First Team All-Defense : ce jour où Tony Allen a défini sa carrière en quatre mots, simple, efficace et terriblement à propos

Le 29 avr. 2020 à 15:43 par Giovanni Marriette

Tony Allen 26 avril 2020
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Parmi les arrières ayant fait la pluie et le beau temps depuis le début du troisième millé-millé, millé-millé millénaire, Tony Allen fait probablement partie des plus fous. Energizer incroyable durant quatorze années de carrière passées entre le Massachusetts et le Tennessee, Tony mérite le respect, et il mérite amplement ces quelques lignes. First, Team, All, Defense, quatre mots qui ne doivent vraiment rien au hasard.

Nous sommes le 5 mai 2015 à l’Oracle, et si les Warriors ne le savent pas encore mais filent vers cinq années de domination quasi-exclusive en Playoffs, les Grizzlies sont en ville et vont donner du fil à retordre aux Dubs comme peu d’équipes ont été capables de le faire depuis. Game 2 des demi-finales de l’Ouest, Memphis vient de punir les Blazers alors que les Guerriers ont rossé des Pelicans déjà bien heureux d’être là. Dans le Game 1 GS a pris la mesure assez aisément de son adversaire, logique respectée, et pour ce deuxième match les Oursons se pointent donc dans l’espoir de ne pas rentrer au bercail avec un 0-2 désagréable à gérer. 48 minutes plus tard ? Des Warriors laissés à… 90 points, on a la flemme de chercher mais ça n’a pas du arriver souvent entre 2014 et 2019, et une horde de nounours transformés comme souvent en bêtes féroces. Klay Thompson et Steph Curry laissés à 3/17 du parking, les scellés posés dès l’entre-deux et un message on ne peut plus clair : ne vendez pas la peau de l’ours avant de l’avoir tué.

Petite question à présent. A votre avis, quel joueur des Grizzlies a été le plus utilisé ce soir-là par Dave Joerger ? Zach Randolph ? Marc Gasol ? Mike Conley ? Nope, nope et nope. Car ce soir-là et comme bien souvent à l’époque c’est autour d’un joueur en particulier que la défense de Memphis se sera articulée : Tony Allen. Ce brave Tony Allen, assez unanimement reconnu comme une sorte de peintre en attaque (8 points de moyenne en carrière tout de même) mais au moins autant considéré comme l’un des meilleurs défenseurs de sa génération, on y reviendra plus bas. Ce soir-là Tony va absolument écœurer les Splash Brothers et ponctuera chacune des ses interceptions (4 au total) et des prouesses défensives par un cri devenu son hymne, le tout sublimé par la présence, quel heureux hasard, de micros sur son humble personne durant ce match.

Du Tony Allen dans le texte et dans l’interprétation. Car il y a ceux qui font mais qui se taisent, Kawhi, ceux qui parlent beaucoup mais qui ne font pas grand chose, Hassan, et il y a ceux qui sont au four et au moulin à parole. Tony fait partie de ces gars-là, et toute sa carrière le créateur et instigateur durant des années du célèbre Grit and Grind des Grizzous aura allié le geste à la parole, sans toutefois ne jamais oublier d’assumer sa grande gueule. A l’arrivée ? Ça donne six saisons terminées dans une All-Defensive Team dont trois dans la FIRST TEAM ALL-DEFENSE, en 2012, 2013 et 2015 bien sûr.

Les Grizzlies prendront ensuite le Game 3 à la maison mais auront le tort de réveiller la bête californienne, et mercé, et trois défaite plus tard les vacances pointaient le bout de leur nez. Un match et une performance défensive en tout cas tellement représentatifs de la carrière du garçon, pas une seule fois DPOY en raison notamment de saisons tronquées à cause de blessures, mais présent durant plus de dix ans dans les pires cauchemars des meilleurs attaquants NBA, rien que ça.