Lakers – Heat, le duel des coachs : Erik Spoelstra et Frank Vogel n’en sont pas à leur première rencontre en Playoffs

Le 30 sept. 2020 à 16:54 par Benoît Carlier

Frank Vogel Erik Spoelstra 30 septembre 2020
Source image : montage via NBA League Pass

Si cette affiche est inédite pour des Finales NBA, Erik Spoelstra et Frank Vogel n’en sont pas à leur première confrontation en Playoffs. Au début des années 2010, les deux hommes se sont même livrés des batailles épiques dans la Conférence Est. Mais où en sont les deux hommes aujourd’hui ? Allez, battle !

Pour analyser ce duel de tacticiens, nous allons invoquer plusieurs critères en tentant, à chaque fois, de donner l’avantage à l’un ou à l’autre. A la fin, nous tenterons d’identifier un vainqueur dans ce petit match dans le match. Vous êtes prêts ? Alors c’est parti !

Critère n°1 : l’expérience

Ce sera une grande première pour Frank Vogel qui vivra son premier match de Finales NBA sur un banc ce soir. Souvent qualifié en Playoffs avec les Pacers entre 2011 et 2016, il n’avait pas réussi à qualifier le Magic en postseason lors de ses deux années en Floride et il retrouvait donc la joie des phases finales à la tête des Lakers après une année sabbatique la saison dernière. Pour la première fois en près d’une décennie de coaching, il se trouve à quatre victoires du trophée ultime. A l’inverse, Erik Spoelstra connaît déjà le chemin du Larry O’Brien par coeur, lui qui a remporté deux titres en quatre Finales NBA entre 2011 et 2014. Après des années un peu plus délicates à la tête du Heat, il vient donc d’obtenir un cinquième titre de champion de la Conférence Est depuis sa prise de pouvoir à South Beach en 2008.

Avantage Erik Spoelstra 

Critère n°2 : l’historique entre les deux hommes en Playoffs

Avant de basculer à l’Ouest pour venir coacher les Lakers, Frank Vogel était toujours resté fidèle à la Conférence Est. Il y a d’ailleurs réalisé d’excellents parcours avec les Pacers au début de la dernière décennie. Mais ceux qui ont bonne mémoire se rappellent de l’obstacle insurmontable qui régnait de ce côté du pays il y a dix ans. Comme énormément d’équipes avant et après eux, les fermiers sont en effet tombés sur un os qui s’appelait LeBron James, trois années de suite, de 2012 à 2014. Parti en Floride pour débloquer son compteur de bagues, le King a constitué un Big Three à la puissance de feu avec Dwyane Wade et Chris Bosh tandis que Rico était à la baguette de cette superteam. Malgré des affrontements épiques et un Paul George qui méritait bien, à l’époque, son surnom de Playoffs P, le Heat était toujours sorti vainqueur. Coach Spo mène actuellement 3-0 dans ses confrontations avec Frank Vogel en postseason.

Avantage Erik Spoelstra

Critère n°3 : l’effectif actuel

Si le Heat a énormément surpris en sortant de la Conférence Est sans trop de problème malgré une cinquième place en saison régulière, l’effectif doté de deux All-Stars semble doué et peut compter sur une excellente défense ainsi que des pistoleros capables de prendre feu. Mais avec tout le respect que l’on a pour Bam Adebayo et Jimmy Butler ou même Andre Iguodala, les Lakers possèdent dans leurs rangs deux des six meilleurs joueurs de la planète actuellement si l’on se fie aux derniers votes pour le MVP de la saison 2019-20. Vous les avez reconnu Alex Caruso et Gérard Anthony Davis qui jouera lui aussi ses premières Finales NBA et LeBron James forment le meilleur duo de la Ligue et c’est un fait difficilement contestable. Dans cette série en tout cas, ils sont les deux meilleurs joueurs et on doit donner l’avantage à Los Angeles pour cette raison.

Avantage Frank Vogel

Critère n°4 : les confrontations en saison régulière

Les Lakers et le Heat se sont rencontrés deux fois en saison régulière avec toujours le même résultat à la fin : une victoire des Purple and Gold. Plus larges à domicile (95-80) qu’à l’extérieur (113-110), les Angelinos arrivent avec le plein de confiance dans cette série. On pourra défendre le Heat en détaillant que l’effectif n’est plus du tout le même qu’en début de saison mais peu importe, que ce soit au niveau des bilans en régulière ou des affrontements directs, les Lakers ont prouvé leur supériorité sur l’intégralité de la saison même si les cartes ont été rebattues avec l’arrivée dans la bulle dans un environnement inédit.

Avantage Frank Vogel

Critère n°5 : les ajustements

A part quelques petites tentatives de roulement au poste 5 entre JaVale McGee et Dwight Howard (titularisé à deux reprises) et le décalage d’Anthony Davis en pivot pour intégrer Markieff Morris dans le cinq majeur lors de deux matchs, Frank Vogel fait pour l’instant confiance à sa stratégie de départ pour triompher dans ces Playoffs. Jamais en difficulté jusqu’à présent, on verra si le Heat le pousse à changer de tactique au cours de ces Finales. De son côté, Erik Spoelstra a toujours fait confiance au même cinq de départ depuis le début des Playoffs. Néanmoins, on peut noter deux vrais ajustements de la part du multiple COM. D’abord, c’est Goran Dragic qui est repassé devant Kendrick Nunn dans la rotation au poste de meneur juste avant la fin des seeding games. Candidat au titre de Sixth Man of the Year cette saison, le Slovène est peut-être le meilleur meneur de la Ligue dans ces Playoffs et son rôle de titulaire semble indiscutable. L’autre inspiration de l’ami Rico concerne sa défense de zone 2-3 mise en place face aux Celtics notamment et qui a totalement fait déjouer Boston pour remonter plusieurs fois au score en deuxième mi-temps durant la série. Ce n’est pas nouveau de la part de Miami qui a déjà été aperçu en train d’étrenner sa stratégie en régulière mais elle a été particulièrement remarquée en Playoffs. De quoi offrir quelques séances vidéo supplémentaire aux Lakers pour appréhender cette défense assez rare en NBA.

Avantage Erik Spoelstra

Verdict

Ceci étant dit, quel est le meilleur coach de ces Finales NBA ? Le débat est serré et ce n’est pas facile à dire, mais que ce soit pour son expérience à ce stade des Playoffs, sa capacité à s’adapter aux match-ups ou son avantage psychologique sur Frank Vogel depuis dix ans, le technicien du Heat semble disposer d’un dossier légèrement plus avantageux que celui de son adversaire direct.

Erik Spoelstra semble légèrement au-dessus dans ce duel des coachs, mais les Lakers peuvent aussi compter sur l’un des assistants les plus réputés de la Ligue et on ne parle pas de Jason Kidd. Le Heat est bien placé pour le savoir, LeBron James est un incroyable relai pour son entraîneur sur le terrain et il connait bien son ancien mentor à l’époque des Tres Amigos. La guerre des nerfs s’annonce exténuante dans ces Finales, surtout si elle se mettait à durer un peu.