La Free Agency 2020 des Blazers en 3 questions brûlantes : l’heure de dire bye bye à Hassan Whiteside ?

Le 09 nov. 2020 à 15:10 par Alexandre Taupin

Blazers lillard mccollum pari
Source image : NBA League Pass

Comme Kevin Durant, la NBA est sortie de sa zone de confort en décalant l’ensemble de son calendrier pour aller au bout de sa saison coûte que coûte. De retour de la bulle, les franchises sont encore un peu dans le flou concernant la reprise mais une chose est sûre : on ne reverra personne sur les parquets avant la Free Agency 2020 qui s’annonce… particulière en temps de pandémie. Entre la Draft prévue en plein mois de novembre et une baisse attendue du salary cap, les GM se préparent à transpirer dans les prochaines semaines. Aujourd’hui, on fait un petit tour dans l’Oregon pour aller rendre visite aux Blazers. Les années passent et Portland n’a toujours pas un sou en poche. 

un ailier à la draft ?

Le premier tour des Playoffs contre les Lakers a laissé transparaître une lacune criante de cet effectif : personne ne peut défendre un ailier star. Trevor Ariza resté à la maison, c’est donc Carmelo Anthony voire Gary Trent Jr. qui ont dû se coltiner LeBron James… et ça a piqué sévèrement. Si l’ancien de Washington devrait normalement être de retour l’an prochain, il serait judicieux de lui filer un peu de renfort et cela tombe bien, quelques profils à la draft collent à cette description. Dans l’idéal, l’idée serait de trouver un poste 3-4 capable de défendre et/ou shooter de loin. Qui colle à ce profil ? On mettrait bien une grosse pièce sur Saddiq Bey, l’ailier de Villanova. Excellent sniper de loin (45% pour 5,6 tirs par match), déjà réputé pour ses qualités défensives et prêt physiquement pour jouer en NBA, il coche beaucoup de cases dans les besoins des Blazers. Avec le 16ème pick de la prochaine draft, il a de bonnes chances d’être toujours disponible à l’inverse d’un Patrick Williams ou d’un Devin Vassell qui collent également très bien mais qui sont attendus plus haut. En roue de secours, Josh Green peut également représenter une belle opportunité, avec un profil défensif et quelques promesses au tir (36% de loin). Peu importe le nom qui débarquera dans l’Oregon, de la défense sur l’aile est indispensable pour espérer mieux que la saison passée.

quels mouvements pour le roster ?

Avec peu de marge financière (pour changer), Portland va déjà devoir regarder quels sont les joueurs de son effectif qu’il faut conserver parmi les free agents. Ils sont six cet automne sur le grill à savoir : Hassan Whiteside, Carmelo Anthony, Jaylen Hoard, Wenyen Gabriel, Moses Brown et Caleb Swanigan. Parmi ce joli lot, et en essayant d’être le plus juste possible, seuls Blancôté et Melo ont une vraie chance d’être prolongés pour autre chose que faire le nombre. Concernant le pivot aux dix personnalités, on serait d’avis de le conduire à l’aéroport le plus proche avec une carte de remerciement : un back-up de Nurkic, ça ne coûte pas si cher. Pour Rodney Hood et Mario Hezonja, la question ne se pose pas pour Neil Olshey puisque chacun d’eux bénéficie d’une player option et ils sont bien partis pour l’exercer. Ceci étant dit, quels postes nécessitent du renfort ? Comme évoqué dans la première section, un profil 3-4 en 3&D ferait un bien fou à l’effectif mais il faudra aussi recruter un pivot remplaçant pour compenser le départ de Whiteside et des joueurs pour améliorer le scoring de la second unit. Vu que Portland ne peut compter que sur les exceptions (mid-level, bi-annual et minimum) pour se renforcer, il va falloir avoir le nez fin et espérer une Free Agency peu rémunératrice pour les free agents, quitte à payer sur un an. Sur le marché, pas mal de monde intéressant pour Portland (Aron Baynes, Montrezl Harrell, Danilo Gallinari, Marcus Morris, Jerami Grant, Davis Bertans, Nerlens Noel) mais encore faut-il parler gros sous et beaucoup de ceux-là demanderont plus que le montant de la mid-level exception des Blazers, estimée à environ 6M. Il faudra peut-être chercher des paris comme Harry Giles à l’intérieur ou le revenant Wesley Matthews pour renforcer les ailes. Pas forcément du flashy mais quand il faut compter ses sous, on fait avec ce qu’on a.

un projet à durée déterminée ?

Chaque année quand on parle des Blazers, on a un peu l’impression que c’est le même refrain : une équipe sympa, kiffante à voir, capable de gros coups mêmes chez les leaders mais à qui il manque quelque chose pour aller plus loin. Cette saison le duo Lillard-McCollum va peser près de 60M de dollars dans les finances de la franchise et ce n’est qu’un début. Avec chacun un nouveau deal rehaussé, la facture ne fera qu’augmenter de saison en saison : 73M pour 2021-2022, 80M pour la suivante et enfin 86M en 2024. Et bien entendu, il ne s’agit que de la note pour ces deux joueurs. On rappelle qu’il y a quand même treize mecs à payer à côté et un salary cap qui est toujours aussi incertain. Avec les échecs répétés en Playoffs (une Finale de Conférence en 2019 mais aussi trois éliminations sèches au premier tour), les dirigeants vont peut-être se poser des questions quant à la direction à prendre pour l’avenir. Si on part du principe que Damian Lillard respectera son vœu de rester ad vitam eternam au Moda Center, la question du supporting cast va nécessairement tomber sur la table. Il y a des pépites en couveuse qui ne demandent qu’à gagner en responsabilités et il faudra peut-être un jour faire le pari sur l’une d’entre elles. Pourquoi ne pas imaginer un trade de McCollum pour obtenir un autre joueur majeur (probablement sur le départ) à associer à Dame ? Une perspective réaliste quand on sait qu’il y a un Gary Trent Jr qui monte en puissance et qui fit parfaitement avec son capitaine sur le backcourt. Tout ceci reste évidemment hypothétique mais le board aurait tort de ne pas penser sur le long terme, surtout dans le contexte actuel.

La Free Agency de Portland s’annonce bien délicate et on pourrait partir sur un statu quo cet automne. Hoodie Melo de retour ? Quid d’Hassan Whiteside ? Neil Olshey a beaucoup de questions dans la tête et peu de pièces dans sa bourse. A lui de faire les meilleurs choix pour remettre cette équipe parmi les places fortes de l’Ouest. Bon courage !