LeBron James et Carmelo Anthony se sont offert une énième danse : on aimerait vous dire qu’on ne sent pas vieux, mais c’est faux

Le 23 août 2020 à 07:15 par Giovanni Marriette

LeBron James Carmelo Anthony 23 août 2020
Source image : Youtube

26 juin 2003, Madison Square Garden. David Stern ne le sait pas encore, probablement qu’il s’en doute, mais la NBA change instantanément de galaxie en accueillant dans ses rangs quelques uns de ceux qui vont faire le sel de la Grande Ligue pour un paquet d’années. Mickael Pietrus, Boris Diaw, Chris Kaman, Matt Bonner, Zaza Pachulia, Kendrick Perkins… mais surtout ces messieurs LeBron James, Carmelo Anthony, Dwyane Wade et autres Chris Bosh. 17 ans plus tard les deux premiers cités sont toujours là et ils nous ont même offert une énième danse cette nuit, old good days comme ils disent.

Imaginez le délire. En 2003 vos parents se font un kif après un mercredi panzani et au sortir d’une nuit torride rythmée par deux -déjà – futures stars planétaires, le petit futur vous est dans le tiroir. La NBA est un excitant, c’est bien connu. 17 ans plus tard, vous vous réveillez le sourire aux lèvres mais ne pouvez pas partager cette joie avec vos vieux darons, car comment pourraient-ils comprendre que deux joueurs de basket vous ont fait passer une nuit agréable, seul sous votre couette. Si vous saviez…

Car c’est bien ça dont il s’agit, d’une rumba endiablée entre LeBron James et Carmelo Anthony, en Playoffs, en 2020. Alors oui, nous sommes face à un duel qui n’en est pas vraiment un dans les faits, puisque si LeBron James lutte toujours contre les forces de la physique pour être encore aujourd’hui l’un des meilleurs joueurs du monde, Carmelo, lui, sort tout de même d’une sacrée traversée du désert et représente tout au plus pour les Blazers une espèce de facteur X à l’ancienne, délesté de quelques kilos superflus mais pas de son éternel shootwork. Vrai renfort le Melo, malgré les questions logiques inhérentes à son niveau depuis quelques années, vrai renfort depuis son arrivée à Rip City, et cette nuit c’est bien par lui qu’aurait pu venir un exploit des Blazers. Huit points d’affilée au troisième quart-temps, 20 au total auxquels on peut ajouter 6 rebonds, 4 steals et 1 contre, preuve d’une défense qui a fait de lui cette nuit encore l’un des meilleurs chiens de garde de son équipe, une phrase aussi honorable pour Melo que problématique pour les Blazers. Turnaround jumpers d’école, quelques gros tirs à des moments précieux, bref un Melo old-school et délicieux, que les plus jeunes se féliciteront d’apprécier alors que les plus anciens préféreront regarder dans leur rétro avec un sourire malicieux…

Un Carmelo Anthony fort appréciable donc, mais que dire de son adversaire du soir, vivant parmi les dieux ou dieu parmi les vivants c’est selon. On disait LeBron James saoulé depuis deux matchs ? Moins dominant sur le parquet et pas loin du point de rupture avec quelques uns des ses coéquipiers ? Mais vous n’apprendrez jamais de vos erreurs ma parole… Flot de réponses envoyé cette nuit par le King à toutes les critiques, visez plutôt. Vingt points à la mi-temps pour répondre à l’adresse du backcourt des Blazers, 38/12/8/2 au final après avoir régalé absolument tout le monde en deuxième, de son immense fanbase à tous ses coéquipiers. Plus attiré par le cercle en 40 minutes qu’il ne l’a été depuis des mois, LeBron James a tapé du poing sur la table et c’est tout Portland qui a sursauté, rappelant par la même occasion à tout le monde que dans un classement des meilleurs joueurs du monde il avait encore la main sur le podium, à bientôt 36 balais s’il vous plaît. 36 balais pour LBJ, 36 balais pour Melo, et un… ballet de respectivement 34 et 42 minutes pour nos deux papys sûrs. Lillard from the logo c’est bien, Melo and LeBron from 2003 c’est pas mal aussi.

Douce odeur de mélancolie ce matin avec la double-perf de deux des derniers Mohicans de la NBA moderne. Zion, Trae, Luka, Giannis, Ja et toute la clique, avant de dominer le monde il faudra d’abord réussir à mettre ces messieurs à la retraite.