jerome | Ty Jerome |
#30 (Bucks) | Kevin Porter Jr. | Nassir Little | Luka Samanic |
#31 (Nets) | Nicolas Claxton | Mfiondu Kabengele | Mfiondu Kabengele |
#32 (Suns) | KZ Okpala | Luka Samanic | Nassir Little |
#33 (Sixers) | Carsen Edwards | Dylan Windler | Dylan Windler |
Ils sont montés dans notre tableau :
Giovanni
On commence par le début… je n’ai donc pas bougé mon podium. J’suis comme ça moi, je suis un conservateur mais calmez-vous, on ne parle que de NBA hein. Conscient de l’énorme première saison de Ja Morant, mais si Zion Williamson a – un peu comme prévu – pas vu beaucoup le parquet en année 1, ses quelques apparitions m’ont convaincu que malgré Jaja c’était bien lui le crack de cette cuvée 2020. Souvenir par exemple de son premier match, face aux Spurs, et de la hype qui gonflait à chacune de ses prises de balles, de la quasi-certitude que ce serait deux points à chaque fois qu’il touchait le ballon. Et ça les cocos, bah je ne l’ai que rarement vécu depuis mes premières amours avec la NBA. Zion, Ja, et donc R.J. Barrett qui, s’il n’a pas explosé, a au moins assuré ce que j’attendais, à savoir un côté all-around et sur de lui… qui a malheureusement chuté en même temps que le niveau global de ses Knicks, beaucoup plus responsables, pour moi, que RJ lui-même de la discrétion de sa saison rookie.
Mes ups sur cette Draft ? En premier lieu… P.J. Washington. Premier joueur cette saison à m’avoir chauffé, lors du premier match de la saison, si bien que je me suis laissé surprendre à mater plus de matchs des Hornets cette année que n’importe quel fan des… Hornets je pense. Vrai joueur, vrai shooteur et qui ne shoote pas plus que de raison, profil idéal, P.J. a pour moi posé les bases d’un titulaire NBA pour les dix douze prochaines années, et ça c’est la version humble du projet. Ensuite ? Hum, bah Sekou Doumbouya, et je sais que pas mal d’entre vous ne seront pas d’accord. Bon, ça passe de 13 à 15 c’est pas la mer à boire non plus, mais même si le seul coup de chaud de Sekou Doum’s aura duré… deux semaines, perso ça m’aura suffi pour me faire une idée de l’incroyable freak two-way player qu’il peut devenir. Trop trop d’espoir là. Mention spéciale également à Keldon Johnson et Kevin Porter Jr., pas loin d’être pour moi les deux joueurs les plus forts techniquement de cette Draft (avec l’autre gars de Memphis là), et à l’ami-ami Bol Bol, longtemps sur la touche mais dont les perfs dans la bulle m’ont convaincu que pas mal de franchises se sont loupées avec lui sur cette Draft 2020.
Mais aussi : Tyler Herro, Matisse Thybulle, Brandon Clarke, Daniel Gafford et Eric Paschall, pour les mêmes raisons que mon copain de dessous, et j’ai pas envie d’écrire deux fois la même chose.
Alexandre
On va attaquer sans préliminaires par ce qui intéressera forcément les gens qui matent le tableau ci-dessus : et oui, j’ai mis Ja Morant avant Zion Williamson en tant que meilleur joueur de cette cuvée. Je sais bien que le freak de NOLA est impressionnant, qu’il va sans doute nous sortir une saison de fou pour sa sophomore edition, mais je vois dans le meneur de Memphis un joueur non seulement spectaculaire mais qui rend surtout les autres meilleurs. Tout le monde voyait les Grizzlies quatorzièmes, il les a porté très vite aux porte du Top 8, c’est donc un mec valuable, point.
Une fois le rapide débat sur la première place terminé, intéressons-nous aux bonnes pioches de cette promo. Quand on parle de vraie bonne surprise dans cette Draft 2019, il est difficile de ne pas penser à Tyler Herro, simple treizième pick mais gros flambeur notamment (surtout !) en Playoffs pour aider le Heat à atteindre la finale NBA. Le gamin n’a peur de rien et il est dur de savoir où est son plafond à l’heure actuelle. Autre gros coup de cœur et on le trouve dans la ville d’Elvis, monsieur Brandon Clarke. En voilà encore un arrivé dans l’anonymat ou presque, qui a balayé la Summer League d’un revers de manche avant de devenir l’une des meilleures rotations de la Ligue en sortie de banc avec 12 points et 6 rebonds à 36% de loin. Il court, il shoote, il défend, il peut switcher sans soucis, encore un mec sur qui tabler pour l’avenir, même s’il a déjà 24 ans. On continue notre tour des gars choisis un peu trop loin avec Matisse Thybulle des Sixers. Meilleur défenseur de cette draft, sans trop de doute, il fait déjà partie de l’élite dans sa moitié de terrain et il lui faut à présent sortir un peu de sa boîte en attaque pour vraiment devenir ce two-way player qui est si désiré dans toutes les équipes.
Eric Paschall lui, n’est pas connu pour sa défense mais ça ne l’a pas empêché de finir dans le premier cinq rookie alors qu’il n’était que… 41ème au moment où Adam Silver a fait l’appel. Je finirai sur un autre second tour que j’apprécie beaucoup, même s’il est passé un peu inaperçu cette saison, à savoir Daniel Gafford. On ne l’a pas beaucoup vu dans la rotation des Bulls, son temps de jeu a fluctué mais il y a déjà des choses intéressantes à prendre avec ce garçon. Il pose des bons écrans, il roule bien sur pick and roll, il a montré des dispositions dans la protection de cercle, il plante avec un haut pourcentage (70%). Je n’aime pas trop faire dans la comparaison mais je pense qu’il peut avoir une évolution vers un profil comme Clint Capela s’il est mis dans les bonnes dispositions.
Ils ont chuté dans notre tableau :
Giovanni
Pour les joueurs qui descendent dans mon tableau (et dans mon estime parfois), Jaxson Hayes choppe le pompon. Officiel, on part sur un DeAndre Jordan bébête, j’espère me tromper, mais l’un des joueurs qui me chauffait le plus il y a un an fait partie de ceux qui m’ont le plus déçu. D’autres déceptions ? Je rappelle une fois de plus qu’on parle d’un état des lieux après l’an 1 et que ça peut donc encore bouger alors rangez vos lances-flammes : Jarrett Culver, pas assez responsabilisé et pas assez efficace lorsqu’il le fut, Darius Garland, dont le développement n’a pas atteint des sommets durant son année rookie car Collin Sexton prenait quand même pas mal de place, ainsi que Cameron Johnson, doué mais piur moi pas plus qu’un Channing Frye 3.0. Deux autres copains qui chutent ? Nickeil Alexander-Walker, assez incroyable lors de la Summer League mais trop effacé ensuite, et le gentil Luka Samanic pour qui je n’arrive absolument pas à me projeter.
Alexandre
Il est toujours plus difficile de faire la liste des joueurs qui ont déçu parce que l’année d’un rookie est forcément faite de haut et de bas mais pas le choix, certains vont avoir les oreilles qui sifflent. Premier à se prendre les pieds dans le tapis : Sekou Doumbouya. Et oui, pas de favoritisme ni de chauvinisme pour parler de notre compatriote de Motor City. Il y a eu des étincelles, un bon gros tomar qui a fait la joie des Top 10 et puis il y a eu aussi des écarts, un comportement parfois moyen avec des remontrances de son coach Dwane Casey qui n’a pas hésité à l’envoyer en réserve pour le discipliner. On ne va pas s’inquiéter trop tôt pour notre ami mais attention à ne pas finir sur une pente trop glissante : les lottery picks oubliés rapidement, ça ne se compte pas sur les doigts d’une main. Autre joueur qu’on attendait un peu mieux : Romeo Langford. Sorti d’Indiana avec une réputation flatteuse de gros scoreur, il n’a pas su convaincre les fans des Celtics cette saison. A sa décharge, on pourra quand même préciser que son coach ne lui a pas toujours donné suffisamment d’occasions de se montrer et il a eu à gérer plusieurs blessures. A l’heure où la Green Nation aimerait un peu de fire power en sortie de banc, dur de ne pas penser à l’ancien scoreur des Hoosiers. Enfin, et c’est un avis très personnel, mais j’ai un mauvais pressentiment sur Jaxson Hayes. Non pas que ses performances sur le terrain aient été particulièrement mauvaises mais c’est le mental du garçon qui me semble problématique. Quand un rookie se met à insulter toute la ligue pour une non-sélection au Rising Star c’est qu’il y a soit un bon melon derrière, soit un entourage douteux, voire carrément les deux. L’avenir montrera s’il s’agissait d’un incident diplomatique ou d’un vrai problème de fond mais je me suis fait mon idée sur la question.
33 noms mélangés et replacés à notre guise, tels des Jean Rochefort de la Draft. Et vous ? Ca aurait donné quoi la Draft 2019… un an plus tard ? Réponses souhaitées en commentaires, ça nous intéresse !
Article écrit à deux plumes grâce à l’aimable concours d’Alexandre Taupin.