Zoom sur la bulle des Spurs : la marche était sans doute trop haute, mais Gregg Popovich n’est pas venu pour rien

Le 15 août 2020 à 11:49 par Giovanni Marriette

Gregg popovich 26 juillet 2020
Source image : NBA League Pass

Les Spurs étaient loin de faire partie des favoris dans la course à la huitième place, et pourtant il s’en sera fallu de très peu pour que l’incroyable série se poursuive. Une défaite de plus pour Portland ou Memphis, une victoire de plus pour les hommes de Gregg Popovich et le destin changeait d’épaule. Malheureusement les Spurs regarderont le premier tour des Playoffs à la téloche, une phrase que l’on avait tiut simplement jamais prononcé.

Le retard à l’allumage était donc trop important. Trop de retard accumulé tout au long de la saison, notamment lors d’un automne 2019 meurtrier, passé à se faire saccager la défense par la première franchise venue. Des records de nullité explosés, des séries de défaites indignes d’une franchise comme celle-ci, et voilà que les Spurs se retrouvaient rapidement à côtoyer Kings ou autres Wolves au fin fond de la Ligue. En arrivant dans la bulle les ambitions étaient donc modestes, à savoir continuer de former la jeunesse tout en tentant un coup, pourquoi pas hein, parce que Gregg Popovich n’est sûrement pas venu jusqu’en Floride pour trier les lentilles. Une impression très vite validée avec deux succès initiaux face à des équipes que l’on qualifiera à ce moment d’équipes CFA2. Victoires face aux Kings et aux Grizzlies, et au vu de la forme de Ja Morant et ses sauces, on se dit alors que ces vieux grognards de Spurs vont encore nous là faire  l’envers, nous prendre par l’intérieur, nous renvoyer à nos chères études. Caramba, c’est raté pour cette fois car la défaite sur le fil face aux Sixers et celle face à Denver vont mettre un stop quasi-définitif à des espoirs à peine naissants. Les Grizzlies s’accrochent, les Blazers et les Suns cartonnent, c’en est trop pour une équipe plus faible sur le papier que pas mal de ses adversaires, grande nouveauté cette saison après 22 ans en Playoffs, record absolu en NBA.

Car c’est bien de cela qu’on parle : nous sommes en août 2020 et les Spurs ont échoué dans leur quête de Playoffs, pour la première fois depuis Jeanne d’Arc. Mais passé la déception liée à l’incrédulité, quelques sourires ont quand même émaillé cette drôle de fin de saison floridienne. 1) Gregg Popovich qui déclare entre les lignes qu’il sera bien sur le banc de SA la saison prochaine, un jeu porté vers l’attaque et beaucoup moins permissif en défense après une saison pourtant passée à prendre fessées sur fessées, et surtout des individualités qui assument enfin. Les vieux (Rudy Gay ou DeMar DeRozan pour ne citer qu’eux) mais surtout la nouvelle vague, responsabilisée comme never dans la bulle car c’est de toute façon ce qu’il y avait de mieux à faire. Les jeunes-vieux Dejounte Murray ou Derrick White, des no names restés sérieux de bout en bout (Drex Eubanks) mais surtout les vrais jeunes comme Luka Samanic, Lonnie Walker, Jakob Poeltl et surtout Keldon Johnson, vraie révélation de ce mois d’août pour les Spurs et vraie raison de sourire dans le Texas. Car vous l’aurez compris, si les Spurs ont échoué à rejoindre la postseason pour la première fois depuis 22 ans, tout n’est pas à jeter loin e là même s’il faudra passer outre ce drôle de sentiment de manque.

  • Spurs vs Kings : 129-120
  • Spurs vs Grizzlies : 108-106
  • Spurs vs Sixers : 130-132
  • Spurs vs Nuggets : 126-132
  • Spurs vs Jazz : 119-111
  • Spurs vs Pelicans : 122-113
  • Spurs vs Rockets : 123-105
  • Spurs vs Jazz : 112-118

La marche était sans doute trop haute, et c’est un vrai cycle qui se termine à San Antonio. Gregg Popovich a pseudo-déclaré qu’il se voyait bien continuer au moins un an de plus et, quoiqu’il en soit, il devra le faire avec des armes nouvelles, plus fraîches et plus solides. On compte sur lui hein, le boug a fait ses preuves, et on souhaite donc aux Spurs d’apprécier les Playoffs à la télé, Top 3 des phrases les plus inattendues de l’année.