Jeremy Lin est revenu sur ses galères après la Linsanity : “J’avais honte de sortir de chez moi”

Le 05 oct. 2020 à 19:04 par Nicolas Meichel

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Même plus de huit ans plus tard, personne n’a oublié les quelques semaines de folie qui ont frappé New York avec l’improbable ascension de Jeremy Lin. Début 2012, la Linsanity a envahi le monde de la NBA jusqu’à devenir un phénomène planétaire. Lin avait seulement 23 ans à l’époque. Il était au sommet, mais la descente a été compliquée…

On s’en rappelle tous. Le mois de février de l’année 2012 restera à jamais associé à Jeremy Lin, devenu une véritable star internationale en quinze jours alors qu’il galérait pour se faire une place en NBA. Profitant de plusieurs blessures et d’un début de saison compliqué des Knicks, Lin a vu son coach Mike D’Antoni lui donner sa chance, et le reste fait partie de l’histoire comme on dit. Une première grosse perf sortie de nulle part face aux Nets de Deron Williams pour lancer le phénomène, puis la folie s’est véritablement emparée de la Grosse Pomme. 28 points le match suivant, 23 pions et 10 caviars contre John Wall ensuite, 38 unités sur les Lakers de Kobe Bryant derrière, et même un game winner sur le parquet des Raptors, tout ça avec les Knicks qui gagnent. Le gamin formé à Harvard et aux origines taïwanaises était comme dans un rêve. Tout New York surfait sur la vague, et Lin faisait la une partout. Bref, le genre de scénario qu’on a l’habitude de voir uniquement dans les films, une ascension impensable pour un joueur non drafté et coupé à deux reprises avant d’arriver à Manhattan.

“J’ai débarqué sur la scène en 2012, je jouais pour les New York Knicks, j’étais sur une lancée incroyable et j’ai marqué l’histoire. C’était la Linsanity, j’étais la personne la plus populaire, oui la plus populaire, de toute la planète. Tout roulait pour moi. J’ai eu tellement de succès. Mon niveau de jeu surpassait toutes mes attentes, et tous mes rêves” a déclaré Jeremy Lin sur GOOD TV, via South China Morning Post.

La Linsanity a duré quelques semaines, puis Jeremy est progressivement descendu de son nuage. Changement de coach à New York (Mike Woodson a remplacé Mike D’Antoni), pépins physiques avec opération au genou, puis départ vers Houston, la folie Lin faisait désormais partie du passé. Il n’arrivera plus jamais à atteindre de tels sommets, bien au contraire.

“Les années suivantes, j’ai commencé à enchaîner les déceptions et les échecs, jusqu’à avoir honte de sortir de chez moi. Je ne voulais pas quitter la maison, je ne voulais pas aller sur les réseaux sociaux, ou sur ESPN. J’avais tellement honte car je commençais à perdre toutes ces choses pour lesquelles j’avais travaillé si dur. J’ai perdu ma place de titulaire, beaucoup de sponsors et une grande partie de ma popularité.”

Tout en haut un jour, au fond du trou quelques années plus tard. Voici ce qu’a vécu Jeremy Lin. Après ses années Knicks, il a joué à un niveau respectable aux Rockets, aux Lakers ou encore aux Hornets, mais ce n’était pas le kiff de New York. En même temps, c’était difficile d’atteindre à nouveau cette incroyable euphorie, sur comme en dehors du terrain. Les choses ont ensuite empiré pour Lin. Arrivé à Brooklyn en 2016, il a enchaîné les blessures, lui qui a notamment été victime d’une rupture du tendon rotulien lors du premier match de la campagne 2017-18. Boum, saison blanche, passage par Atlanta derrière dans un costume de remplaçant puis par Toronto ensuite, où il gagnera certes un titre NBA mais en ne jouant pratiquement jamais. Une longue descente vers les bas-fonds de la Ligue donc, surtout quand on se souvient d’où il est parti. Et le coup de grâce est venu à l’été 2019, quand plus aucune équipe NBA ne voulait s’attacher ses services. Terrible pour celui qui avait tout ce qu’il voulait à ses pieds quelques années auparavant. La preuve encore une fois que le succès est à double tranchant, et qu’il peut être aussi énorme qu’éphémère.

Changements d’équipe, perte de sa place de titu mais aussi perte de popularité, blessures, et “la NBA qui finit par l’abandonner”, c’était dur à vivre. Depuis, Jeremy Lin a réussi à remonter la pente, rêvant même d’un retour au plus haut niveau à l’âge de 32 ans. Passée par la Chine en 2019-20, l’ancienne coqueluche des Knicks reste sur une belle saison et semble avoir retrouvé le sourire. Qui sait, peut-être qu’on le reverra sur les parquets US un jour. 

Source texte : South China Morning Post