Celtics – Heat 2020, le quatrième chapitre d’une rivalité qui puise sa source dans le début des années 2010
Le 15 sept. 2020 à 14:04 par Nicolas Meichel
Quand on voit l’affiche de la Finale de Conférence Est 2020, impossible de ne pas se replonger une bonne décennie en arrière. Car au début des années 2010, les Boston Celtics et le Miami Heat formaient l’une des rivalités les plus chaudes de la NBA, avec trois affrontements consécutifs en Playoffs. C’est l’instant flashback, parfait pour se mettre dans l’ambiance avant le Game 1 de ce mardi.
Celtics – Heat, premier tour des Playoffs 2010
Le contexte
Éliminés en demi-finale de conf’ en 2009 par le Magic d’Orlando à cause notamment de l’absence de Kevin Garnett, les champions 2008 veulent reprendre leur couronne. Cette fois-ci, le Big Three de Boston est au complet, avec Paul Pierce, KG et Ray Allen, tandis que Rajon Rondo apporte sa polyvalence à la mène. En face, il y a le Heat de la superstar Dwyane Wade, qui se retrouve bien seul. Bah oui, pas encore de Big Three à Miami cette année-là, et Flash fait tout son possible pour aider le Heat à passer un tour de Playoffs pour la première fois depuis le titre de 2006.
Le moment marquant
Sans grande surprise, les Celtics font le boulot à la maison en remportant les deux premiers matchs de la série. Vient alors le Game 3, un match qui sera beaucoup plus serré que les précédents. Sur son parquet, le Heat veut réduire le score et donne tout dans le quatrième quart-temps pour tenter de remporter la rencontre. Dwyane Wade et ses copains reviennent à égalité dans les derniers instants du match grâce à un tir primé de Dorell Wright, mais l’ultime possession est pour Boston. Et ça, ce n’est jamais très bon quand on sait qu’il y a The Truth en face. À 98-98, ça ne pardonne pas : “Pierce, final seconds, Pierce, puts it up for the win, knocks it down, Celtics win !”
La perf
Paradoxalement, si Boston domine assez largement son adversaire, c’est Dwyane Wade qui sort la grosse perf de la série. Game 4 en Floride, le Heat est dos au mur, mais Flash ne veut pas mourir. La star de Miami réalise un véritable chef-d’œuvre en plantant pas moins de 46 pions sur la tronche des Verts. 46, c’est tout simplement son record en carrière en Playoffs. Le numéro 3 du Heat marque 19 des 30 points de son équipe dans le quatrième quart-temps, où il enchaîne notamment les bombes du parking. Miami l’emporte 101-92, et gagne un voyage supplémentaire pour Boston.
Le dénouement
Un voyage supplémentaire qui se termine par une défaite 96-86, celle de trop pour les hommes d’Erik Spoelstra. Wade fait encore une fois du Wade (31 points, 8 rebonds, 10 passes) dans le Game 5, mais c’est insuffisant face au collectif bostonien, emmené notamment par un Ray Allen en mode sniper et un Paul Pierce très propre. 4-1 pour Boston, la logique est respectée. Car même si c’était un affrontement 4 versus 5 (seulement trois victoires ont séparé Boston à Miami en saison régulière), il y a une classe d’écart entre les deux équipes.
La suite
Après Dwyane Wade, les Celtics vont renvoyer LeBron James à la maison, puis prendre leur revanche sur le Magic de Dwight Howard, avant de retrouver les Lakers de Kobe Bryant en Finales NBA. Des Finales NBA qui vont se terminer au bout du bout, avec une victoire des Angelinos au terme d’un Game 7 irrespirable. Pas de deuxième titre pour le Big Three de Boston. Et pendant que les Verts se battaient sur les parquets, le Heat préparait minutieusement la Free Agency 2010, pour former son propre monstre à trois têtes. Début juillet, LeBron amène ses talents à South Beach en compagnie de Chris Bosh. Dwyane Wade est aux anges.
Heat – Celtics, demi-finale de la Conférence Est 2011
Le contexte
Cette fois-ci, Dwyane Wade n’est plus tout seul. Il a son copain LeBron ainsi que Bosh à ses côtés, et Miami possède l’avantage du terrain. Le Big Three floridien a cependant connu des hauts et des bas pour sa première saison ensemble, tandis que Boston est une équipe qui se connaît bien avec énormément d’expérience, Shaquille et Jermaine O’Neal (anciens membres du Heat) ayant en plus rejoint l’équipe de Beantown, qui a décidé de se séparer de son pivot Kendrick Perkins en cours de saison. C’est clairement un combat poids lourds entre le deuxième et le troisième de la Conférence Est.
La perf
Game 4 à Boston, le Heat mène 2-1, mais les Celtics ne sont pas loin d’égaliser dans la série. Sauf que LeBron James a un autre scénario en tête. Dans ce match, le vilain de la NBA plante 35 points, avec 14 rebonds, 3 passes et 3 interceptions. Et surtout, il aide Miami à faire le break dans le money time. Boston est devant 84-81 à deux minutes du buzzer, et c’est LeBron qui a le ballon dans les mains. Devant le banc des Verts, où Glen “Big Baby” Davis fait tout pour déconcentrer le King, James plante un immense 3-points pour mettre les deux équipes à égalité. Il trouve ensuite l’ouverture pour donner l’avantage au Heat sur un lay-up main gauche, avant de bien défendre sur Paul Pierce lors de la dernière possession, même si The Truth a réussi à égaliser entre-temps. Dans la prolongation, Bronbron se distingue en lâchant un énorme fadeaway sur la tête de Pierce, qui va donner un avantage définitif à Miami. Un assist pour Bosh derrière, un shoot assassin de Wade ensuite, emballé c’est pesé.
Le moment marquant
Game 5 à Miami. Les Celtics doivent absolument repartir de South Beach avec la win pour continuer à espérer. Encore une fois, les deux équipes se tiennent dans un mouchoir de poche. 87-87, 130 secondes à jouer. C’est alors que le LeBron Show va véritablement commencer. Souvent en galère dans le clutch durant la saison régulière, James envoie un 10-0 personnel pour assommer les Celtics. 3-points, 3-points, interception, dunk à deux mains, finition avec la planche sur une pénétration, merci au revoir.
Le dénouement
Les Celtics n’arrivent pas à s’en remettre, ils viennent de se faire LeBroniser. Le Heat l’emporte sur le large score de 4-1, mais la série fut bien plus serrée que ça. Cette victoire, c’est un énorme soulagement pour James et Wade, deux joueurs qui ont souvent buté sur l’armada verte avant de faire équipe pour essayer de battre Boston et retourner en Finales NBA. Après ses exploits, LeBron pose même un genou au sol, avant d’ajouter au micro de Craig Sager : “J’ai énormément de respect pour les Celtics. Ils sont la raison pour laquelle nous nous sommes réunis tous les trois. On a suivi leur modèle.”
La suite
Le cap Celtics franchi, le Heat ira jusqu’au stade des Finales NBA 2011 après avoir éliminé les Bulls du MVP Derrick Rose. Malheureusement pour les Heatles, un Dirk Nowitzki en mission se dresse sur leur route, et LeBron James perd ses moyens au plus mauvais moment. Face aux Mavericks, Miami s’incline 4-2, une défaite terrible après une saison usante où quasiment le monde entier souhaitait la défaite du King et ses copains.
Heat – Celtics, Finale de la Conférence Est 2012
Le contexte
Comme on se retrouve. Pour la troisième année consécutive, et après une campagne raccourcie pour cause de lock-out interminable, Miami et Boston se croisent en Playoffs. Premier tour en 2010, demi-finale de Conférence en 2011, Finale de Conférence en 2012. Ça ne pouvait que se dérouler ainsi. Le Heat de LeBron James, tout juste nommé MVP pour la troisième fois de sa carrière, est toujours à la recherche d’un premier titre, tandis que les Celtics veulent regoûter aux Finales NBA, eux qui savent que la fin se rapproche à grands pas. À noter que Chris Bosh, blessé face aux Pacers au tour précédent, est absent pour le début de la série.
La perf
45 points, 15 rebonds, 5 passes. Impossible de passer à côté. C’est le tournant de la carrière de LeBron James, et peut-être sa plus grande performance. Alors que le Heat est mené 3-2 dans la série suite à un shoot énorme de Paul Pierce dans les derniers instants du Game 5, tout le monde semble prêt à crucifier une nouvelle fois LeBron en cas de défaite. Un match à élimination dans le chaudron de Boston, où LBJ est souvent tombé, ça s’annonce hardcore. Mais James sort son regard de la mort et va faire du TD Garden son jardin. 30 points rien qu’en première mi-temps, on entendrait une mouche voler dans la salle. Il survole la rencontre et ne laisse aucune chance aux Celtics, obligés de s’incliner devant le Roi.
Le moment marquant
Si le Game 6 de LeBron James pourrait également se retrouver dans cette catégorie, le King a aussi proposé du lourd dans le match décisif à l’AmericanAirlines Arena. Auteur de 31 points et 12 rebonds dans la septième rencontre, il permet au Heat de prendre le dessus en deuxième période. Au milieu du quatrième quart-temps, alors que Miami ne possède que quatre points d’avance, il plante un tir primé venu de l’espace pour briser les espoirs de Boston, qui ne parviendra jamais à recoller au score.
Le dénouement
101-88 dans le Game 7, le Heat arrache la série après être passé à deux doigts de la correctionnelle. 2-0, 2-3, 4-3, c’était très chaud. La déception est évidemment immense pour le Boston version Big Three, qui voit là l’une de ses dernières chances de gagner un titre s’envoler. Il y avait la place pour les hommes de Doc Rivers, avec ce Match 6 à la maison et une première mi-temps à leur avantage lors de l’ultime rencontre. Mais LeBron James veut s’asseoir sur le trône de la NBA, histoire de fermer des bouches. Focus maximal, personne ne peut lui résister.
La suite
Non, personne. En Finales NBA face au Thunder d’Oklahoma City, LeBron conclut sa formidable saison en apothéose. Il guide le Heat vers le titre en dominant la série : 28,6 points à 47,2% au tir, 10,2 rebonds, 7,4 passes, 1,6 interception de moyenne, rien à redire. Kevin Durant, Russell Westbrook et James Harden ne peuvent pas résister, le Heat l’emporte 4-1. Premier titre pour James et Bosh, seconde bagouze pour D-Wade après celle de 2006, l’objectif est atteint. Chez les Celtics, la fin du Big Three a sonné, Ray Allen rejoignant… Miami à l’été 2012, pour ensuite aider le Heat à faire le back-to-back la saison suivante. L’équipe de Boston explosera définitivement en 2013 après une défaite au premier tour contre les Knicks. Doc Rivers fait ses valises pour Los Angeles, Paul Pierce et Kevin Garnett sont transférés à Brooklyn, tout ça après une ultime ovation du TD Garden. La fin d’une époque.
Alala, que de souvenirs. Huit ans après leur dernière confrontation en Playoffs, les Celtics et le Heat vont nous offrir le quatrième chapitre d’une rivalité qui mérite une belle renaissance. Les têtes ont bien changé, le contexte est évidemment complètement différent, mais l’intensité et les rebondissements de la série à venir nous rappelleront sans aucun doute les grosses batailles du début des années 2010.