LeBron James, le premier à être MVP des Finales dans 3 franchises : exploit royal, la légende du King continue de grandir
Le 12 oct. 2020 à 06:11 par Nicolas Meichel
Aller toujours plus haut, toujours plus loin, c’est sans doute ça la marque des plus grands. En remportant son quatrième titre NBA avec les Lakers et en étant nommé MVP des Finales dans une troisième franchise après Miami et Cleveland, LeBron James vient d’inscrire un nouveau chapitre magistral à sa formidable carrière.
35 ans, 17 saisons NBA dans les pattes, et une légende qui continue de grandir. Quand vous possédez un palmarès aussi fourni que celui de LeBron et que vous avez réussi l’un des plus grands exploits de l’histoire de la NBA en 2016, ça devient très difficile de repousser les limites. Mais le King fait partie de ceux qui ne sont jamais satisfaits, ceux qui continuent à nous épater alors qu’on pensait déjà avoir tout vu. “Strive for Greatness”, ce n’est pas qu’un slogan marketing, c’est un mode de vie. Cette nuit, James a non seulement décroché sa quatrième bague en carrière au terme d’une saison NBA globalement chaotique, en particulier pour les Lakers à cause des raisons qu’on connaît, mais il vient aussi de remporter son quatrième titre de MVP des Finales, tout ça dans trois franchises différentes. Et ça, c’est une grande première dans l’histoire de la NBA. LeBron a serré la main de Bill Russell à deux reprises avec le Heat (2012, 2013), puis avec les Cavaliers (2016), et c’est désormais sous le maillot de la mythique franchise de Los Angeles qu’il a récupéré le trophée récompensant le meilleur joueur de l’ultime série. À égalité avec Kareem Abdul-Jabbar et Kawhi Leonard – champions et MVP des Finales au sein de deux franchises – avant le début de la campagne, James est à présent seul dans cette catégorie.
“And I want my damn respect too.”@KingJames on winning his 4th Finals MVP. (via @NBATV)
— NBA on TNT (@NBAonTNT) October 12, 2020
Comparé depuis ses années lycée aux plus grands de son sport, LeBron continue de solidifier sa place parmi l’élite, en suivant toujours son propre chemin. Car si Michael Jordan est la référence avec ses six bagues NBA remportées aux Bulls et ses six titres de MVP des Finales, le King a choisi d’emprunter une voie différente dans sa conquête de l’histoire. Le départ vers South Beach pour apprendre à devenir un vrai champion, le retour à Cleveland pour tenir sa promesse, la signature aux Lakers pour redorer le blason d’une franchise mythique… on connaît tous la story du phénomène d’Akron. Elle n’est pas forcément du goût de tout le monde, mais elle est spéciale, sans aucun doute. Et cet aspect unique permet véritablement à LeBron de se démarquer de certaines des plus grandes légendes du jeu, comme MJ, comme Magic Johnson, comme Bill Russell, Kobe Bryant ou encore Tim Duncan, qui ont tous enchaîné les bagouzes dans une seule et même franchise. On n’est pas là pour dire que James a tout d’un coup surpassé Jojo parce qu’il vient de réaliser un truc jamais vu auparavant, on dit juste que c’est une autre façon de laisser son empreinte sur le jeu.
“Je veux juste suivre mon propre parcours, parce que c’est le mien. J’apprécie tout ce que j’ai traversé tout au long du chemin. Les hauts et les bas sur le terrain, les victoires et les défaites. Mais j’ai pu le faire à ma manière, comme dirait Frank Sinatra.”
– LeBron James, après la qualification des Lakers en Finales NBA
Quatre titres de MVP des Finales avec trois franchises différentes, c’est un exploit qui symbolise parfaitement cette incroyable capacité de LeBron à sublimer l’équipe dans laquelle il se trouve. Arrivé dans la Grande Ligue en 2003 au sein d’une franchise de Cleveland complètement éclatée (17 victoires en 2002-03), le Chosen One n’a eu besoin que de deux saisons pour amener les Cavs vers un bilan positif, trois pour les emmener en Playoffs, et quatre pour atteindre les Finales NBA. Et même si la franchise de l’Ohio n’a ensuite pas réussi à retrouver la plus grande scène du basket US, elle a enchaîné deux saisons régulières à plus de 60 victoires, un total jamais atteint du côté de Cleveland avant 2009. La suite, c’est évidemment huit participations consécutives aux Finales, quatre avec Miami (2010-14) puis quatre lors de son retour aux Cavaliers (2014-18). Il n’était bien entendu pas tout seul, et on peut parler des heures de la faiblesse de la Conférence Est durant la décennie 2010, mais l’impact de LBJ partout où il est passé est difficilement contestable. Juste pour info, les Cavaliers n’ont toujours pas joué le moindre match de Playoffs sans la présence de James depuis que ce dernier évolue dans la Ligue (six saisons sans lui, jamais plus de 33 victoires), tandis que le Heat n’a remporté qu’une seule série de Playoffs entre 2014 et 2019. Ça parle quand même. Mais ce qui est peut-être encore plus impressionnant, c’est qu’il n’a fallu que deux saisons à LeBron pour prendre le contrôle de l’Ouest et remettre les Lakers au sommet de la hiérarchie, eux qui restaient sur la pire période de l’histoire de la franchise (cinq saisons de suite sans Playoffs au moment de l’arrivée de James, pas plus de 35 victoires). Alors oui, le transfert d’Anthony Davis à l’été 2019 a fait la différence, sauf que c’est LBJ qui a fait le premier pas pour relever le défi pourpre et or alors que beaucoup de free agents avaient boudé Los Angeles au fil des années. Sans James, probablement pas d’AD à L.A., et sûrement pas de titre aujourd’hui. C’est aussi ça l’effet LeBron. Quand ce dernier débarque dans une franchise, il attire l’attention sur celle-ci, avec beaucoup de pression et souvent une petite dose de controverse, mais il ramène surtout des victoires, beaucoup de victoires.
Monstre de longévité et de travail, LeBron James a rajouté un argument de poids à son dossier déjà bien blindé. Nouveau titre de MVP des Finales dans une troisième franchise, c’est très fort. LBJ peut désormais savourer ce nouveau moment de gloire personnelle, avec un verre de vin à la main et un cigare à la bouche.
— TrashTalk (@TrashTalk_fr) October 12, 2020