Justin Anderson entre dans la grande famille des snipers myopes : 1/15 au tir dont 0/12 du parking, rendez-vous 11h chez Optic 2000
Le 12 août 2020 à 07:20 par Giovanni Marriette
On en a vu des matchs dégueulasses, des perfs indignes de ce nom. On a appris à connaître les plus sales de l’histoire, parfois même signée de la main… de vrais snipers. Mais alors le match de Justin Anderson cette nuit, alors, comment vous dire.
Rappelons tout d’abord qui est Justin Anderson, car si son nom ne vous dit rien sachez que vous êtes juste quelqu’un de normal. Parfois surnommé Simba, peut-être car il a désobéi dé-li-bé-ré-ment à son père, Justin est ce que l’on appelle depuis 2015 un ailier fonce dans l’tas. Entendez par là un joueur un peu sur-athlétique, pas forcément connu pour être capable de résoudre des équations à trois trous, mais plutôt spécialisé dans les arabesques puissantes et, parfois, capable de rentrer quelques tirs. Drafté par Dallas, passé ensuite par les Sixers et les Hawks, et on a déjà fait le tour du propriétaire. Signé par les Nets afin de combler les centaines de trous du roster dans la bulle et utilisé en sortie de banc par Jacque Vaughn à la reprise, il avait vu son temps de jeu fondre comme un Magnum sous une véranda depuis deux matchs, peut-être bien finalement car son coach avait décelé un problème important chez lui : un apparent déréglage du poignet. Dans le mille Jacquo.
Car hier ce fut la goutte d’eau qui fait déborder le vase de la nullité. Titularisé face au Magic dans un match qui ne comptait même pas pour des prunes, Justin s’est très vite mis bille en tête qu’il était capable d’être le héros de la soirée. Déso pas déso, le héros est né en 1995 à Cannes et se nomme plutôt Timothe Luwawu-Cabarrot. Notre ami Justin ? Démarrons gaiement ce match avec un petit 0/5 des familles du parking des manchots, histoire de se chauffer un peu. La suite ? Un lay-up à 19h31 très précisément, pour ce qui sera son seul panier de la soirée. Le problème, c’est qu’il en ratera encore neuf avant d’aller à la douche.
2 points à 1/15 au tir dont 0/12 du parking du bistrot et 0/1 au lancer
On se rappelle du “carton” de Bogdan Bogdanovic il y a quelques jours (1/15 dont 1/8 de loin), Reggie Miller, Ray Allen ou Kobe Bryant sont également passés dans leur immense carrière par des moments semblables, mais ni ces sommités ni Justin Anderson n’arrivent aujourd’hui à déloger… Tim Hardaway Père de son piédestal de nullité, lui qui avait un soir de 1991 tutoyé les étoiles avec un mythique 0/17 dans le champ. Performance héroïque qui prouve surtout que ce genre de mésaventure peut arriver à tout le monde, même si selon nos calculs Justin Anderson possède environ 0,04% du talent de l’ancien meneur du Heat ou des Warriors.
On s’incline et on salue en tout cas bien bas le héros de la nuit, qui se souviendra sans doute longtemps de ce 11 août 2020. On connait tous ce mec incapable de viser les ballons à la fête foraine, Justin Anderson, lui, c’était bien pire.