Austin Rivers n’a pas kiffé jouer sous les ordres de son père : rien de pire que de se faire traiter de pistonné

Le 14 mai 2020 à 19:35 par Robin Wolff

austin rivers
Source image : NBA League Pass

En évoluant sous les couleurs des Clippers de 2015 à 2018, Austin Rivers est devenu le premier joueur de l’histoire de la NBA à évoluer sous les ordres de son père, Doc. Une expérience unique jusqu’alors dont le combo-guard se serait bien passé.

Échangé à Boston par les Pelicans puis re-transféré aux Clippers dans la foulée après deux ans et demi plutôt tranquilles en Louisiane, Austin Rivers a vraiment découvert le business NBA lors de cette folle semaine de janvier 2015. Quand on voit les contreparties lâchées par Los Angeles dans ce trade (Reggie Bullock et Chris Douglas-Roberts), on peut se dire que les Californiens s’en sont le mieux tirés mais Austin, lui, n’en a pas forcément profité. Même si son passage de trois saisons et demie sous le maillot des Voiliers lui a permis de progresser chaque année et de découvrir les Playoffs, il garde un souvenir mitigé de ce chapitre de sa carrière. Il n’a absolument rien contre la franchise et encore moins contre la ville de Los Angeles, mais jouer sous les ordres de son père était très pesant au quotidien. Constamment raillé par ses coéquipiers ou dans la presse, il raconte cette expérience douloureuse dans son propre podcast UNINTERRUPTED Go Off avec son paternel en invité :

“Ça me rendait fou quand les gens – et même ceux qui essayaient d’être gentils – disaient que ce n’est pas différent d’un père qui engage son fils dans son cabinet d’avocat. Je leur disais que ce n’est pas la même chose. On ne peut pas vous donner un contrat NBA comme ça. J’ai été drafté. Si votre père est directeur général d’une entreprise, il peut vous engager et vous mettre à la place qu’il veut. Là, ce n’est pas le cas.”

Il est assez facile d’imaginer ce que ressentait Austin. Quand vous travaillez tous les jours d’arrache-pied pour obtenir un travail, en l’occurrence une place en NBA, ça doit être très difficile d’entendre tous les jours que vous devez votre position à votre père. Phénomène qui arrive d’autant plus quand vous traversez une mauvaise passe. Ça ne doit pas être facile de gérer ça et de remonter la pente dans ses performances. Surtout que depuis le temps, Rivers a montré qu’il était un bon joueur. Drafté en dixième position à la sortie de Duke en 2012, il fait désormais le bonheur de Houston depuis 18 mois. Dans un rôle en sortie de banc pour remplacer indifféremment James Harden ou Russell Westbrook, il fait parfaitement le boulot et est apprécié de tous ses coéquipiers avec des moyennes de 8,5 points, 2,4 rebonds et 1,6 passe en 23 minutes. Austin n’hésite d’ailleurs pas à montrer que son père n’a aucun lien avec son travail, comme lors d’un match tendu entre les Rockets et L.A. en novembre dernier où il avait tout simplement fait exclure Doc du match en réclamant une faute technique. Séquence géniale qui, on le comprend avec du recul, avait dû faire beaucoup de bien au fils Rivers.

Les on-dit ne sont pas évidents à gérer pour les joueurs NBA. De ce fait, être le fils du coach n’est clairement pas une situation enviable. Austin Rivers en tout cas ne le souhaiterait pas à son pire ennemi.

Source texte : UNINTERRUPTED Go Off – Austin Rivers